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Publié par J.L.D.

La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. Platon

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Violon Paul-Louis Vosgien (1840), de Liège.

  • Le violon est né au début du XVIème siècle, quelque part en Europe. Différents théories existent à ce sujet, certains musicologues placent son origine dans l'Allemagne du sud, en Espagne, en France, ou plus probablement en Italie. 
  • La réalité est certainement tissée de ces multiples influences, comme en témoignent diverses oeuvres d'art, essentiellement des peintures. On connait, de cette époque, divers noms de luthiers : en Allemagne du sud, à Füssen, la famille Tieffenbrucker a produit des luthiers qui sont partis en Italie, puis en France. Gaspar Duiffoprugcar (= Tieffenbruker) qui est venu s'installer à Lyon vers 1533, pourrait avoir été l'un des premiers fabricants de violons français.
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  • Quoiqu'il en soit, la lutherie moderne nait avec Andrea Amati, vers 1505, à Crémone, petite ville italienne de la plaine du Po. Fournisseurs des rois, il fonde une dynastie de luthiers qui va répandre la réputation de cette ville dans tout le monde connu : Antonio et Girolamo Amati, ses fils, puis Nicolo Amati son petit-fils. Nicolo va ensuite former bon nombre de luthiers de talent, dont Antonio Stradivari, Andrea Guarneri, Paolo Grancino et bien d'autres.
  • En France, la lutherie s'est développée essentiellement dans deux endroits : les villes de Paris et de Mirecourt. A Paris, dès le 17e siècle, on voit fleurir des noms tels que Pierray, Bocquay, Castagneri, Salomon, et tant d'autres ! Mirecourt, dans les Vosges, a vu naître les plus prestigieux luthiers du 19è siècle : les familles Vuillaume, Chanot, Voirin, Bazin, Collin y ont leurs racines. Aujourd'hui, l'école Nationale de lutherie est implantée à Mirecourt.
  • Le violon instrument à la généalogie assez empirique.
  • - les origines de cet instrument sont plurielles - le violon n'a pas une histoire précise puisqu'on lui reconnaît plusieurs ancêtres. Aux anciennes civilisations d'Asie, nous devons l'apport de l'archet, lequel, sous sa première forme, fut tout simplement l'arc du chasseur utilisé pour frotter les cordes. Il permit notamment aux instruments à cordes de ne plus seulement jouer des notes séparées (à extinction rapide) mais des sons soutenus proche de la voix. Un des premiers ancêtres du violon fut le Ravanastron apparut en Inde il y a 5000 ans. Il s'agit du tout premier instrument à cordes joué avec un archet. Les descendants du Ravanastron firent leur apparition en Europe au temps des Croisades via la Perse et l'Arabie. Au XIIe siècle, la Vièle supplante la Rote (omni-présente en Europe centrale).
  • Ensuite, les connaissances sur l'histoire du violon les plus récentes remontent au XIVe siècle, où plusieurs instruments peuvent être considérés comme les ancêtres du violon. Le Rebab (appelé aussi Rebec) et la Vièle, tous deux des instruments à trois cordes.
  • Au Moyen-Age, le rebec et la violle désignent tous les instruments à cordes frottées. La vielle évolue durant tout le Moyen-age pour arriver à sa forme définitive de cinq cordes (avec les éclisses, le cordier et le chevalet séparés). La vièle du XVe siècle donne naissance à la lira da braccio (instrument à 6 cordes) dont les caractéristiques sont proches de celles du violon : table, fond voûté, âme… Le violon est issu directement d'un “mélange” entre le rebec, la vièle et la lira da braccio. Mais l'histoire du violon est plein de surprises car si on sait la date de la première représentation du vilon (1508), on ignore qui inventa le premier violon, ni à quoi celui-ci ressemblait précisément.

Apparition du violon

Bien qu’il existe une représentation d’un violon (forme en huit, volute, ouïe en forme de C) sur une statue d’un temple en Inde datée du XIIème siècle, on estime habituellement que le violon naît dans les années 1520 autour de Milan en Italie. Il semble que le violon ait emprunté des caractéristiques à trois instruments existants :

  • le rebec, en usage depuis le XIVe siècle (lui-même dérivé du rebab de la musique arabe),
  • la vièle,
  • et la lira da braccio.

La première mention du violon dont on ait trace est une note de décembre 1523, dans un registre de la Trésorerie générale de Savoie (la langue y est alors le français), pour le paiement des prestations des « trompettes et vyollons de Verceil ». La première apparition du violon dans l’art est due à Gaudenzio Ferrari (circa 1480 – 1546), auteur de La Madonna degli aranci (La Madonne à l’oranger), datant de 1529-30, dans l’église Saint-Christophe de Verceil. Enfin, une des premières descriptions explicites de l’instrument et de son accord en quintes figure dans l’Epitomé musical des tons, sons et accords de Philibert Jambe de fer, publié à Lyon en 1556.

Le violon se répand rapidement à travers l’Europe, à la fois comme instrument de rue, populaire, et comme instrument apprécié de la noblesse : ainsi, le roi de France Charles IX aurait commandé à Amati 24 violons en 1560. Le plus ancien violon qui nous soit parvenu serait un de ceux-là et porte le nom de leur commanditaire.

Le violon a rencontré un grand succès partout dans le monde étant donné sa versatilité, sa petite taille et son poids minime. Il a non seulement réussi à intégrer des musiques savantes, mais il a aussi réussi à supplanter des vièles traditionnelles.

Il a également suscité une nouvelle attitude des musiciens folkloriques face à la musique écrite. Il a été un trait d’union entre les diverses classes sociales en Europe notamment, où les Tziganes par exemple faisaient le lien entre bourgeoisie et paysannerie. Il a été modifié, adapté, transformé, tant dans sa structure que dans son jeu ou sa tenue, mais il est resté identique et authentique à lui-même finalement.

Le violon à travers le monde

Dans beaucoup de pays européens, le violon est entré par la petite porte dans la vie musicale, accompagnant la musique à danser populaire, laissant la musique savante à la viole. Grâce à sa large diffusion, il a permis aussi la mise en valeur du patrimoine traditionnel qui accéda à des scènes jusques là réservées à la musique savante.

Les Tziganes et les musiciens Juifs (jouant la musique klezmer) ont su eux développer un style de jeu sophistiqué ; musiciens itinérants, la portabilité de l’instrument fut très vite appréciée. Les danses et les cérémonies de mariages étant très en vogue dans ces pays, le violon s’y est développé dans les campagnes.

  • Au Maghreb

Le violon a été adopté par les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte) avec l’accord Sol – Ré – Sol – Ré et il a été intégré aux ensembles takhts jouant la musique savante arabo-andalouse dès le XIXe siècle. Le violon y est joué verticalement et s’y nomme kamân, kamanja, kemala ou encore jrâna, remplaçant à volonté la vièle, rabâb. Il s’est non seulement parfaitement adapté à l’art de la nouba, mais il a en plus intégré bien des genres semi-classiques voire populaires sous forme d’orchestres de cordes firqa. Au cours du XXe siècle, en Tunisie et en Égypte, on est revenu à la tenue occidentale, sous le menton.

  • Au moyen Orient

Le violon a intégré sans changement organologique la musique orientale depuis le XIXe siècle, mais sa technique et sa position de jeu ont évolué : on le tient en effet à la verticale sur le genou et les mélismes y sont fréquents. Il s’adapte parfaitement aux contraintes microtonales.

  • En inde

Le violon est largement joué dans la musique indienne depuis le XVIIIème siècle, surtout dans la musique carnatique mais aussi dans la musique hindoustanie où il subit toutefois la concurrence du sarangi, une vièle traditionnelle au jeu très difficile et qui est souvent réservée aux Musulmans. Certainement importé par des colons portugais ou britanniques (d’où son nom violon), à moins qu’il ne soit une invention autochtone (cf. supra), il est devenu un véritable instrument classique là-bas aussi ; il est utilisé tant en solo, accompagné d’une percussion (tablâ ou mridangam), qu’en accompagnement des chanteurs ou danseurs. C’est aussi un instrument qui se retrouve souvent dans les maisons indiennes. On en trouve aussi une version folklorique dans l’ancienne province portugaise de Goa où on l’appelle rebec.

On en joue d’une manière particulière. L’accord est en Sol2 – Ré3 – Sol3 – Ré4 pour le solo et Sol3 – Do3 – Sol3 – Do4 pour le chant masculin (sa – pa – sa – pa). L’instrument est tenu à l’envers, la tête reposant sur la cheville du musicien assis en tailleur, et le tasseau arrière reposant sur la poitrine, laissant ainsi maintenu, la main gauche libre pour exécuter les glissandos (jâru) si fréquents dans cette musique. On y joue tous les râgas possibles.

Les principaux violonistes sont le Dr. L. Subramaniam, M. S. Gopalakrishnan, V. G. Jog, et le Dr. N. Rajan. Le frère du premier, L. Shankar (à ne pas confondre avec Ravi Shankar), est aussi un violoniste reconnu dans la world music.

Le violon tend à remplacer peu à peu les vièle esraj et dilruba dans la musique semi-classique ainsi que dans les musiques de film. On le retrouve aussi bien au Sri Lanka où on l’appelle ravikinna, qu’au Bangladesh.

  • En Amérique du Nord

Avec l’immigration massive d’Irlandais, d’Écossais, de Scandinaves, de Slaves, et autres creusets violonistiques, on y retrouve la plus forte concentration de styles de jeu et de danses en tout genre.

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