LE RETOUR DE LA CHANSON ET DE LA MUSIQUE ENGAGÉE ET DE RÉVOLTE ET Quelle place la chanson engagée occupe-t-elle dans la société en 2022
la chanson engagée à la française est-elle une relique du siècle précédent?
« Les plus beaux chants, ce sont les chants de revendication »
affirmait Léo Ferré.
28 janvier 2010 Analyses sur :
https://oxfammagasinsdumonde.be/peut-on-changer-le-monde-avec-une-chanson-tour-dhorizon-de-la-chanson-engagee/
Les plus beaux chants, ce sont les chants de revendication », affirmait Léo Ferré. Il y a cent ans, Joe Hill (1879-1915), chanteur engagé et membre du syndicat américain Industrial Workers of the World, grande figure des luttes sociales du début du 20e siècle aux Etats-Unis, déclarait déjà « un tract, on ne le lit qu’une seule fois. Une chanson, on l’apprend par cœur » Changer le monde avec une chanson, L’Humanité, 29 novembre 2003. Dans les années 1930, Woody Guthrie avait inscrit sur sa guitare : « Cette machine tue les fascistes. » Dans les années 70, Fela Kuti, véritable contre-pouvoir de l’Etat nigérian et adepte d’une solution panafricaine, déclarait : « La musique est l’arme du futur. » Une chanson peut appeler à la démobilisation, à l’instar du Déserteur de Boris Vian, ou à l’inverse, comme le Back of the Bus deCarver Neblett (1964) : « Si tu ne me trouves pas à l’arrière du bus, si tu ne me trouves pas dans les champs de coton, si tu me trouves nulle part, viens donc au bureau de vote, j’y serai en train de voter Jacques Denis, Protester avec l’électrochoc de la musique, Le Monde Diplomatique, juin 2006. »
Une chanson reste aujourd’hui encore un formidable vecteur d’idées et un moyen privilégié d’exprimer un engagement. La chanson militante, à notre époque caractérisée par une médiatisation extrême et une consommation musicale de masse édulcorée, reste un genre certes marginal, mais dont la vigueur est réelle. Ainsi des airs connus servent-ils aujourd’hui pour donner un impact immédiat à des couplets de circonstance, faciles à reprendre par la foule. Avec des groupes comme les Têtes raides, la chanson s’engage jusque dans la rue, tandis qu’avec Zebda, elle entre dans le jeu politique. Aujourd’hui, il n’est plus un rassemblement anticapitaliste sans concert, pas une grande cause qui n’ait son porte parole musical.
Mais au fond, qu’est-ce qu’une chanson engagée ou militante ? On pourrait la décrire comme une chanson dont les textes sont au service d’une cause, d’une idée. L’interprète, conscient de problèmes de la société, met ainsi son art au service d’un engagement et dénonce une réalité injuste. « En allant plus loin que la description d’un état, qui indique une certaine impuissance face au monde monstrueux, le protest singer se saisit de cette mémoire pour devenir membre actif de ce qui est en train de se passer : il ne relate plus, il s’expose », considère le producteur Jean Rochard, créateur du label Nato dans les années 80 [highslide](3;3;;;)Jacques Denis, op cit.[/highslide] .
Pourtant, une chanson ou un chanteur peuvent-ils vraiment changer le monde ? La chanson militante serait-elle une manière de faire de la politique, de contester l’ordre mondial et les rapports de pouvoir? Nous constatons que la musique a accompagné – parfois précédé – les changements de société, les évolutions, voire les révolutions. L’histoire de la chanson militante suit de près l’histoire politique et ses récurrentes contestations sociales : des travailleurs, des étudiants, des pacifistes, des exclus, des femmes, de ceux qui réclament une autre société, un autre monde. Et pour se faire les porte-voix de ces contestations sociales, il y a toujours eu des artistes qui se sont engagés.
Charles Neblett
Par Bernart Bartleby - 12/05/2013 sur :
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=fr&id=9327
Cette chanson parle métaphoriquement des restrictions imposées aux Afro-Américains avant les changements apportés par le mouvement des droits civiques des années soixante. Par exemple, les mots du premier couplet sont : « Si je te manque à l'arrière du bus/Et tu ne trouves nulle part/Viens devant le bus/Je serai assis juste là. ”
Écrit en 1963 par Charles "Carver" Neblett , l'un des membres originaux des SNCC Freedom Singers , sur la mélodie du traditionnel " O Mary Don't You Weep
If you miss me at the back of the bus
You can't find me nowhere
Oh come on over to the front of the bus
Because I'll be riding up there
I'll be riding up there, I'll be riding up there
Come on over to the front of the bus
Because I'll be riding up there
If you miss me on the picket line
You can't find me nowhere
Come on over to the city jail
Because I'll be rooming over there
I'll be rooming over there
I'll be rooming over there oh
Come on over to the city jail
Because I'll be rooming over there
If you miss me at the Mississippi river
You can't find me nowhere
Come on over to the swimming pool
Because I'll be swimming over there
I'll be swimming over there, over there
I'll be swimming right there
Come on over to the swimming pool
Because I'll be swimming over there
If you miss me in the cotton fields
You can't find me nowhere
Come on over to the boating booth
Because I'll be a boating right there
I'll be boating right there, right there
I'll be boating right there
Well come on over to the boating booth
Because I'll be boating right there
Si tu me manques à l'arrière du bus
Tu ne peux me trouver nulle part
Oh viens devant le bus
Parce que je monterai là-haut
Je monterai là-haut, je monterai là-haut
Viens à l'avant du bus
Parce que je monterai là-haut
Si je te manque sur la ligne de piquetage
Tu ne peux me trouver nulle part
Viens à la prison de la ville
Parce que je vais dormir là-
bas J'habiterai là-bas
J'habiterai là-bas oh
Viens à la prison de la ville
Parce que j'habiterai là-bas
Si je te manque au fleuve Mississippi
Tu ne peux me trouver nulle part
Viens à la piscine
Parce que je nagerai là-bas
Je nagerai là-bas, là-bas
je nagerai juste là
Viens à la piscine
Parce que je nagerai là-bas
Si je te manque dans les champs de coton
Tu peux ne me trouve nulle part
Viens au stand de canotage Parce que
je serai un bateau juste
là faire du bateau juste là
Par Bernart Bartleby - 12/05/2013 sur :
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=fr&id=9327
Le titre original est "If You Miss Me At The Back Of The Bus" (et non "If You Miss Me From The Back Of The Bus").
La chanson a été composée en 1963 lors d'une tentative de "déségrégation" d'une piscine publique au Caire, dans l'Illinois, après la noyade d'un garçon noir dans les eaux d'une rivière, en raison de l'impossibilité d'accéder à l'établissement réservé aux Blancs
Le texte a été attribué à Belafonte tandis qu'une version plus étendue a été attribuée à celui qui était en fait l'auteur de cette chanson, Charles "Carver" Neblett (et non "Neblet")...
Je ne sais pas - mais je pourrais se tromper - qu'il existe un album de Carver Neblett (et même pas attribué aux SNCC Freedom Singers) intitulé "O Mary don't you weep"...
Je pense que Carver Neblett a beaucoup chanté cette chanson, mais en ce qui concerne les enregistrements originaux, le premier est peut-être de Pete Seeger ("We Shall Overcome - Carnegie Hall Concert", 1963). Suivent Belafonte (« Ballads, Blues And Boasters », 1964, avec le titre « Back On The Bus ») et la Congregation of Brown Chapel (dans l'album collectif « Freedom Songs : Selma, Alabama », Folkways Records, 1965).
We Shall Overcome - Carnegie Hall Concert
Ballads, Blues And Boasters
Freedom Songs: Selma, Alabama
En fin de compte, les pages concernées devraient être réorganisées, en acceptant comme texte original, "de base", celui de la version de Pete Seeger (car le premier à être enregistré dans l'année de composition de la pièce et, par conséquent, probablement fidèle au texte original ) en ajoutant éventuellement des versions ultérieures... Cependant, il faut garder à l'esprit qu'il s'agit d'une chanson spontanée utilisée dans les manifestations pour les droits civiques, où chacun pouvait ajouter un couplet à volonté, donc les versions pouvaient être nombreuses et donc pas si pertinentes...
La version de Pete Seeger ça devrait être ça , même si pour le moment je ne peux pas comparer texte et performance à l'écoute...
Par Bernart Bartleby - 12/05/2013 sur :
https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=fr&id=9327
Articles avec le tag : Pete Seeger Back Of The Bus (a l'arrière du bus)
If You Miss Me At The Back Of The Bus est une chanson du mouvement américain des droits civiques, interprétée à l'origine par Pete Seeger.
"La chanson a été écrite en réponse aux tentatives de déségrégation d'une piscine publique au Caire, dans l'Illinois, après qu'un jeune homme afro-américain se soit noyé alors qu'il nageait dans une rivière locale car la piscine n'autorisait aucun Afro-Américain à l'utiliser. La chanson dépeint l'attitude de la communauté afro-américaine envers les droits civils dans les années 1960. Dans son livre Everybody Says Freedom avec Bob Reiser, Seeger a commenté que les gens improviseraient de nouvelles paroles de la chanson pour commenter diverses situations. La popularité de la chanson a augmenté après qu'elle ait commencé à être utilisée comme l'un des hymnes du mouvement des droits civiques »
Si tu me manques à l'arrière du bus
Et que tu ne me trouves nulle part
Viens devant le bus
Et je monterai là-haut
Si tu me manques dans la boue du Mississippi
Et que tu ne me trouves nulle part
Viens à la piscine
Et je nagerai juste là.
Si je te manque dans les champs de coton
Et que tu ne me trouves nulle part
Viens au palais de justice
Et je voterai juste là.
Si tu me manques sur la ligne de piquetage
Et que tu ne peux me trouver nulle part
, viens à la prison de la ville
Et je logerai juste là.
Si tu me manques à l'arrière du bus
Et que tu ne me trouves nulle part
Viens devant le bus
Et je monterai là-haut
Le classique de Joe Hill, tel qu'enregistré par The Progressive Labour Party, probablement de l'album A World to Win de date de sortie inconnue, probablement au milieu des années 1970.
Paroles de chanson:
Ils dépensent des milliards chaque année
Pour armes et munitions
Leur armée et leur marine cher
A garder en bon état
Alors que des millions vivent dans la misère
Et des millions meurent avant nous
Ne chante pas mon pays c'est de toi
Chante juste ce petit refrain :
Dois-je jamais être un soldat
'Neath le drapeau rouge je me battrai
Dois-je porter une arme à feu
C'est pour écraser les patrons pourraient
Rejoignez le parti travailliste progressiste
Hommes et femmes font la queue
Les esclaves salariés du monde s'unissent
Faites votre devoir pour la cause de la liberté des travailleurs
Ils ont tué un million de vietnamiens
Pour que leurs profits continuent de couler
Ils nous disent qu'ils sont omnipotents
Que leur système va continuer à grandir
Ils enverront bientôt des troupes en Afrique
Pour aider à défendre l'apartheid
nous retournerons leurs armes fascistes
Et faire de celui-ci leur dernier tour
Dois-je jamais être un soldat
'Neath le drapeau rouge je me battrai
Dois-je porter une arme à feu
C'est pour écraser les patrons pourraient
Rejoignez le parti travailliste progressiste
Hommes et femmes font la queue
Les esclaves salariés du monde s'unissent
Faites votre devoir pour la cause de la liberté des travailleurs
Les patrons politiques disent :
Nous devons voter notre conviction
Il n'y a rien de mal avec le capitalisme
A juste besoin d'un peu de réparation
Mais les communistes du monde entier
Nous avons la vraie solution
Les réformes ne conduiront pas au pouvoir des travailleurs
Ce dont nous avons besoin, c'est de la révolution
Dois-je jamais être un soldat
'Neath le drapeau rouge je me battrai
Dois-je porter une arme à feu
C'est pour écraser les patrons pourraient
Rejoignez le parti travailliste progressiste
Hommes et femmes font la queue
Les esclaves salariés du monde s'unissent
Faites votre devoir pour la cause de la liberté des travailleurs
Paroles et traduction de la chanson «Joe Hill» par Joan Baez
Joe Hill (Joe Hill)
I dreamed I saw Joe Hill last night,
J'ai rêvé avoir vue Joe Hill la nuit derniere,
Alive as you and me.
Vivant comme vous et moi.
Says I "But Joe, you're ten years dead"
J'ai dit " Mais Joe, tu es mort il y a dix ans"
"I never died" said he" (x2)
" Je ne suis jamais mort " A-t-il repondu
"The Copper Bosses killed you Joe,
J'ai dit"Les Copper Bosses vous ont tué,
They shot you Joe" says I.
Ils t'ont tiré dessus" Ai-je dis
"Takes more than guns to kill a man"
"Il faut plus que des armes pour tuer un homme"
Says Joe "I didn't die"(x2)
Joe a dit " Je ne suis pas mort "
And standing there as big as life
Se tenant là, comme plein de vie
And smiling with his eyes.
Et souriant avec ses yeux
Says Joe "What they can never kill
Joe a dit" ce qu'ils ne pourront jamais tuer
Went on to organize" (x2)
A continué à s'organiser"
From San Diego up to Maine,
De San Diego jusque dans le Maine
In every mine and mill,
Dans toutes les mines et les usines
Where working-men defend there rights,
Ou des hommes travailleurs defendent leurs droits
It's there you find Joe Hill. (x2)
C'est là que vous trouverez Joe Hill
I dreamed I saw Joe Hill last night,
J'ai rêvé avoir vue Joe Hill la nuit derniere,
Alive as you and me.
Vivant comme vous et moi.
Says I "But Joe, you're ten years dead"
J'ai dit " Mais Joe, tu es mort il y a dix ans"
"I never died" said he (x2)
" Je ne suis jamais mort " A-t-il dit
Publié par Moony 5599 2 2 6 le 12 août 2004, 17:34.
One Day At A Time (1970)
Chanteurs : Joan Baez
Albums : One Day At A Time
Paroles de chansons Woody Guthrie - House of the Rising Sun
There is a house in New Orleans
You call the Rising Sun
It's been the ruin of many a poor soul
And me, oh God, I'm one
If I'd listened to what mama said
I'd be at home today
Being so young and foolish, poor girl
I let a gambler lead me astray
My mother she's a tailor
Sews those new blue jeans
My sweetheart, he's a drunkard, Lord God
He drinks down in New Orleans
He fills his glasses to the brim
Passes them around
The only pleasure that he gets out of life
Is a-hoboin' from town to town
The only thing a drunkard needs
Is a suitcase and a trunk
The only time that he's half satisfied
Is when he's on a drunk
Go and tell my baby sister
Never do like I have done
Shun that house down in New Orleans
That they call that Rising Sun
It's one foot on the platform
One foot on the train
I'm going back down to New Orleans
To wear my ball and my chain
My life is almost over
My race is almost run
Going back down to New Orleans
To that house of the Rising Sun
Traduction de chanson Woody Guthrie - House of the Rising Sun en français
Il y a une maison à la Nouvelle-Orléans
Vous appelez le Soleil Levant
Ça a été la ruine de beaucoup d'âmes pauvres
Et moi, oh mon Dieu, je suis un
Si j'avais écouté ce que maman avait dit
Je serais à la maison aujourd'hui
Être si jeune et stupide, pauvre fille
Je laisse un joueur m'égarer
Ma mère, elle est tailleur
Coud ces nouveaux jeans bleus
Mon amour, c'est un ivrogne, Seigneur Dieu
Il boit à la Nouvelle-Orléans
Il remplit ses lunettes à ras bord
Les passe autour
Le seul plaisir qu'il tire de la vie
Est-ce un hoboin de ville en ville
La seule chose dont un ivrogne a besoin
Est une valise et un coffre
La seule fois où il est à moitié satisfait
C'est quand il est ivre
Allez dire à ma petite sœur
Ne fais jamais comme je l'ai fait
Évitez cette maison à la Nouvelle-Orléans
Qu'ils appellent ça Soleil Levant
C'est un pied sur la plate-forme
Un pied dans le train
Je redescends à la Nouvelle-Orléans
Pour porter ma balle et ma chaîne
Ma vie est presque terminée
Ma course est presque terminée
Redescendre à la Nouvelle-Orléans
À cette maison du Soleil Levant
Traduction de chanson Fela Kuti - Water No Get Enemy en français
T'o ba fe lo we omi l'o ma'lo
Si vous voulez aller vous laver, utilisez de l'eau
T'o ba fe se'be omi l'o ma'lo
Si vous voulez faire cuire de la soupe, utilisez de l'eau
T'o ri ba n'gbona o omi l'ero re
Si ta tête est chaude, l'eau se refroidit le matin
T'omo ba n'dagba omi l'o ma'lo
Si votre enfant grandit, il va utiliser de l'eau
Si l'eau tue votre enfant, quelle eau vous allez utiliser
T'omi ba p'omo e o omi na lo ma'lo
Ko s'ohun to'le se k'o ma lo'mi o
Rien sans eau
Ko s'ohun to'le se k'o ma lo'mi o
Omi o l'ota o
De l'eau, lui ne deviens pas ennemi!
Omi o l'ota o
Si vous vous battez, à moins que vous ne vouliez mourir
Je dis que l'eau n'est pas un ennemi
Si vous vous battez, à moins que vous ne vouliez mourir
Omi o l'ota o
Je parle du pouvoir des Noirs
Je parle du pouvoir noir, dis-je
Je dis que l'eau n'est pas un ennemi
Si vous vous battez, à moins que vous ne vouliez mourir
Je dis que l'eau n'est pas un ennemi
Je dis que l'eau n'est pas un ennemi
Omi o l'ota o
Omi o l'ota o
La chanson engagée jalonne l’histoire d’autant de repères, de regards, de témoignages incomparables. Au fil du temps, elle a emprunté différentes appellations, qui en constituent autant d’aspects particuliers : contestataire, sociale, révolutionnaire, citoyenne, militante, voire prolétarienne au début du siècle dernier. La misère et le pouvoir ne datent pas d’hier et, intellectuelle ou populaire, la chanson a toujours dénoncé, critiqué la société Daniel Pantchenko, Vous avez dit « chanson engagée » ?, La chanson française, TDC n° 894, 15 avril 2005.
Du moyen âge au 19e siècle
L’engagement était déjà présent parmi les poètes. Vers 1170, un poème de Chrétien de Troyes évoquait le triste sort des ouvrières tisseuses du Moyen Âge : « De fil d’or et de soie ouvraient / Chacune au mieux qu’elle savait / Mais telle pauvreté avaient / Que aux coudes et aux mamelles / Leurs robes étaient en dentelle ». Cinq siècles plus tard, la brève période de la Fronde (1648-1653) a généré quelque cinq mille mazarinades [highslide](5;5;;;)Les mazarinades sont des pièces de vers satiriques ou burlesques, pamphlets ou libelles en prose publiés au sujet du cardinal Mazarin[/highslide] . «D’une violence et d’une verdeur qui frôlaient souvent l’obscénité, ces diatribes écrites au fil des événements forment la véritable chronique d’une actualité qui ne manquait ni de complots ni de scandales ni de rebondissements » Marc Robine, Il était une fois la chanson française, des origines à nos jours (Fayard, 2004)[/highslide] . On pourrait multiplier les exemples, tant chaque période clé a inspiré des poèmes puis des chansons de luttes, des rassemblements, l’exaltation de la liberté, comme l’hymne national français,La Marseillaise (1792), ou encore l’Internationale (Eugène Pottier, 1871) qui est connue comme le principal chant de lutte de la classe ouvrière dans le monde entier. Cependant, force est de constater qu’avant la fin du 18e siècle, la musique est avant tout pur divertissement, et que l’engagement y est plutôt rare.
Les années 60-70
C’est à partir des années 60 que les idées politiques des auteurs commencent à véritablement se refléter dans les chansons et que la scène engagée parvient à toucher un large public. L’électrochoc de la guerre du Vietnam aux Etats-Unis et de mai 68 en Europe voit l’émergence d’une scène engagée dont les porte-drapeaux sont Bob Dylan, Joan Baez, John Lennon ou Bruce Springsteen du côté anglo-saxon, Jean Ferrat,Georges Brassens, Léo Ferré ici. Ils donnent le ton à toute une génération. La musique est un mode d’expression dans le conflit qui les oppose à la génération de leurs parents. Bob Dylan, avec la chanson Blowin’ in the Wind, première chanson de révolte moderne à être diffusée à une échelle planétaire, est sans doute le point de départ d’une médiatisation des « protest songs ». Tirée d’un chant d’esclaves (negro spiritual), cette chanson sera reprise par les 250 000 manifestants de la Marche sur Washington de Martin Luther King en 1963
En France, les événements de mai 68 apportent une nouvelle dimension à la chanson engagée française avec un mouvement musical brut, où les idées sont volontairement provocantes, mais qui traduisent le désir de révolte de la jeunesse de l’époque, après l’échec de la génération et l’apparition de la société de consommation. Les plus grands comme Brassens (Mourir pour des idées, Les Deux Oncles, Le gorille, etc.) et surtout Ferré (Les Anarchistes, Ils ont voté, L’été 68, etc.), se sont fréquemment engagés à leur manière, et ont aussi inspiré les générations suivantes. Jean Ferrat, proche du Parti Communiste tout en étant critique sur l’URSS, occupe une place forte dans le panthéon des chanteurs engagés: il dédiera un album enthousiaste au Cuba de Fidel Castro (Cuba sí), évoquera la guerre d’Espagne (Maria), mai 68 (Au printemps de quoi rêvais-tu ?), sa vision du pays (Ma France), le Printemps de Prague(Camarade) [highslide](8;8;;;)Pantchenko, op. Cit[/highslide] .
À l’inverse, Michel Sardou a affiché résolument des opinions « de droite » avec des titres-choc comme Les Ricains (« Si les Ricains n’étaient pas là / Vous seriez tous en Germanie »), Le Temps des colonies, Danton, Je suis pour (pour la peine de mort et en plein débat sur l’abolition de la peine capitale en France, même s’il s’en défend et se déclare pour la loi du talion… guère plus reluisant). En réaction, des « comités anti-Sardou » ont manifesté en Belgique lors de sa tournée de 1976-1977.
Les années 80
Renaud débarque dans le paysage français avec deux grenades : Société tu m’auras pas et Camarade bourgeois. Avec l’album Çui-là (quatre ans après l’explicite La bête est revenue), un Pierre Perret a pu, lui, reprocher aux médias de l’en exclure totalement à cause du contenu de ses nouvelles chansons : Le Monsieur qui vend des canons, Pour faire une bonne guerre, La Mondialisation, etc [highslide](9;9;;;)Pantchenko, op. Cit. Les Nougaro, Higelin ou Lavilliers, expriment fréquemment des messages forts dans leurs chansons. On constate que les artistes engagés se sont de plus en plus tournés vers l’humanitaire et l’antiracisme, comme l’illustre Maxime Le Forestier avec sa chanson Né quelque part.
L’arrivée de la gauche au pouvoir en France dans les années ‘80 et l’effondrement de l’Union soviétique ont entraîné une véritable remise en question des artistes engagés. En effet, il devenait plus difficile de chanter son amour du socialisme, étant donné que le monde est témoin de la faillite de son système autoritaire bien éloignée de l’idéal de liberté et d’égalité, et de prôner la haine du pouvoir français, puisque celui-ci était désormais aux mains de la gauche [highslide](10;10;;;)Chanson engagée et altermondialisme, Libertés, Amnesty International, septembre 2004[/highslide] .
Les années 90
La montée en puissance du Front national, à partir de 1988, amène un nouveau combat partagé par des groupes de rock réputés, comme Noir Désir (Un jour en France), et par le milieu punk plus underground avec notamment le slogan « La jeunesse emmerde le Front National » hurlé par les Bérurier Noir et repris avec ferveur par la jeunesse française. Lofofora dénonce entre autre le racisme et l’extrême droite (No Facho,L’œuf, Alarme citoyens), le négationnisme (Amnes’History), le système néo-libéral (Rêve et crève en démocratie, Social killer, Employé du mois), l’impérialisme américain (Nouveau monde, Mondiale paranoïa), le nationalisme (Tricolore) ou encore le conflit israélo-palestinien (Comme à la guerre).
Sous l’influence de la scène hip-hop US, on assiste également à l’avènement du rap sur la scène française. Dans la foulée de pionniers américains comme Public Enemy, les rappeurs français (IAM, Assassin, la Rumeur, Sniper…) détrônent les rockeurs dans le champ de l’engagement. Aujourd’hui, la scène rap reste bouillonnante et s’est ouverte à des femmes comme Kenny Arkana (l’album Désobéissance au titre évocateur) ou Diam’s (Ma France à moi). Pour les jeunes marqués par la précarité ou la relégation sociale, les valeurs véhiculées dans le rap représentent une alternative aux discours habituels sur la citoyenneté, qui apparaissent comme des discours de soumission à une société qui les exclut.
Les années 2000 aux USA
« Le climat n’est pas sain. Cela rappelle l’Allemagne des années 1930… Je n’ai jamais été une militante, mais là, j’ai envie de m’impliquer. » C’est ainsi qu’a réagi la chanteuse Rickie Lee Jones au Patriot Act. De nombreux artistes ont comme elle réagi à la politique de Bush. D’Hanoi à Bagdad, les générations et les mobilisations se suivent et se ressemblent. Le mot « protest song » réapparait même! We Want Peace, deLenny Kravitz ; In a World Gone Mad, des Beastie Boys ; Pledge of Resistance, de Saul Williams ; Patterns of War, de Dr Israel, 21 Guns ou Holiday de Green Day, Soldier’s Side de System of a Down, World Wide Suicidede Pearl Jam… La liste est longue, de sorte qu’il est presque devenu « tendance » de s’insurger contre la guerre.
L’altermondialisme, les paroles et les actes
Depuis la fin des années 90, la nouvelle génération de chanteurs politisés est nettement liée à l’altermondialisme, à la lutte mondiale pour un autre monde, plus juste. Le nouveau chanteur engagé est résolument citoyen du monde! En outre, la starification à outrance voit émerger des figures dont l’engagement se traduit parfois moins dans les textes que par les actes posés. On voit ainsi des artistes non-engagés dans leurs textes mais qui montrent un militantisme citoyen et politique très concret.
Le chef de file de cette chanson engagée semble être Manu Chao qui a joué à Mexico, pour soutenir le sous-commandant Marcos, et qui est régulièrement présent aux grandes manifestations altermondialistes. Ce rôle semble parfois l’encombrer. « Ce sac à dos de haut-parleur de la jeunesse contestataire, je veux bien le porter. Mais je ne l’ai pas choisi. Et la dernière chose que je voudrais, ce serait de devenir un gourou », déclarait-il à Télérama lors de la sortie de son deuxième album. On peut constater que, dans son cas, l’engagement se fait davantage par ses actes, ses déclarations, ses concerts de soutien, que par les textes eux-mêmes, certains ayant une dimension politique forte, comme Clandestino, cet album comportant même des extraits de discours du sous-commandant Marcos, beaucoup d’autres étant très légers, comme Me gustas tu. Manu Chao semble être le symbole idéal de l’altermondialisme : il se proclame citoyen du monde, passe une grande partie de son temps en Amérique latine et chante dans plusieurs langues. Il incarne le métissage culturel et musical [highslide](11;11;;;)Chanson engagée et altermondialisme, Libertés, op. Cit[/highslide] . Derrière lui, c’est des quatre coins du monde que se lèvent des artistes impliqués au quotidien dans la lutte, comme par exemple le Brésilien Silvério Pessoa ou le Réunionnais Danyel Waro, partageant la lutte de la Confédération paysanne, ou la marseillaise Kenny Arkana lançant le collectif La Rage du Peuple qui milite « pour « une colère positive, fédératrice, porteuse d’espoir et de changement », intervenant dans de nombreux forums altermondialistes, proposant un documentaire vidéo intitulé Un autre monde est possible tourné au fil de ses pérégrinations au Brésil, au Mali, au Mexique et en France, ou organisant un concert sauvage en pleine rue pour soutenir les squatteurs genevois expulsés!
Le groupe Zebda est un exemple intéressant d’engagement politique. Ses membres ont créé la liste « Motivé-es » à Toulouse lors des élections municipales en 2001 et expriment leur soutien à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Pour Magyd Cherfi, un des chanteurs du groupe, « la chanson doit être politique. » Dans leur cas les paroles sont aussi importantes que l’action, comme l’attestent des chansons telles que Le bruit et l’odeur (faisant allusion à une intervention de Jacques Chirac sur les immigrés) ou Double peine. A noter que cette dernière figurait sur le même album que Tomber la chemise, tube pas vraiment connu pour sa force militante! Les mots étaient également l’arme principale des musiciens de Noir Désir, qui au-delà de leur engagement en faveur de José Bové ou de l’association ATTAC, étaient surtout connus pour la dimension politique de leurs paroles avec des chansons comme Fin de siècle ou L’homme pressé qui mêlent poésie et militantisme. Dans un esprit citoyen, le groupe Les Têtes Raides anime depuis 2003 un « Avis de KO social » réunissant artistes et associations alternatives pour mener des manifestations festives et militantes à travers toute la France. Des artistes comme Fabulous Trobadors, Le peuple de l’herbe, Marcel et son orchestre,Mano Solo, Yann Tiersen, Bernard Lavilliers, Cali, se joignent à la démarche.
Autre facette de leur engagement, de nombreux artistes appuient ouvertement leur favori lors des élections. La dernière élection présidentielle française était aussi l’affrontement entre – pour n’en citer que quelques-uns –Cali, Yannick Noah, Renaud, Bénabar, Carla Bruni (ayant affiché leur soutien à Ségolène Royal) et Mireille Mathieu, Doc Gyneco, Johnny Hallyday, Michel Sardou, Faudel (ouvertement pro-Sarkozy). Barack Obama a pu quant à lui compter sur l’appui de REM, Bruce Springsteen, Jay-Z, Stevie Wonder et bien d’autres, alors que très peu d’artistes ont soutenu son concurrent McCain.
De la chanson humanitaire au charity-business?
Aujourd’hui, dans la chanson populaire (voire de masse), l’engagement semble avoir quitté le champ politique et s’est sensiblement déplacé vers l’humanitaire et l’écologie. Pire, la notion d’engagement semble davantage tirer vers la compassion pour de nombreux artistes se retrouvant dans de grandes émissions fédératrices (Les Enfoirés étant l’exemple le plus fort) ou de chansons humanitaires. We are the world en 1985, sur la pauvreté en Afrique, a ouvert une voie empruntée dorénavant régulièrement suite à des des catastrophes naturelles (Pour toi, Arménie, suite au tremblement de terre, Alors la Terre, suite au Tsunami). On qualifiera ceci davantage de « charity-business ». Y participent tout le monde et n’importe qui pourvu qu’il ait un nom. Et on ne risque pas d’y remettre ouvertement en cause le système, se contentant plutôt de panser les plaies qu’il provoque. Si on ne peut reprocher d’utiliser son image pour récolter des fonds, on peut donc questionner la sincérité et l’étendue de l’engagement de certains artistes. Aujourd’hui, Lorie ou Alizée sont-elles engagées parce qu’elles chantent pour les Enfoirés ? Est-on militant quand on dit que « l’on n’a plus le droit ni d’avoir faim ni d’avoir froid »? Les Enfoirés veulent-ils changer le système, ou au contraire n’y contribuent pas d’une certaine manière en apportant le sparadrap que ne veut apporter l’Etat ?
Evolution plus récente (et plus intéressante en terme de mobilisation citoyenne), se distinguant du charity-business, on mobilise dorénavant les célébrités pour attirer l’attention de la population face aux enjeux politiques internationaux. La chanson Beds are Burning, de Midnight Oil, reprise dans la campagne internationale « Tck Tck Tck » avant le récent sommet sur le climat à Copenhague, a contribué à ramener plus de 15 millions de pétitions en ligne. On surfe ici sur l’attrait des célébrités autant que sur la puissance de diffusion d’internet pour sensibiliser et créer un mouvement citoyen global autour d’un combat.
Les succès et limites de la chanson engagée
Un remède à la dépolitisation des jeunes?
Certains mettent en avant une certaine dépolitisation des jeunes, qui voteraient de moins en moins et auraient une méfiance croissante pour le discours des gouvernants. Cette dépolitisation ne veut pas dire un désintérêt pour les problèmes de société. Au contraire, les jeunes créent aujourd’hui de nouveaux modes de militance (notamment sur le web) et développent une nouvelle citoyenneté globale. Dans ce contexte, ils cherchent leurs valeurs dans la chanson, et les artistes engagés sont souvent populaires car leurs chansons résonnent comme des hymnes et exaltent en chacun le sentiment de fraternité et d’engagement. Leurs textes sont davantage susceptibles de transmettre l’espoir à la jeunesse que les hommes politiques, leur réalisme, la complexité de leurs discours [highslide](12;12;;;)Chanson engagée et altermondialisme, Libertés, op. Cit[/highslide] .
Un vrai pouvoir subversif?
Le magazine Times place Bruce Springsteen parmi les leaders d’opinion les plus influents aux Etats-Unis! De nombreuses situations laissent penser que la chanson possède un sacré pouvoir subversif. Au moment de la guerre en Irak, on a vu MTV évacuer des clips dénonçant la politique de Bush, tandis que le groupe Dixie Chicks a été boycotté sur les radios possédées par Live Nation après avoir déclaré être « génées d’êtes texanes comme Bush ». En France, les groupes rap Sniper et La rumeur ont eu des ennuis judiciaires avec Nicolas Sarkozy. Cependant, les exemples les plus frappants, nous les trouvons dans des pays où le pouvoir laissait ou laisse toujours peu de place à la contestation.
Victor Jara, Chili.
Chanteur, auteur, compositeur, il fut l’un des principaux soutiens à l’alliance Unidad Popular du président Allende. Ses chansons critiquaient notamment le fascisme, la guerre civile, la bourgeoisie chilienne, la guerre du Viêt Nam. Effectuant de nombreuses tournées (y compris hors du pays) pour diffuser ses idées, il poussa son engagement jusqu’à s’enrôler parmi les travailleurs volontaires lors des grandes grèves de 1972. Arrêté par les militaires lors du coup d’État du 11 septembre 1973, il fut emprisonné, torturé et assassiné. Il est depuis lors devenu un véritable mythe au Chili.
Tiken Jah Fakoly, Côte d’Ivoire
Très marqué par l’évolution sociale et politique de son pays, Tiken Jah Fakoly chante « pour éveiller les consciences ». Sa musique parle des injustices que subit le peuple africain. Il dénonce le colonialisme et le néo-colonialisme, la vente d’armes à l’Afrique, le pillage de ses richesses, le soutien des Occidentaux aux dictatures africaines. Il est pour l’annulation de la dette des pays africains, et s’est notamment impliqué dans les manifestations anti-G8. Il cible également les dirigeants africains qui exploitent leurs populations, comme il l’exprime dans la chanson Quitte le pouvoir (« Ça fait trop longtemps que tu nous fais perdre le temps. Depuis quarante ans tu refuses de foutre le camp. Tu pourrais avoir des emmerdes si tu nous laisses dans la merde »). Depuis 2003, Tiken Jah Fakoly vit exilé au Mali suite à des menaces de mort, pour avoir critiqué trop ouvertement le pouvoir ivoirien en place.
Lapiro de Mbanga, Cameroun
Depuis le retour à la démocratie dans les années 90, ses chansons traitent régulièrement des sujets comme la corruption et l’impunité des dirigeants, la misère des citoyens, les atteintes à la démocratie et aux libertés. Ce qui fait passer Lapiro de Mbanga aux yeux de la jeunesse et des classes moyennes pour «un symbole de la résistance pacifique au Cameroun face au régime répressif du président Paul Biya». Face au projet de ce dernier d’amender la constitution pour supprimer la limitation des mandats présidentiels, il chantera : «Au secours, venez-nous délivrer, l’heure est grave. Les bandits en col blanc veulent braquer la Constitution de mon pays. Les fossoyeurs de la République veulent mettre le Lion en cage…». Le pouvoir a trouvé le prétexte d’incitation aux émeutes de la faim dans sa ville natale en février 2008 pour l’incarcérer. Il est aujourd’hui toujours en prison et devrait en sortir en 2011.
Ces chanteurs torturés, exilés, emprisonnés, montrent qu’une chanson peut déstabiliser le pouvoir, et qu’être un chanteur engagé peut être un métier dangereux. Boris Vian, après avoir chanté Le Déserteur, chanson anti-militariste (1954, à la fin de la guerre d’Indochine, juste avant la guerre d’Algérie), fut l’objet de poursuites de la part de paramilitaires d’extrême-droite.
La révolte comme produit, entre engagement et business?
Le succès commercial de la musique engagée éveille un questionnement légitime sur l’intégrité de certains artistes. Si de nombreux chanteurs profitent de leurs chansons pour nous vendre la révolution, d’autres ne profitent-t-ils pas de la révolution pour nous vendre leurs chansons ? En effet, quand le message véhiculé fait plus vendre que la musique elle-même, il apparaît logique que certains chanteurs soient tentés de composer un morceau engagé par souci du profit. La révolte devient alors un produit. Manu Chao est conscient du problème : « Je veux que la musique reste une arme. Et je ne voudrais surtout pas que la rébellion devienne mon fonds de commerce. Le business récupère tout, et surtout la contestation [highslide](13;13;;;)Le rap en est un exemple frappant![/highslide] […] Pas question pour moi de devenir la petite caution de la rébellion à cent balles. Ça, c’est précisément le fardeau que je ne veux pas porter » affirmait t-il à Télérama. Il semble bien difficile pour un chanteur de concilier « jackpot de l’année », complaisance avec la presse people et avec son label, et engagement sincère. Noir Désir avait publiquement critiqué Universal lors des victoires de la musique en 2002. Or son distributeur, Barclay, était une filière d’Universal. On touche ici un des paradoxes de la musique politisée. Si un artiste engagé veut être en accord avec ses principes, il doit refuser de rentrer dans le « système », rester sur un label indépendant et donc proposer sa musique à un public d’initiés. Mais s’il agit de la sorte, le grand public n’entendra pas son message et il prêchera dans le désert. Le chanteur Bertrand Lubat exprime bien cette tension entre engagement et business, « Chanter, c’est planter ! Chanter, c’est guérir ! Protester, c’est surtout écorcher les oreilles, ne pas se la jouer agréable. Aujourd’hui, le poids de l’industrie pèse sur nos consciences, sur tout le reste aussi. Pour que ce soit vendable, il faut une esthétique qui soit en phase avec le commerce. C’est-à-dire contre quoi ça gueule ! ».
Des chanteurs conscients de leurs limites
Certains chanteurs militants se refusent à accepter ce qualificatif. Comme Reuno qui clame : « Lofofora n’est pas un mot d’ordre, ni un cri de ralliement ni un drapeau. Nous n’avons pas de leçon à donner ni à recevoir de personne, juste des points de vue à échanger, des expériences à partager ». Magyd Cherfi, s’interrogeant sur leur influence, déclarait au magazine RollingStone: « Au fond on n’a pas de réponse, un peu à l’image de la gauche. Nous n’apportons pas d’alternative convaincante au libéralisme ». D’où la tendance évoquée plus haut à ajouter l’engagement local concret aux textes des chansons.
Quand le système récupère la contestation…
La contestation est, plus que jamais, rapidement récupérée. L’effigie du Che arborée fièrement par… les supporters du Standard, un char estampillé Bob Marley aperçu en Irak, la Marseillaise chantée dans les stades de foot et l’Internationale de manière « mécanique lors de chaque congrès de partis socialistes : certains doivent aujourd’hui se retourner dans leur tombe en voyant ce qu’est devenu de leur combat…
Aujourd’hui, l’exploitation mercantile de la colère est un commerce juteux que les âmes charitables ont depuis belle lurette fait fructifier. « En tête de gondole on trouve Bob Geldof, gentil organisateur de tous les raouts bien-pensants. Contre la dette imposée à l’Afrique, il a monté, à l’été 2005, des « concerts planétaires » [le Live 8], en oubliant d’inviter les premiers concernés… les artistes africains ! Non loin, on trouve U2, dont les musiques fleurent bon la réaction. L’engagement de certains – de trop ? – est un moyen d’occuper le terrain, de vendre à bons comptes et moindres coûts. Aujourd’hui, on peut même acheter des sonneries de téléphone portable de protest songs. Le business est juteux, planifié. (…) Un temps à l’avant-garde de la contestation, le hip-hop est rentré dans le rang. Le consommateur est sollicité par des produits finement « marketés », où l’engagement est devenu une figure de style plus qu’une profession de foi [highslide](14;14;;;)Jacques Denis, Protester avec l’électrochoc de la musique, Le Monde Diplomatique, juin 2006[/highslide] ». Pendant ce temps, la plupart des chanteurs sincèrement engagés demeurent méconnus…
Le vrai chanteur engagé, celui qui est mis au ban des médias?
Dans l’univers musical, on semble assister à deux tendances : un petit nombre de groupes ont forcé la porte du succès de masse, remplissent d’immenses salles de concerts lors de tournées mondiales. Une masse souvent prise au piège du succès, au prix d’un formatage de leur univers musical et d’une starification poussée à l’extrême. A côté de ceux-ci, des centaines de milliers de groupes, de musiciens, d’auteurs, guidés par l’amour des notes et du verbe, apportent une richesse créative incontestable. Ils osent, innovent, réinventent les codes musicaux et ceux de l’écriture. Ils sont le terreau de la chanson militante. Ils vivent par la scène et les circuits socioculturels parallèles, portant leurs refrains engagés dans les petites salles, les centres culturels, les maisons de jeunes. Ce sont des ados, des vieux, des arabes, des africains, des femmes. Ils trouvent dans le rock, le folk, le slam, la world-music, un vecteur pour partager leur projet d’un autre monde,
Conclusion
Les artistes se doivent-ils d’être subversifs? Peuvent-ils se contenter de faire rêver les foules, ou au contraire ont-ils le devoir de les réveiller? Une chanson est d’abord et avant tout de la musique. Et elle ne doit pas être combat dans son essence. Mais de nombreux artistes ont compris l’impact qu’ils pouvaient apporter en faisant de leur musique un vecteur de révolte.
Qu’on les qualifie d’engagées, de citoyennes ou de militantes, finalement l’ambition et le résultat de ces chansons sont les mêmes : donner à réfléchir, à s’indigner, à protester sur une cause qu’on estime juste, et parfois à proposer et à agir. Et ce n’est pas parce que le thème traité est parfois consensuel que ces chansons ne font pas preuve d’un engagement assurément citoyen. Si l’époque est à la dépolitisation, la politique, chassée par la porte, peut revenir par la fenêtre… Des mouvements militants émergent ces dernières années et ouvrent par la musique une partie de la jeunesse à la politique, au militantisme et à la citoyenneté.
Aucune chanson n’a à elle seule changé le monde. Mais certaines ont largement contribué à renforcer, à propager, à visibiliser des luttes sociales. Et beaucoup d’artistes, avec une sincérité heureusement rarement démentie, ont compris qu’ils pouvaient user de leur notoriété pour partager des indignations. Et finalement, à leur manière, partager le combat d’organisations comme Oxfam, pour un changement de société par l’interpellation politique et l’éducation citoyenne… Le mot de la fin au Brésilien Tom Zé, qui depuis les années 1960, s’implique de façon singulière dans le grand concert mondial: « il y a deux manières de faire une chanson engagée : la première est de susciter des interrogations ; la seconde est d’asséner des mots d’ordre… Ce type de musique méprise l’être humain. Elle est réponse, tue la pensée. Cette pasteurisation de la musique finit par être un sédatif, qui maintient l’humanité dans le rêve. Moi, j’essaie juste de réveiller un peu les consciences… »
28 janvier 2010 Analyses sur :
https://oxfammagasinsdumonde.be/peut-on-changer-le-monde-avec-une-chanson-tour-dhorizon-de-la-chanson-engagee/
Sur : https://www.musiquesdumonde.fr/MANU-CHAO,719
Portrait d’un artiste "hors normes", insaisissable, qui contrôle parfaitement sa "communication", engagé , altermondialiste, l’un des premiers qui à fait chanter, danser les "banlieues" les plus chaudes avec sa "Caravane des Quartiers". Pour Manu : "la Caravane, c’est pas un concert ,c’est autre chose : c’est un accueil des gens, une ambiance différente, j’aime les fêtes, le bal, j’aime les ambiances conviviales ". Dans cette démarche musicale on retrouve Zebda, GNAWA DIFFUSION / AMZIGH KATEB voir la video Taratata Amazigh/Manu Chao/Tiken Jah Fakoly. Manu Chao un nomade contemporain / Éditions Don Quichotte. par Véronique Mortaigne , critique musicale au journal Le Monde. Ce livre suit les voyages de Manu Chao entre Barcelone, le Brésil, le Mexique, l’Argentine, et la place Pigalle.Manu Chao, né à Paris en juin 1961, d’une mère basque et d’un père galicien( Ramón Chao, est un journaliste et écrivain galicien). Si s’engager, c’est choisir son camp, le chanteur s’y dévoue depuis l’enfance à Boulogne-Billancourt, puis à Sèvres, passée à jouer au foot avec des fils d’ouvriers, des Portugais, des Arméniens, à écouter de la musique latino-américaine, « Hasta Siempre », Bob Marley, Chuck Berry, ainsi que les chants révolutionnaires espagnols. Dès ses débuts, fin 1970, Manu Chao remet à l’honneur la culture latino-américaine, épicentre du jeu politique mondial. Après la dissolution de La Mano Negra, le groupe de rock alternatif fondé en 1987, et l’un des plus énergiques parmi la scène française de l’époque, l’artiste a entamé une seconde carrière : son premier album solo, Clandestino (1998), est un énorme succès. Le chanteur s’y révèle engagé, nomade, et royalement fainéant. Jouer de la musique à danser, faire du cirque à Rio, provoquer des rencontres de poètes au fond du sertao brésilien et monter dix autres projets en parallèle (en 2005, il a produit l’album d’Amadou et Mariam), font de lui un paradoxe. Lui qui a vendu près de 6 millions de disques a aussi prophétisé la disparition du CD. Tour à tour amoureux des instruments traditionnels, tout en étant l’un des pionniers de l’ordinateur, qu’il utilise comme un outil de collages sonores et d’échantillonnages d’ambiances. De Belfast à la Cité Langlet-Santy de Lyon, du Forum social de Porto Alegre au contre-G 8 de Gênes en 2001, l’artiste n’a cessé d’accompagner les mouvements altermondialistes, sans s’y engager. Défendant les eaux-de-vie traditionnelles, la marijuana et la libre circulation des personnes, Chao choisit ses combats. Avec son collectif Radio Bemba, sorte de sound system surdoué et délirant, il met en pratique une écologie de la musique mondiale. Fervent souteneur du mouvement zapatiste au Mexique, il a tourné un documentaire avec le cinéaste Emir Kusturica sur les fous de l’asile de la Colifata, près de Buenos Aires.
Traduction - Me Gustas Tu - Manu Chao
Manu Chao - Je t'aime
Quelle heure est-il mon cœur?
J'aime les avions, tu me plais
J'aime voyager, tu me plais
J'aime le matin, tu me plais
J'aime le vent, tu me plais
J'aime rêver, tu me plais
J'aime la mer, tu me plais
Que je vais faire? Je ne sais pas
Que je vais faire? je ne sais pas plus
Que je vais faire? je suis perdu
Quelle heure est-il mon cœur?
J'aime la moto, tu me plais
J'aime courir, tu me plais
J'aime la pluie, tu me plais
J'aime revenir, tu me plais
J'aime la marijuana, tu me plais
J'aime la Colombie, tu me plais
J'aime la montagne, tu me plais
J'aime la nuit (je t'aime)
Que je vais faire? Je ne sais pas
Que je vais faire? je ne sais pas plus
Que je vais faire? je suis perdu
Quelle heure est-il mon cœur?
J'aime le dîner, tu me plais
J'aime le voisin, tu me plais
J'aime ta cuisine, je t'aime
J'aime cajoler, tu me plais
J'aime la guitare, tu me plais
J'aime le reggae, tu me plais
Que je vais faire? Je ne sais pas
Que je vais faire? je ne sais pas plus
Que je vais faire? je suis perdu
Quelle heure est-il mon cœur?
J'aime la cannelle, je t'aime bien
J'aime le feu, tu me plais
J'aime trembler, tu me plais
J'aime La Coruña, je t'aime bien
J'aime Malasaña, tu me plais
J'aime la châtaigne, je t'aime
J'aime le Guatemala (je t'aime bien)
Que je vais faire? Je ne sais pas
Que je vais faire? je ne sais pas plus
Que je vais faire? je suis perdu
Quelle heure est-il mon cœur?
À la poubelle, à l'interdiction, à la poubelle, bon, interdiction
À la poubelle, à l'interdiction, à la poubelle, bon, interdiction
Obladi, obladi, obladi, da, da
À la poubelle, à l'interdiction, à la poubelle, bon, interdiction
Ils m'appellent le disparu
Quand il arrive, il est déjà parti
Volant je viens, volant je pars
dépêchez-vous dépêchez-vous de perdre la direction
Quand ils me cherchent je ne suis jamais là
Quand ils me trouvent, je ne suis pas
Celui d'en face car déjà
je me suis enfui
Ils me disent les disparus
Fantôme qui n'est jamais là
Ils m'appellent l'ingrat
Mais ce n'est pas la vérité
Je porte une douleur dans mon corps
ça ne me laisse pas respirer
Je porte une phrase dans mon corps
ça me fait toujours marcher
ils me disent les disparus
Que quand ça arrive c'est déjà parti
Volant je viens, volant je pars
dépêchez-vous dépêchez-vous de perdre la direction
Ils me disent les disparus
Fantôme qui n'est jamais là
Ils m'appellent l'ingrat
Mais ce n'est pas la vérité
Je porte un moteur dans mon corps
Qui ne s'arrête jamais de rouler
Je porte un chemin dans mon âme
destiné à ne jamais arriver
Quand ils me cherchent je ne suis jamais là
Quand ils me trouvent, je ne suis pas
Celui d'en face car déjà
je me suis enfui
Ils me disent les disparus
Que quand ça arrive c'est déjà parti
Volant je viens, volant je pars
dépêchez-vous dépêchez-vous de perdre la direction
Perdu dans le siècle...
Perdu dans le siècle...
XXème siècle...
(quand vais-je arriver)
direction vingt et un
(quand vais-je arriver)
Ils m'appellent le disparu
Perdu dans le siècle
Ils m'appellent le disparu
(quand vais-je arriver)
Ils me disent les disparus
Fantôme qui n'est jamais là
Ils m'appellent l'ingrat
Ce n'est pas la vérité
Je porte un moteur dans mon corps
Qui ne s'arrête jamais de rouler
Je porte un chemin dans mon âme
destiné à ne jamais arriver
Ils m'appellent le disparu
Que quand ça arrive c'est déjà parti
Volant je viens, volant je pars
dépêchez-vous dépêchez-vous de perdre le cap
Dis-moi qui tu écoutes, je te dirai pour qui tu votes
La chanson engagée et de révolte a toujours fait partie du paysage musical français. D'hymnes révolutionnaires aux plaidoyers d'artistes contemporains, l'engagement existe par la chanson. Depuis des siècles, la chanson est un mode d'expression à part entière. Qu'elle soit politique, écologique, critique, d'amour... Chaque chanson porte un message, plus ou moins fort, plus ou moins clair. À travers chaque époque, chaque décennie, la chanson engagée et de révolte ont marqué les esprits. Certaines ont traversé le temps sont devenues cultes. les références sont nombreuse, en France bien sûr, mais aussi à l'international pour le climat, contre la guerre, politique, sociale, pour l'égalité, les réfugiés ou encore contre la peine de mort ou la pauvreté.
Cécile Borgioli, professeure de culture générale et expression, nous livre ses propres pistes de réflexion concernant ce thème.
Propos recueillis par Aziza Sellam Publié le 23/03/2020 Modifié le 14/09/2021 sur https://www.studyrama.com/
Ce groupe de mots constitue le premier vers d’un poème de Paul Verlaine intitulé Art poétique, extrait du recueil Jadis et Naguère publié en 1884.
« De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose »
Quels rapports entretenons-nous avec la musique ?
La musique est omniprésente dans nos vies, dans notre culture et dans nos sociétés modernes. On la trouve à la télévision, à la radio, sur Internet, dans les publicités, les bus, les magasins, les salles d’attente, les ascenseurs…
La musique nous procure du plaisir, du bien-être, de la joie, de la bonne humeur, de l’entrain. On cuisine en musique, on se réveille en musique, on travaille en musique …
Elle accompagne souvent nos moments festifs : anniversaires, mariages, fêtes des voisins, fêtes de la musique. Elle est indissociable des moments heureux, qu’ils soient privés ou collectifs. Par exemple, la chanson I will survive est devenue l’hymne de l’équipe de France lors de la coupe du monde de football en 1998, tout le monde la scande lors de la victoire finale.
Cependant, la musique rythme aussi les moments plus tristes, plus douloureux, plus solennels. Les musiques funéraires tel le requiem de Mozart accompagnent souvent les cérémonies d’enterrement.
Pour certains individus, la musique est une pause, un temps pour soi, un moment où l’on se coupe de l’effervescence de la vie quotidienne, où l’on se retire de l’agitation du monde. Les musiques méditatives, le bruit des vagues ou du chant des oiseaux favorisent par exemple la relaxation.
<La musique appartient aux arts académiques au même titre que l’architecture, la sculpture, la peinture, la littérature, le théâtre ou le cinéma. Dès l’époque préhistorique, cet art est pratiqué en chantant, en battant des mains ou en jouant des instruments. En 2008, les fragments d’une flûte en os de vautour ont été retrouvés en Allemagne, ils datent de plus 35 000 ans.
Comme toute discipline artistique, la musique demande de l’exigence, de la rigueur, des connaissances et un entraînement intense à ceux qui la pratiquent : instrumentalistes (pianiste, violoncelliste, harpiste…), chanteur, chef d’orchestre…
Le constat qui peut être fait actuellement est une démocratisation de la musique. Grâce à Internet et au numérique, l’accès à la musique est facilité et illimité. De chez soi, on peut tout écouter (et même apprendre à jouer d’un instrument). Cependant, on assiste parallèlement à une mondialisation de la musique. Que l’on soit en France ou ailleurs, on écoute souvent les mêmes chansons, les mêmes chanteurs. Nos « PlayList » se ressemblent toutes. Le marché de la musique est devenu planétaire et l’enjeu économique est alléchant.
Rôle politico-social de la chanson
la musique revêt une dimension politico-sociale. En effet, à travers l’Histoire, hymnes et chants révolutionnaires ont été créés lors de grands événements historiques. Par exemple, La Marseillaise est écrite par Rouget de L’Isle en 1792 à la suite de la déclaration de guerre que fait Louis XVI à l’Autriche. Ce chant devient hymne national le 14 juillet 1795. De même,le chant des partisans composé en mai 1943 est l’hymne de la Résistance française face à l’occupant nazi.
De plus, les chansons engagées de certains artistes ont marqué les époques. Par exemple, Le Déserteur de Boris Vian écrit en 1953 est un chant de protestation contre la guerre d’Algérie, il deviendra une chanson populaire. Quelques décennies plus tard, le groupe U2 sort en 1983 Sunday Bloody Sunday, chanson dans laquelle il dénonce les violences commises en Irlande du Nord entre protestants et catholiques. La musique est alors engagée, elle sert une cause. (voir ci-dessous )
Paroles et traduction de la chanson «Sunday Bloody Sunday» par U2
Sunday Bloody Sunday
(Dimanche sanglant)
I can't believe the news today
Je ne peux pas croire les nouvelles d'aujourd'hui
Oh, I can't close my eyes
Oh, je ne peux pas fermer les yeux
And make it go away
Et les faire partir
How long ?
Combien de temps ?
How long must we sing this song ?
Combien de temps devons nous chanter cette chanson ?
How long ? How long...
Combien de temps ? Combien de temps...
'cause tonight... we can be as one
Car cette nuit... nous pouvons ne faire qu'un
Tonight...
Cette nuit...
Broken bottles under children's feet
Des bouteilles cassées sous les pieds des enfants
Bodies strewn across the dead end street
Des corps jonchant un rue sans issue
But I won't heed the battle call
Mais je ne tiendrais pas compte de l'appel au combat
It puts my back up
Il me met dos
Puts my back up against the wall
Me met dos au mur
(Refrain) :
Sunday, Bloody Sunday
Dimanche, Dimanche sanglant
Sunday, Bloody Sunday
Dimanche, Dimanche sanglant
And the battle's just begun
Et la bataille a juste commencé
There's many lost, but tell me who has won
Il y a beaucoup de pertes, mais dis-moi, qui a gagné ?
The trench is dug within our hearts
La tranchée est creusée dans nos cœurs
And mothers, children, brothers, sisters
Et des mères, des enfants, des frères, des sœurs
Torn apart
Ont chacun été déchirés
(Refrain)
How long ?
Combien de temps ?
How long must we sing this song ?
Combien de temps devons nous chanter cette chanson ?
How long ? How long...
Combien de temps ? Combien de temps...
'cause tonight... we can be as one
Car cette nuit... nous pouvons ne faire qu'un
Tonight... tonight...
Cette nuit... cette nuit
(Refrain)
Wipe the tears from your eyes
Essuie les larmes de tes yeux
Wipe your tears away
Essuie tes larmes
Oh, wipe your tears away
Oh essuie tes larmes
Oh, wipe your tears away
Oh essuie tes larmes
Sunday, Bloody Sunday
Dimanche, Dimanche sanglant
Oh, wipe your blood shot eyes
Oh essuie tes yeux injectés de sang
Sunday, Bloody Sunday
Dimanche, Dimanche sanglant
(Refrain)
And it's true we are immune
Et c'est vrai nous sommes immunisés
When fact is fiction and TV reality
Quand le fait est la fiction et la réalité de la télevision
And today the millions cry
Et aujourd'hui, les millions de cris
We eat and drink while tomorrow they die
Nous mangeons et buvons pendant que demain ils meurent
The real battle just begun
La bataille réelle a juste commencé
To claim the victory Jesus won
Pour prétendre à la victoire que Jésus a gagné
On...
Sur...
(Refrain)
Publié par **Cocci**709 5988 2 3 4 le 30 juin 2003, 21:06.
Best Of 1980-1990 (2002)
Chanteurs : U2
Albums : Best Of 1980-1990, War
À l'origine de la chanson "Sunday Bloody Sunday" de U2
29/01/2022 Par Elsa Mourgues
En 1983, Bono disait de cette cette chanson que c'était “une chanson de dégoût.” Dégoût d'un conflit meurtrier sans fin, "Sunday Bloody Sunday" a su plaire au plus grand nombre. Voici l’histoire derrière une des chansons les plus politiques et les plus populaires de U2.
Un paramilitaire attaque un manifestant le 30 janvier 1972 à Londonderry• Crédits : Frederick Hoare/Central Press - Getty
À l'occasion de la commémoration des 50 ans du Bloody Sunday, épisode tragique de l'histoire de l'Irlande du Nord, revenons sur l'origine de la chanson du groupe irlandais U2, qui a connu un succès planétaire.
Le massacre de Londonderry
Le 30 janvier 1972, une marche pacifique est organisée à LondonDerry, en Irlande du Nord. Les participants réclament l’égalité des droits entre les catholiques et les protestants. Face à eux, l’armée britannique et les paramilitaires ont dressé des barricades pour dévier le trajet de la manifestation. Quand les manifestants tentent de les franchir, les paramilitaires tirent à balles réelles. Treize personnes meurent sur le coup, une quatorzième quelques mois plus tard. La moitié était des adolescents.
Dix ans plus tard, The Edge, guitariste du groupe irlandais U2 alors peu connu, estime que la meilleure musique est politique.
Lassé par un conflit dont il ne voit pas la fin, il écrit une chanson ensuite retravaillée par Bono le chanteur du groupe. Il dira plus tard que la seule chose qu’il se rappelle de son enfance "c’est la violence".
Sunday Bloody Sunday, naît ainsi, de la lassitude d'un conflit. Ce texte qui prône l’apaisement est une chanson phare de leur album War qui les mènera au succès.
Bono, 1983 : "C’est la guerre de façon moins apparente. C’est une émotion, un état d’esprit que nous exprimons, des conflits, des luttes à tous les niveaux. La guerre entre amants, la guerre à la maison, la guerre dans les rues, les tensions urbaines… Et bien sûr une chanson comme "Sunday Bloody Sunday", est une chanson à propos de chez nous, une chanson que nous avons longtemps refoulée, une idée en laquelle nous croyions. On se demandait combien de temps on devrait la chanter, c’est une chanson de dégoût. Bien que cet album s’appelle 'War', il parle de reddition. On utilise de grands drapeaux blancs sur scène. Ce thème de reddition est très important : le recul. On nous a tellement dit de nous dresser pour ce que nous croyons, de ne laisser personne nous dire quoi que ce soit d’autre. Les gens se dressent pour leurs idées et moi je crois au désengagement, parfois."
Une lassitude d'un conflit qui semble sans fin
Quand la chanson sort, le conflit est toujours virulent, explosif et meurtrier. Nous sommes quelques mois seulement après la mort de prisonniers irlandais, dont Bobby Sands, en grève de la faim pour réclamer le statut de prisonnier politique.
Le texte retranscrit un agacement, une fatigue d’un conflit sans fin : How long must we sing this song ? Combien de temps encore devrons nous chanter cette chanson ?
Un appel pacifique contrasté par un rythme militaire donné par la caisse claire.
Bono, 1985 : "La première fois que nous avons joué Sunday Bloody Sunday sur scène, je n’ai pas pu prononcer un mot de toute la journée. C’était à Belfast j’étais au cœur des troubles en Irlande du Nord. J’ai marché vers le micro, je ne savais pas ce que j’allais dire et finalement j’ai dit : 'Si vous n’aimez pas cette chanson, nous ne la jouerons plus, plus jamais.'"
La non-violence plutôt que la rébellion
Le succès est immédiat, mais pour le chanteur leurs paroles ont été mal interprétées et perçues par certains comme un soutien à la lutte pour l’indépendance. Fils d’un catholique et d’une protestante, Bono ne soutient pas la lutte de l’I.R.A et prône la non-violence.
D'ailleurs la fin de la chanson évoque la victoire de Jésus, personnage commun des croyances catholique et protestante.
Bono, 2016 : "Cette chanson a été très mal comprise, à chaque concert je devais répéter qu’il ne s’agissait pas d’une chanson de rébellion. Ce qui est déjà rebelle en soi."
John Lennon a écrit dès 1972 sur le Bloody Sunday, mais sa chanson, soutien à l'indépendance de l’Irlande, n’a pas eu le même succès que celle de U2 au message de paix universel. (voir ci-dessous )
Paroles et traduction de la chanson «Sunday Bloody Sunday» par John Lennon
Sunday Bloody Sunday (Un Dimanche, Un Dimanche Sanglant)
Well it was Sunday bloody Sunday
Et bien ce fut lors d'un dimanche, un dimanche sanglant
When they shot the people here
Qu'ici ils tirèrent sur le peuple
The cries of thirteen martyrs
Les cris de treize martyres
Filled the free Derry air.
Remplirent l'air de la ville libre de Derry. (1)
Is there anyone amongst you
Y-a-t-il quelqu'un parmi vous
Dares to blame it on the kids ?
Qui oserait en rejeter la responsabilité sur les gamins ?
Not a soldier boy was bleeding
Pas un seul soldat ne saignait
When they nailed the coffin lids !
Lorsqu'ils fermèrent les cercueils !
[Chorus]
[Refrain]
Sunday, bloody Sunday
Dimanche, dimanche sanglant
Bloody Sunday is the day !
Dimanche sanglant, un jour à ne pas oublier !
You claim to be majority
Vous déclarez être en majorité
Well you know that it's a lie.
Et bien, vous savez que c'est un mensonge.
You're really a minority
Vous n'êtes réellement qu'en minorité
On this sweet emerald isle.
Sur cette douce île d'émeraude.
When Stormont bans our marches
Quand Stormont (2) interdit nos manifestations
They've got a lot to learn.
Il faut qu'ils en tirent une grande leçon.
Internment is no answer
L'internement (3) n'est pas une réponse
It's those mothers' *** turn to burn !
C'est au tour de ces fils de *** de brûler !
[Chorus]
[Refrain]
You Anglo pigs and Scotties
Vous, porcs anglais et écossais
Sent to colonize the North
Qui avez été envoyés pour coloniser le nord
You wave you bloody Union Jacks
Vous brandissez votre Union Jack (4) taché de sang
And you know what it's worth !
Et pourtant vous savez ce qu'il vaut !
How dare you to ransom
Comment osez-vous retenir en otage
A people proud and free ?
Un peuple si fier et libre ?
Keep Ireland for the Irish
Que l'Irlande reste aux mains des irlandais
Put the English back to sea !
Renvoyons les anglais chez eux par la mer !
[Chorus]
[Refrain]
Well it's always bloody Sunday
Et bien, c'est toujours et encore un dimanche sanglant
In the concentration camps
Dans les camps de concentration
Keep Falls Road free forever
Que Falls Road (5) reste libre à jamais
From the bloody English hands
Des mains ensanglantées des anglais
Repatriate to Britain
Rentrez en Grande-Bretagne
All of you who call it home
Tout ceux d'entre vous qui l'appelez chez moi
Leave Ireland to the Irish
Que l'Irlande reste entre les mains des irlandais
Not for London or Rome !
Pas entre celles de Londres (6) ou Rome !
[Chorus]
30 janvier 1972 : l'armée britannique tua 13 civils irlandais lors d'une manifestation en faveur des droits de l'homme.
(1) Derry, plus connue sous le nom de Londonderry, ville bastion de la lutte contre la domination anglaise
(2) en 1921, à la signature du Traité anglo-irlandais, l'Irlande du Sud devient indépendante alors que le Nord reste entre les mains des anglais, un parlement protestant est alors mis en place : le parlement de Stormont. Parlement qui fut aboli en 1972 suite à l'incident du Dimanche sanglant
(3) internement : emprisonnement sans procès pour tous les suspects d'actes terroristes. Cela ne fut suspendu qu'en 1975
(4) drapeau de la Grande Bretagne
(5) Falls Road : rue de Belfast à dominante Catholique qui est au centre des troubles de la ville.
(6) en 1972 après l'abolition du parlement de Stormont, Londres gouverne directement l'Irlande du Nord
Publié par wonderwall 8911 3 3 5 le 29 février 2004, 17:43.
Some Time In New York City (1972)
Chanteurs : John Lennon Albums : Some Time In New York City
Lundi 8 mars 2021 par Aline Afanoukoé sur :
:https://www.franceinter.fr/emissions/le-mur-du-son/le-mur-du-son-08-mars-2021
Aline Afanoukoé Animatrice
Camille Poux-Jalaguier Attachée de production
Frédéric Milano Réalisateur
Petit état des lieux des femmes engagées dans la musique, en France et aux Etats-Unis, des années soixante à nos jours
Je vous invite à voyager dans le temps, pour évoquer les femmes engagées dans la musique en commençant par le modèle absolu, la pionnière : Nina Simone. (Ecouter ci-dessous)
Paroles et traduction de la chanson «Feeling good» par Nina Simone
Titre original écrit par les compositeurs anglais Anthony Newley et Leslie Bricusse pour la comédie musicale The Roar of the Greasepaint – The Smell of the Crowd. (1964) Elle est interprétée sur scène par Cy Grant)
Dans la comédie musicale on retrouve une intrigue qui examine le maintien du statu quo entre les classes supérieure et inférieure de la société britannique dans les années 1960. Elle traite de la façon dont les grands et puissants contrôlent les règles du jeu, en rabaissant continuellement les autres. Il s’agit donc de l’écart qui se creuse entre les riches et les pauvres, ainsi que du racisme et d’autres sujets importants et connexes.
Terry Doe qui y joue le rôle de "the Negro", chante dans Feeling Good, sa tristesse et le chagrin de sa frustration mais malgré les abus et le racisme il parvient à s'envoler au nez de l'autorité et à remporter la partie.
.Birds flyin' high, you know how I feel
Sun in the sky, you know how I feel
Breeze driftin' on by, you know how I feel
Les oiseaux volent haut, tu sais comment je me sens
Le soleil dans le ciel, tu sais comment je me sens
La brise dérive, tu sais comment je me sens
It's a new dawn
It's a new day
It's a new life
For me, yeah
It's a new dawn
It's a new day
It's a new life for me
Ooh and I'm feelin' good
C'est une nouvelle aube
C'est un nouveau jour
C'est une nouvelle vie
Pour moi, ouais
C'est une nouvelle aube
C'est un nouveau jour
C'est une nouvelle vie pour moi
Ooh et je me sens bien.
Fish in the sea, you know how I feel
River running free, you know how I feel
Blossom on the tree, you know how I feel
Les poisson dans la mer, tu sais comment je me sens
Les rivières s'écoulent librement, tu sais comment je me sens
Fleuraison dans les arbres tu sais comment je me sens
It's a new dawn
It's a new day
It's a new life
For me
And I'm feelin' good
C'est une nouvelle aube
C'est un nouveau jour
C'est une nouvelle vie pour moi
Ooh et je me sens bien.
Dragonfly fly out in the sun, you know what I mean, don't ya know
Butterflies all havin' fun, you know what I mean
Sleep in peace when day is done
That's what I mean
Les libellules s'envolent vers le soleil, tu sais ce que je veux dire, ne sais - tu pas
Les papillons s'amusent, tu sais ce que je veux dire
Dormir en paix quand la journée est finie
C'est ce que je veux dire
And this old world is a new world
And a bold world
For me
Et ce vieux monde est un nouveau monde
Et un monde audacieux
Pour moi.
Stars when you shine, you know how I feel
Scent of the pine, you know how I feel
Oh freedom is mine
And I know how I feel
Des étoiles quand tu brilles, tu sais comment je me sens
Le parfum des pins, tu sais comment je me sens
Oh ma liberté
Et je sais comment je me sens
It's a new dawn
It's a new day
It's a new life
For me
Oh I'm feelin' good
C'est une nouvelle aube
C'est un nouveau jour
C'est une nouvelle vie pour moi
Ooh et je me sens bien.
Publié par Le piti Panda' 6091 2 3 5 le 18 juin 2012, 09:13.
I Put a Spell on You
Chanteuse : Nina Simone
Albums : I Put a Spell on You
1965 : ‘Feeling good’, ode à la liberté interprétée par Nina Simone, voix inimitable, au service de textes aussi puissants qu’emblématiques. Engagée tout au long de sa vie pour la cause des minorités noires -et notamment celle des femmes - Nina Simone a ouvert la voie à d’autres, Aretha Franklin en tête, diva de la soul qui, 2 ans plus tard, demandera pour toutes le R.E.S.P.E.C.T
Paroles et traduction de la chanson «Respect» par Aretha Franklin
(oo) What you want
(oo) Baby, I got
(oo) What you need
(oo) Do you know I got it?
(oo) All I'm askin'
(oo) Is for a little respect when you come home (just a little bit)
Hey baby (just a little bit) when you get home
(just a little bit) mister (just a little bit)
(Hoo) Ce que tu veux
(Hoo) Baby, je l'ai
(Hoo) Ce dont tu as besoin
(Hoo) Sais-tu que je l'ai ?
(Hoo) Tout ce que je demande
(Hoo) C'est un peu de respect quand tu rentres à la maison (juste un peu)
Hey baby juste un peu (juste un peu) quand tu rentres à la maison
(juste un peu) monsieur (juste un peu)
I ain't gonna do you wrong while you're gone
Ain't gonna do you wrong (oo) 'cause I don't wanna (oo)
All I'm askin' (oo)
Is for a little respect when you come home (just a little bit)
Baby (just a little bit) when you get home (just a little bit)
Yeah (just a little bit)
Je ne ferai rien de mal pendant que tu es parti
Je ne ferai rien de mal (oo) Car j'en n'ai pas envie (oo)
Tout ce que je demande (oo)
(Hoo) C'est un peu de respect quand tu rentres à la maison (juste un peu)
Hey baby (juste un peu) quand tu rentres à la maison (juste un peu)
Ouais (juste un peu)
I'm about to give you all of my money
And all I'm askin' in return, honey
Is to give me my profits
When you get home (just a, just a, just a, just a)
Yeah baby (just a, just a, just a, just a)
When you get home (just a little bit)
Yeah (just a little bit)
Je suis sur le point de te donner tout mon argent
Et tout ce que je te demande en retour, chéri
C'est de me rendre mes profits
Quand tu rentres à la maison (juste un, juste un, juste un, juste un)
Ouais baby (juste un, juste un, juste un, juste un)
Quand tu rentres à la maison (juste un peu)
Ouais (juste un peu)
(Pause Instrumentale)
Ooo, your kisses (oo)
Sweeter than honey (oo)
And guess what? (oo)
So is my money (oo)
All I want you to do (oo) for me
Is give it to me when you get home (re, re, re ,re)
Yeah baby (re, re, re ,re)
Whip it to me (respect, just a little bit)
When you get home, now (just a little bit)
Hoo, tes baisers (Hoo)
Plus doux que le miel (Hoo)
Et devine quoi ? (Hoo)
Mon argent l'est tout autant (Hoo)
Tout ce que j'attends de toi (Hoo) pour moi
C'est de me le donner quand tu rentres à la maison (re, re, re, re)
Ouais baby (re, re, re, re)
Fouette le moi (respecte, juste un peu)
Quand tu rentres à la maison (juste un peu)
R-E-S-P-E-C-T
Find out what it means to me
R-E-S-P-E-C-T
Take care, TCB
R-E-S-P-E-C-T
Trouve ce que cela veut dire pour moi
R-E-S-P-E-C-T
Prends soin
Oh (sock it to me, sock it to me,
sock it to me, sock it to me)
A little respect (sock it to me, sock it to me,
sock it to me, sock it to me)
Whoa, babe (just a little bit)
A little respect (just a little bit)
I get tired (just a little bit)
Keep on tryin' (just a little bit)
You're runnin' out of foolin' (just a little bit)
And I ain't lyin' (just a little bit)
(re, re, re, re) 'spect
When you come home (re, re, re ,re)
Or you might walk in (respect, just a little bit)
And find out I'm gone (just a little bit)
I got to have (just a little bit)
A little respect (just a little bit)
Oh (flanque-moi un coup, flanque-moi un coup, flanque-moi un coup, flanque-moi un coup)
Un peu de respect (flanque-moi un coup, flanque-moi un coup
Flanque-moi un coup, flanque-moi un coup)
Whoa, bébé (juste un peu)
Un peu de respect (juste un peu)
Je suis fatiguée (juste un peu)
Continue d'essayer (juste un peu)
Tu commences à manquer d'imagination (juste un peu)
Et je ne mens pas (juste un peu)
(re, re, re, re) 'spect
Quand tu rentres à la maison (re, re, re, re)
Ou peut-être rentreras-tu (respect, juste un peu)
En t'apercevant que je ne suis plus là (juste un peu)
Je dois avoir (juste un peu)
Un peu de respect (juste un peu)
Publié par Milk-shake 5951 2 3 6 le 9 octobre 2010, 00:42.
I Never Loved a Man the Way I Love You
Chanteuse : Aretha Franklin
Albums : I Never Loved a Man the Way I Love You
Véronique Sanson (pianiste, auteure-compositrice-interprète) a 22 ans lorsqu’elle chante “Besoin de personne”, qui est pour elle plus qu’une chanson puisqu’elle joint le geste á la parole : un beau matin, elle quitte Michel Berger en lui laissant un simple mot, et s’envole aux Etats-Unis, vers un autre amour.
Nous venons de survoler les années 60 et 70, mais qu’en est-il aujourd’hui de l’engagement des musiciennes ?
On les entend plus et d’autres ont porté le combat entre-temps. Dans les années 80, Madonna dénonçait une société matérialiste, Cyndy Lauper militait pour plus de fun, pendant qu’en France, Anne Sylvestre et Brigitte Fontaine fustigeaient le patriarcat et revendiquaient le droit des femmes à disposer de leur corps. Dans les années 90, la rappeuse suédoise Neneh Cherry célébrait les femmes dans un monde d’hommes avec “Woman”. ( écouter ci-dessous )
Paroles et traduction de la chanson «Woman» par Neneh Cherry
You gotta be fortunate
Tu dois être chanceuse
You gotta be lucky now
Tu dois être en veine maintenant
I was just sitting here
J'étais assise juste ici
Thinking good and bad
Pensant au bien et au mal
But I'm the kinda woman
Mais je suis ce genre de femme
That was built to last
Faite pour durer
They tried erasing me
Ils ont essayés de m'effacer
But they couldn't wipe out my past
Mais ils ne pourront pas balayer mon passé
To save my child
Pour sauver mon enfant
I'd rather go hungry
Je suis prête à m'affamer
I got all of Ethiopia
J'ai toute l'Ethiopie
Inside of me
En moi
And my blood flows
Et mon sang coule
Through every man
Dans chaque hommes
In this godless land
Sur cette terre impie
That delivered me
Qui m'a vu naître
I've cried so many tears even the blind can see
J'ai pleuré tant de larmes que même un aveugle peut le voir
(Chorus:)
This is a woman's world
C'est un monde de femmes
This is my world
C'est mon monde
This is a woman's world
C'est un monde de femmes
For this man's girl
Pour la fille de cet homme
There ain't a woman in this world
S'il n'y avait pas de femmes dans ce monde
Not a woman or a little girl
Pas de femmes ou de petites filles
That can't deliver love
Il n'y aurait pas d'amour
In a man's world
Dans un monde d'hommes
I've born and I've bread
Je suis née et j'ai mangé
I've cleaned and I've fed
J'ai nettoyé et j'ai nourris
And for my healing wits
Et pour cicatriser mon esprit
I've been called a witch
On m'a traité de sorcière
I've crackled in the fire
Je me suis fissurée dans le feu
And been called a liar
Et ait était traitée de menteuse
I've died so many times
Je suis morte tant de fois
I'm only just coming to life
Je suis seulement venu pour vivre
(Chorus)
My blood flows
Mon sang ruisselle
Through every man and every child
Dans chaque homme et chaque enfant
In this godless land
Dans ce monde sans croyance
That delivered me
Qui m'a vu naître
I cried so many tears even the blind can see
J'ai pleuré tant de larmes que même un aveugle peut le voir
(Chorus)
Publié par TopCharts 177907 4 4 6 le 27 avril 2004, 07:57.
Man (1996)
Chanteurs : Neneh Cherry
Albums : Man
A travers ce titre, la chanteuse se monte indépendante, libre et heureuse. (Ecouter ci-dessus)
Si Véronique Sanson avait interprété la chanson « Besoin de personne » dix ans auparavant, elle aurait été jugée comme cynique. Néanmoins, les années 70 ont connues une certaine émancipation féminine. Après la révolution de mai 1968, la société française s'est ouverte, et la femme s'est émancipée. Véronique Sanson se sent légère comme une plume, elle est même prête à faire le premier pas vers un homme. Véronique Sanson incarne sur cette chanson l'image de la femme forte, qui peut gérer sa vie seule, sans la présence de personne. Tout de même, elle reste fragile à l'amour, elle aime séduire et être séduite. Véronique Sanson parle de son amoureux qui est fou amoureux d'elle, elle avoue même qu'il est prêt à lui offrir sa vie. Ce n'est point faux. Michel Berger aimait Véronique Sanson passionnément. Néanmoins, il ne faut pas oublier que la chanteuse a besoin de personne. Un jour, en 1972, elle lui laisse un mot : « Je descends, je vais chercher des cigarettes », elle n'est pas revenue. La chanteuse est partie aux états unis, rejoindre le chanteur américain qui était en vogue : Stephen Stills, ils se sont mariés par la suite.
La chanson « Besoin de personne » est une chanson emblématique de Véronique Sanson, elle l'a fait connaitre au grand public.
" MON MARI EST PARTI "
Elle se fait rattraper par la réalité sans même se rendre compte, Anne Sylvestre se qualifiait de « Écrivaine public ». Elle transcrivait à travers ses chansons, les combats des opprimés, une idéologie d'émancipation et de tolérance. Elle était la rebelle de la chanson française. « Mon mari est parti » signe le début du succès de la chanteuse. Sortie en 1961, cette chanson a fait un réel tabac, mais pas au milieu des civiles, plutôt au sein de l'armée française. En effet, ce titre voit le jour dans un contexte politique particulier. En 1961, les soldats français étaient envoyés pour faire la guerre en Algérie. Une année avant le cessez-le-feu, la population française, surtout les femmes et leurs enfants étaient éreintés et attristés de voire des membres de leur famille partir sans se retourner. Anne Sylvestre donne son avis, elle exprime ses sentiments ainsi que le chagrin qui habite son cœur, face à ces soldats qui laissent derrière eux des foyers, afin de tuer et de torturer des innocents en obéissant aux ordres des généraux. Anne Sylvestre ne se rendait pas compte du poids que cette chanson a joué dans les ronds de l'armée française, car elle la chantait contre la guerre d'une manière générale. C'est quelques années plus tard, qu'on lui dise, que les soldats français chantaient cette chanson en boucle en Algérie. Anne Sylvestre s'oppose à la guerre et à l'oppression avec poésie. Elle se met dans la peau d'une femme enceinte qui attend son mari. L'attente devient de plus en plus lourde. Elle décrit tout au long de ce titre, le sentiment de mélancolie et de tristesse, qui submergent son cœur. Elle espère, reste optimiste et croit en un lendemain meilleur, jusqu'à ce qu'elle entend de mauvaises nouvelles des maris de ses voisines. La chanson se termine sur une note de désespoir, il est clair que le mari ne revient pas, car il a été tué sur le champ de bataille. La femme a incarné, dans de multiples chansons, la figure de celle qui attend. Cette chanson n'est pas sans rappeler « Dis quand reviendras-tu » de Barbara. L'attente est souvent motivée par un grand amour, qui donne naissance à un espoir, permettant à la femme de voir un avenir fleuri, mais la réalité, finit toujours par reprendre le dessus.
Brigitte Fontaine : “Aujourd'hui, je fais moins peur”
Propos recueillis par Valérie Lehoux et Hugo Cassavetti
Publié le 02/10/09 mis à jour le 08/12/20
Si la chanteuse veut désormais casser son image de clown azimuté, elle n'en mâche pas pour autant ses mots. Rencontre avec une artiste pleine de paradoxes, enragée et sensible une femme enfant effrontée que tout effraie...
Dérangeante, provocante, et supérieurement intelligente. Brigitte Fontaine, éternelle enfant terrible de la chanson française, a réussi après de longues années de marginalité à se faire aimer pour ce qu'elle est, dans sa touchante complexité. Refusant les conforts de la variété, elle cultive depuis son enfance heureuse mais troublée à Morlaix un amour des mots, une passion pour le théâtre, une horreur de la résignation. Avec pour terrible compagne la peur, sentiment irrépressible qui régit son existence, mais ne l'empêche pas d'avancer. Dès les années 60, on l'a connue punk avant l'heure, dans des spectacles où la chanson, le théâtre et l'improvisation s'entremêlaient sans cesse ; dans les années 90, on l'a redécouverte surréaliste, incontrôlable sur les plateaux télévisés, parée d'un look de libellule azimutée. Mais, désormais, Brigitte Fontaine ne veut plus effrayer. Portée par l'amitié de ses vieux complices, Areski Belkacem et Jacques Higelin, et par le respect d'innombrables héritiers parfois insoupçonnés, d'Etienne Daho à Katerine, de Sonic Youth à Jeanne Cherhal, elle se montre moins dure à cuire que fragile. Le 5 octobre 2009, elle publie un nouvel album, Prohibition, enragé et sensible. Comme elle.
Prohibition est un disque politique, où il est question des exclusions, des laissés-pour-compte, de la cause des femmes...
« Prohibition »
Brigitte Fontaine a 77 ans, mais elle en dit en avoir « 20 000 dont 4 utiles ». Elle s’attaque ici aux interdits et tabous de la société contemporaine. Cette société qui glorifie la bonne santé, qui relègue les vieux et en particulier leur sexualité au placard des convenances, ne convient plus à Brigitte, surtout quand elle-même se sent vieillir…Sa réponse ? La provoc face à la prohib. Le refrain détonne par son insulte abrupte (« Je suis vieille et je vous encule »). Brigitte chante sur une musique au rythme lent qui signifie autant sa sérénité fataliste dans la vieillesse que l’engourdissement général de l’existence après soixante ans… Pour vivre vieux : buvez, chantez, fumez, baisez. Du Groland tout craché. Cela tombe bien, Brigitte Fontaine incarnait déjà le rôle d’une vieille mère désabusée dans Le Grand Soir, un film signé du duo grolandais. Délépine – De Kerven.
Le 3 mars 2017 par LETORCHECUL sur
https://letorchecul.wordpress.com/
Prohibition
J'exhibai ma carte senior
Sous les yeux goguenards des porcs
Qui partirent d'un rire obscène
Vers ma silhouette de sirène
Je suis vieille et je vous encule
Avec mon look de libellule
Je suis vieille et je vais crever
Un petit détail oublié
Passez votre chemin bâtard
Et filez vite au wagon bar
Je fumerai ma cigarette
Tranquillement dans les toilettes
Partout c'est la prohibition
Alcool à la télévision
Papiers clopes manque de fric
Et vieillir dans les lieux publics
Partout c'est la prohibition
Parole écrit fornication
Foutre interdit à soixante ans
Ou scandale et ricanements
Je suis vieille et je vous encule
Avec mon look de libellule
Je suis vieille et je vais crever
Un petit détail oublié
Les malades sont prohibés
On les jette dans les fossés
A moins qu'ils n'apportent du blé
De la tune au plus fortunés
Les vieux sont jetés aux orties
A l'asile aux châteaux d'oubli
Voici ce qui m'attend demain
Si jamais je perds mon chemin
J'ai d'autres projets vous voyez
Je vais baiser boire et fumer
Je vais m'inventer d'autres cieux
Toujours plus vastes et précieux
Je suis vieille et je vous encule
Avec mon look de libellule
Je suisvieille sans foi ni loi
Si je meurs ca sera de joie
Source : LyricFind
Paroliers : Areski Belkacem / Brigitte Fontaine
Paroles de Prohibition © Allo Music Editions, Universal Music Publishing Group
Brigitte Fontaine n’est absolument pas folle. C’est une rebelle, une femme libre, une chanteuse, comédienne, écrivaine, dramaturge qui se contrefout des codes étriqués du show business depuis maintenant quarante ans. Dès ses débuts avec Rufus, Jacques Higelin ou encore Jean-Claude Vannier, elle annonce un ton nouveau et s’impose rapidement comme une icône à la poésie décalée et acide. Le public morne n’a qu’à bien se tenir, rien n’arrêtera cette femme révoltée. Sa rencontre avec le musicien Areski Belkacem à la fin des années 60 est capitale. Ensemble ils signeront une dizaine d’albums déjantés, tous des classiques en leur genre. D’abord signés sur le premier label indépendant français, Saravah (fondé par Pierre Barouh en 1966), ils composent, entre autres, le chef d’œuvre “Comme à la radio” enregistré avec l’Art Ensemble Of Chicago, puis sur divers labels à diffusion plus large tels que Virgin ou Polydor. Ces changements de labels n’entraveront en rien sa créativité abondante et toujours aussi politiquement incorrecte comme l’atteste son dernier album en date “J’ai l’honneur d’être” (Silène/Universal) avec des titres tels que “Au Diable Dieu” ou “Amours poubelle“.
Paroles de la chanson « Eternelle » chantée par Brigitte Fontaine
1 Je veux être aimée pour moi-même
2 Et non pas pour mes ornements
3 Je veux être adorée quand même
4 Sans cheveux, sans chair et sans gants
5 Belle dans le simple appareil
6 D’une fille arrachée au sommeil
7 Eternel… Eternel
8 Avec des habits c’est facile
9 Avec des bijoux des fourrures
10 J’aime ce qui est difficile
11 Je veux être aimée sans parure
12 Je veux être aimée pour ma peau
13 Et non pas pour des peaux de bêtes
14 Aimée pour la soie de mon dos
15 Et non pour les soies qui me vêtent
16 Belle dans le simple appareil
17 D’une fille arrachée au sommeil
18 Eternel… Eternel
23 Je veux être aimée pour mon crâne
24 Pour mon petit os pariétal
25 Je veux que les hommes se damnent
26 Pour mon charmant occipital
27 Belle dans le simple appareil
28 D’une fille arrachée au sommeil
29 Eternel… Eternel
30 Avec des chairs c’est trop facile
31 C’est vulgaire et c’est malhonnête
32 J’aime ce qui est difficile
33 Je veux qu’on aime mon squelette
34 Je veux être aimée pour le pire
35 Je veux être aimée pour mes os
36 Je veux que les hommes délirent
37 Comme des chiens sentimentaux
38 Belle dans le simple appareil
39 D’une fille arrachée au sommeil
40 Eternel… Eternel
Aujourd’hui, des chansons consacrées à des sujets autrefois tabous atteignent les sommets.
Paroles et traduction de la chanson «I Kissed A Girl» par Katy Perry
I Kissed A Girl
(J'ai embrassée une fille)
It was never the way I planned
Ce n'était jamais ce que j'avais prévu
Not my intention
Ni mon intention
I got so brave, drink in hand
J'étais si courageuse, boisson en main
Lost my discretion
J'ai perdu ma discrétion
It's not what I'm used to
Ce n'est pas ce que j'ai l'habitude de faire
Just want to try you on
J'ai juste envie d'essayer avec toi
I'm curious for you
Tu attises ma curiosité
Caught my attention
Tu captes mon attention
(Chorus:)
I kissed a girl and I liked it
J'ai embrassé une fille et j'ai aimé ça
The taste of her cherry chapstick
Le goût de son gloss à la cerise
I kissed a girl just to try it
J'ai embrassé une fille juste pour essayer
I hope my boyfriend don't mind it
J'espère que ça ne déçoit pas mon copain
It felt so wrong, it felt so right
Ça semblait si mal, semblait si bien
Don't mean I'm in love tonight
Ça ne veut pas dire que je suis amoureuse ce soir
I kissed a girl and I liked it
J'ai embrassé une fille et j'ai aimée ça
I liked it
J'ai aimé ça
No, I don't even know your name
Non, je ne connais même pas ton nom
It doesn't matter
Ça n'a pas d'importance
You're my experimental game
Tu es mon jeu expérimental
Just human nature
C'est juste la nature humaine
It's not what good girls do
Ce n'est pas ce que les bonnes filles font
Not how they should behave
Ni comment elle doivent se comporter
My head gets so confused
Ça devient si confus dans ma tête
Hard to obey
C'est dur d'obéir
(Chorus)
Us girls, we are so magical
Nous les filles nous sommes si magiques
Soft skin, red lips, so kissable
Peau douce, lèvres rouges, tellement aguichantes
Hard to resist so touchable
C'est dure de résister, c'est tellement tentant
Too good to deny it
C'est trop bon pour le nier
Ain't no big deal, it's innocent
Ce n'est pas grand chose, c'est innocent
(Chorus)
Katy Perry : "Cette chanson parle d'une fille que j'ai rencontrée quand j'ai emménagé ici à Los Angeles lorsque j'avais 17 ans. Mais en réalité, je ne l'ai jamais embrassée... Elle a été ma muse"
Publié par Chelsea 9509 3 4 6 le 13 mai 2008, 18:05.
One Of The Boys (2008)
Chanteurs : Katy Perry
Albums : One Of The Boys
En 2008, Katy Perry chante l’émancipation sexuelle des femmes, dans “I kissed a girl”. Cette chanson, qui est l’une des premières à aborder ouvertement la bisexualité féminine, remporte un succès mondial.
En France aussi, le mouvement est engagé, avec une nouvelle génération d’artistes playlistée sur France Inter. Angèle aborde avec humour le thème du mouvement MeToo, Clara Luciani vante les femmes insoumises, tandis que, Yseult, révélation féminine de l’année aux dernières Victoires de la musique, devient l’ambassadrice de l’affirmation de soi. Mais l’hymne universel du féminisme, on le doit à la seule, l’unique, la grande Beyoncé et son “Who run the world ” ! (écouter ci dessous)
Bon après tout ça, et si on évoluait enfin vers plus de mixité et d’égalité dans l’industrie musicale et tous les autres domaines
Traduction de la chanson Girls (Who Run The World) par Beyonce
Girls (Who Run The World) : traduction de Anglais vers Français
{Filles (Qui Dirige Le Monde ?)}
Les filles !! On dirige cette terre (ouais !) x4
LES FILLES !
[Refrain]
Qui dirige le monde ? Les filles ! (Les filles !) x4
Qui dirige cette Terre ? Les filles ! x4
Qui dirige le monde ? Les filles ! (les filles) x4
Quelques hommes pensent qu'ils peuvent faire ce qu'on fait
Mais il ne peuvent pas
Fais des chèques, attaque-les
Ils ne nous manqueront pas de respect
Les mecs n'essayent même pas de faire comme nous
Mec, ce son est fou
C'est comme ça qu'ils m'ont faite
Houston, Texas baby
Ceci est pour toutes les filles
Qui dansent en boîte jusqu’à la dernière musique
Et qui s'achèteront leurs trucs et qui, plus tard, auront plus d'argent
Je pense que j’ai besoin d’un barbier
Aucune de ces poufs ne peuvent prendre ma place
Je suis tellement bonne à ça
Je te rappelle que je suis rebelle
Mec, je suis juste en train de jouer, viens ici baby
J'espère que tu m'aimes toujours
Si tu me payes !
Ma persuasion peut bâtir une nation
Dans cette heure, nous dévorons notre amour
Tu feras n'importe quoi pour moi
[Refrain]
Qui dirige le monde ? Les filles ! (Les filles !) x4
Qui dirige cette Terre ? Les filles ! x4
Qui dirige le monde ? Les filles ! (les filles) x4
Il fait chaud ici…
DJ n'aie pas peur de mettre ce disque
Je représente les filles qui prennent le contrôle du monde
Fais-moi porter un toast à tout ceux qui ont leurs diplômes
Je vais vous remettre les pendules à l'heure à tout ceux qui se la pètent
Tu ne peux pas me retenir
J'ai cassé ma tirelire et j'ai pris mon chèque
Ceci est pour toutes les femmes qui rentrent et t’écrasent
Pour les autres hommes qui respectent ce que je fais
Acceptez mon éclat…
Mec tu sais que tu aimes ça
Nous sommes assez intelligentes pour gagner des millions
Assez fortes pour faire des enfants
Et se remettre au travail
Tu vois, tu ne devrais pas me manipuler
Ne viens pas baby
J'espère que tu m'aimes quand-même, même si tu me détestes…
[Refrain]
Qui dirige le monde ? Les filles ! (Les filles !) x4
Qui dirige cette Terre ? Les filles ! x4
Qui dirige le monde ? Les filles ! (les filles) x4
Qu’importe qui nous sommes…
Qu’importe ce que nous avons…
Le monde… (Qui dirige cette Terre ?)
Qu’importe qui nous sommes…
Qu’importe ce que nous avons…
Le monde… (Qui dirige cette Terre ?)
Qu’importe qui nous sommes…
Qu’importe ce que nous avons…
Nous entraînons le monde (Qui dirige notre Terre ?)
Qu’importe qui nous sommes…
Qu’importe ce que nous avons…
Nous entraînons le monde…
Qui dirige le monde ? Les filles !
Crédits traduction : traduction ajoutée par Strelina et corrigée par AmeStramGram1961, aauvert
Yseult : à la découverte d’une artiste indépendante et engagée
Yseult bouscule les codes. Aussi à l’aise en héritière bouleversante de la chanson française qu’en reine du dancehall au flow brûlant, elle explore et expose tout son être. Sacrée révélation féminine aux Victoires de la musique, la chanteuse de 26 ans représente une génération de femmes libres, un nouveau role model que l’on attendait depuis longtemps. Autrice, compositrice, interprète mais aussi entrepreneuse, parolière et activiste, Yseult prône la diversité, l’indépendance et l’affirmation de soi. Un exemple vibrant d’empowerment qui brille par sa résilience et son engagement.
Après le succès de Corps, la chanteuse à la voix d’or bouscule avec son mini album Brut, une ode au désir féminin.
Quand simplicité rime avec beauté.
Yseult est une artiste indépendante en quête de reconnaissance par le public français. Son parcours a été semé d’embuches, entre racisme et grossophobie, mais elle est maintenant au sommet de son art et dirige son propre label.
Yseult a signé dans une maison de disques mais elle ne se sentait plus libre. Elle a donc décidé de regagner son indépendance. Elle a fait le choix de monter son propre label et son entreprise pour retrouver sa liberté de créer, à son rythme et selon ses conditions.
Yseult a donc une double casquette : elle est artiste et femme d’affaires indépendante. Ce choix d’être indépendante a ses avantages mais aussi des inconvénients comme la chanteuse l’a expliqué dans son interview pour Majelan.
« C’est [lourd] en tant que femme de devoir se battre pour ses droits, et c’est tellement dur dans la musique de devoir demander du respect tout en étant cordiale […]. Si tu n’es pas soumise, on ne te calcule pas. Quand tu es indépendante, les gens ont envie de t’éliminer » confie Yseult. Malgré les difficultés qu’elle a rencontrées, Yseult a fait le choix d’être une artiste indépendante : ainsi, elle a toujours le dernier mot sur ses projets, ses prestations, ses chansons et ses clips.
Les textes d’Yseult
Yseult définit son projet artistique comme étant libre et sensuel. Elle s’intéresse à la place de la femme noire, qu’elle décrit comme étant négligée. Et cela se ressent dans ses textes. L’auteure compositeur interprète livre dans ses EP un parfait mélange de trap, qui est une nouvelle esthétique du rap, et de variété française. De quoi plaire au plus grand nombre !
Elle aborde aussi des problématiques personnelles. Dans la chanson « CORPS », elle se livre sur son rapport à son corps, qui a longtemps été conflictuel mais qui s’améliore avec le temps. Comme pour appuyer le propos, elle apparaît complètement dénudée dans le clip.
Le corps nu sur le sol
J’me fais du mal depuis des années
Le regard des gens j’en ai que faire
Qui sont-ils pour me juger?
Paroles : « CORPS » – Yseult
Paroles de Corps
Yseult
Le corps nu sur le sol
J'me fais du mal depuis des années
La main sur les yeux
Pas envie de la retirer, hey
Y a pas de place pour les faibles
Y a pas de place pour les regrets
Le cœur sur le sol
Relève-toi faut pas déconner
J'ai ces bruits dans ma tête et j'aimerais que ça cesse mais en vain hoh
J'ouvre un peu les yeux, des couleurs, des photos me reviennent hoh
Tous ces bruits dans ma tête faut que ça cesse
J'ai perdu la tête
Où est le chemin de ma maison?
Quoi qu'il advienne
Je retrouverai les clés d'la raison
J'ai perdu la tête
Où est le chemin de ma maison?
Quoi qu'il advienne
Quoi qu'il advienne
Le regard des gens j'en ai que faire
Qui sont-ils pour me juger?
Un pardon à mon père (ouais)
Insolente je l'ai été
Dans les yeux de mon frère
Ouais des claques il s'en est bouffé
Sur les joues de ma mère
Des rivières se sont écoulées
J'ai ces bruits dans ma tête et j'aimerais que ça cesse mais en vain hoh
J'ouvre un peu les yeux, des couleurs, des photos me reviennent hoh
Tous ces bruits dans ma tête faut que ça cesse
J'ai perdu la tête
Où est le chemin de ma maison?
Quoi qu'il advienne
Je retrouverai les clés d'la raison
J'ai perdu la tête
Où est le chemin de ma maison?
Quoi qu'il advienne
Je retrouverai les clés d'la raison
J'ai perdu la tête
Où est le chemin de ma maison?
Quoi qu'il advienne
Je retrouverai les clés d'la raison
J'ai perdu la tête, ouais
Hm, mm
Quoi qu'il advienne
Je retrouverai les clés d'la raison
Interprète : Yseult
Compositeurs : Romain , Ziggy , Yseult
Auteur : Yseult
Source : LyricFind
Paroliers : Egil Franzen / Romain Descampe / Yseult Onguenet
Paroles de Corps © Sony/ATV Music Publishing LLC
EXPLICATION DE “ CORPS ”
« Corps » est une chanson qu'on retrouve dans l'EP « Noire », Yseult déclare que ce projet est très intime, il parle de sa vie et des situations qu'elle a vécues personnellement, nous retrouvons en couverture de l'EP une photo du bourrelet de l'artiste ce qui nous fait comprendre qu'elle s'assume pleinement. En effet, la chanteuse de variété dit qu'elle est contre la victimisation, et que ça l'a bloque quand les gens lui dise « ça fait quoi d'être grosse et noire dans la musique ? » Elle essaie de banaliser ces questions. Elle veut transmettre à la société que cette question n'a pas intérêt d'avoir lieu, car il n y a pas de différence artistique entre être noire ou blanc, gros ou maigre. Sur une musique douce, imprégnée de quelques notes de piano, Yseult nous chante « Corps ». Elle nous raconte son passé dure et la cruauté du monde qui ne tolère pas la présence des faibles. Elle dit dans un passage « Le regard des gens j'en ai que faire » pour exprimer qu'elle s'en fou éperdument des jugements des autres par rapport à son physique et sa couleur de peau. Sa philosophie d'émancipation s'est étendue sur la toile, jusqu'à création du challenge : « Ycorpschallenge » dans lequel ses fans font des covers du titre « Corps » pour dénoncer le jugement des gens par rapport au physique mais aussi le racisme et l'intolérance dans sa généralité. Cinq ans après sa participation à l'émission « Nouvelle star », Yseult s'impose dans la scène musicale française en sortant deux EP l'un est intitulé « Noir » et l'autre « Rouge ». Elle dit clairement, qu'elle est très fière de son projet par lequel elle exprime sa liberté. Elle qui avait l'habitude d'écrire des chansons pour les autres artistes, Elle décide enfin de mettre sa propre musique en valeur et crée son projet à elle.
Yseult officiel
" YBADBOY ", J’voulais qu’ça transpire d’audace, de vulnérabilité, de passion, de sincérité et d’érotisme. J’voulais aller au-delà d’un clip, j’voulais qu’on filme des sensations, des sentiments, du vrai, du brut. J’voulais créer des références inédites. Cette œuvre est une lettre ouverte à l’industrie française, il est encore temps de prendre des risques et d’exciter le regard du public, oui tout est possible lorsqu’un Artiste s’écoute et suit son instinct. J’ai du débloquer des portes dans ma tête pour vous livrer une telle prestation physique et émotionnelle, je suis si fière du résultat. J’ai pris la décision d’assouvir des fantasmes et de toucher du bout des doigts le mot « Art ». Merci infini à l’artiste Ichon qui a su se dépasser et m’embrasser le temps d’une chanson. Y
PAROLES DE LA CHANSON BAD BOY PAR YSEULT
Quelqu'un frappe à ma porte
Je sens mon pouls qui s'accélère
Le temps s'arrête
J'ouvre la porte, c'était l'amour
Oui c'était lui que j'attendais
Lui le feu qui me consume
Ce même homme qui m'allume
Qui me rend chienne, qui me rend bête
Et qui m'éteint quand ça lui chante
J'suis tombée amoureuse d'un bad boy
Me posez pas de questions
Que ça vous plaise ou non
On s'aime
Le temps d'unе chanson
J'suis tombée amoureuse d'un bad boy
Mе posez pas de questions
Au fond de lui je sais qu'il m'aime
Qu'il m'aime
C'est l'heure où le soleil rentre dans son nid
Le ciel a changé de visage
Tes mains se chargent de colère
Où est l'homme que j'attendais ?
Hier encore on faisait l'amour
Aujourd'hui je suis poussière
Même pas une larme pour ta reine
En guise de pardon
J'suis tombée amoureuse d'un bad boy
Me posez pas de questions
Me croyez pas je m'en fous
Il m'aime
Le temps d'une chanson
J'suis tombée amoureuse d'un bad boy
Me posez pas de questions
Qui de nous deux baissera les bras ?
Qui de nous deux partira
Le temps d'une chanson ?
PAR LES TEMPS QUI COURENT
Entretien avec Emily Loizeau autrice-compositrice-interprète, à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Icare".
Par Marie Richeux et Mathilde Wagman sur : https://www.franceculture.fr/ emissions/par-les-temps-qui-courent/emily-loizeau-chanteuse-et-musicienne
Emily Loizeau : "Mon ambition était de dire quelque chose du monde qui me traversait"
Icare, le tout dernier album d’Emily Loizeau, a été écrit et enregistré pendant le confinement, et on sent à l’écouter à quel point le fracas du monde s’est invité à sa table d’écriture, à son piano et dans sa voix, comme jamais encore à ce point dans ses chansons. Un album tout entier traversé par les inquiétudes qui sont les nôtres, par les temps qui courent, ce « nouveau poids sur l’existence » qu’elle chante en ouverture. Mais l'émotion qu’Emily Loizeau provoque chez nous ne va pas tant chercher du côté de la mélancolie que de l’énergie, de la vigueur, et même, peut-être du côté de la révolte, en un mot, de ce que l’on appelle le rock n’ roll.
Extraits de l'entretien
Dans cet album, j’avais envie d’aller chercher une énergie et une lumière de ce qui nous tient en vie, pour parler du fracas du monde. Pour cela, j’avais envie de moins de ballades mélancoliques, mais de quelque chose de plus cathartique et de plus rock, même, s’il y a quand même de la mélancolie et de la confidence dans ce disque, parce que je suis faite de ça. Et puis, je voulais que ce soit un album live, et qu’on soit vraiment ensemble à jouer, comme on jouerait en concert. Toutes les prises de voix ont été faites ainsi, car j’aime beaucoup les choses fragiles et sur le fil, les déséquilibres et les aspérités. C’est peut-être parce que j’ai commencé le piano très tôt, mais quand je compose, c’est toujours la musique qui vient d’abord. J’ai plein de mélodies en tête, et quand j’entre en écriture, car j’entre en écriture comme on entre en religion, plus rien d’autre n’existe. A ce moment-là, il y a plein de fenêtres qui s’ouvrent, des musiques qui m’arrivent en permanence, puis les mots viennent. Ensuite, il y a évidemment un fil directeur dans les histoires que je veux raconter, que je construis, et auxquelles je pense avant. Sur ce disque, j’ai beaucoup pensé à ce que je voulais faire, à ce qu’était le geste de ce regard intime sur le monde, qui décrivait plus les émotions qui me traversaient, et qui, potentiellement, nous traversaient tous.
Emily Loizeau
Emily Loizeau, chanteuse et citoyenne engagée
Lundi 4 mars 2019 par Thierry Dupin sur: https://www.franceinter.fr/
la chanteuse a choisi de s'engager contre les pesticides de synthèse et de soutenir l’appel lancé par le directeur de Charlie Hebdo : « Nous voulons des coquelicots ».
Ses tout débuts discographiques datent de 2005. À l’époque, elle avait publié un album dont le titre générique « L’autre bout du monde » On découvrait alors une autrice-compositrice et interprète de grand talent qui nous gratifiait de chansons comme « Bobby chéri » « Je suis jalouse » ou encore « Je ne sais pas choisir ».
Le parcours d’Emily Loizeau est très particulier. Elle a commencé des études de piano à l’âge de 5 ans et a tâté du théâtre durant quelques années. Mais elle choisira finalement de se consacrer exclusivement à la chanson. Elle avouera plus tard que Julien Clerc est l’artiste qui a renforcé son goût pour la musique. Ses autres influences majeures sont multiples : Georges Brassens, Bob Dylan, les Beatles, Tom Waits, Lou Reed, Nina Simone, Randy Newman pour ne citer que ceux-là… En 2009, paraît « Pays sauvage » enregistré entre l’Ardèche où elle décide de s’installer durant quelques années et l’île de la Réunion.
En 2019, Emily Loizeau est de nouveau sous les feux de l’actualité, à double titre, en qualité d’artiste et en tant que citoyenne engagée… Elle a décidé de soutenir l’appel « Nous voulons des coquelicots » qui vise à interdire tous les pesticides de synthèse dont la pétition a déjà recueilli plus de 536 000 signataires. Cette association a été créée à l’été 2018 par un groupe de bénévoles qui a pour président le journaliste de Charlie Hebdo, Fabrice Nicolino.
Pour élargir la mobilisation, Emily Loizeau a offert une chanson porteuse d’espoir, un hymne symbolique pour le mouvement, intitulé « Viens avec moi, mon vieux pays ». Le clip de la chanson a été réalisé par Cyril Dion, coréalisateur du film « Demain » et fondateur du mouvement Colibris.
Emily Loizeau est une artiste engagée. Au quotidien, comme à travers sa musique, elle milite pour les droits des migrants: “Ça doit être vital ou alors il vaut mieux se taire”. En 2017 elle sort son EP Origami, bande originale du documentaire “Les enfants de la Jungle”, qui dresse le portrait de mineur.e.s isolé.e.s dans le camp de réfugié.e.s de Calais.
Superbe découverte que cette autrice, compositrice, interprète Elle devient connue et reconnue du grand public en 2019, grâce à de nombreuses présences sur scène et la publication de son premier album «Toï Toï» en début d’année 2020. Elle est d’ailleurs récompensée de la Victoire de la Révélation scène lors des Victoires de la Musique 2020.
On n’échappe pas à Suzane.
Artiste engagée, féministe, écologiste. Mais elle s'autoproclame artiste "ni engagée ni militante mais concernée", elle réussit des textes qui font éveiller les consciences et se nourrit d'une observation très accrue de son quotidien. Suzane distille ses tubes électro efficaces dans toutes les playlists du moment. la chanteuse impressionne par sa tranquille mais très énergique assurance sur scène. Elle parle aussi bien d'harcèlement de rue que d'homophobie ou des diktats du corps. Suzane est une artiste de 2020 : engagée, rythmée et assumée. Une année a passé. Après un premier EP de quatre chansons(1) remarqué, Suzane a dépassé l’ombre de l’anonymat et accéléré la cadence. Les quelques concerts des débuts se sont transformés en une tournée gigantesque. Il n’y a pas eu de palier de décompression pour la jeune artiste sudiste.
(1) Un extended play, abrégé en EP, est un format musical comportant plus de pistes que le single et moins de pistes que l'album
"Toï Toï", son premier album.
Elle n’a pas choisi ce titre par hasard car c’est une expression allemande que les danseurs ou comédiens se lancent avant de monter sur scène pour se souhaiter bonne chance. Ce premier album percutant comporte 14 chansons aux thèmes variés et plus que jamais d'actualité (agressions sexuelles, écologie, sexisme, homophobie...).
Après la sortie de son premier album « Toï Toï », Suzane est aujourd'hui de retour avec une toute nouvelle chanson : “L’appart vide” (un titre extrait de la nouvelle édition de l'album à venir). Elle y explore une facette plus sensible et personnelle de son répertoire, en y abordant à la première personne, et ce pour la première fois, une histoire d’amour qui se délite. Une belle histoire d'amour entre deux femmes.
À l’image, dans un appartement qui se désagrège, ce huis-clos cristallise les faux semblants qui deviennent de plus en plus difficile à tenir. À l’instar de cette relation qui se noie, leur appartement va au fur et à mesure prendre l’eau jusqu’à rompre. Ce clip réalisé par Dario Fau (Lomepal, Caballero & JeanJass…) illustre parfaitement le propos de cette belle histoire d'amour qui se termine parfois dans le fracas, parfois dans l'incompréhension, comme tant d'autres.
A propos de cette chanson Suzane raconte « L’appart vide, c’est comme la fuite d’eau qu’on ne peut plus réparer, et qui fuit toujours plus. C’est le constat brutal d’un amour qui s’abîme. C’est la comédie romantique qui avec le temps se transforme en film d’amour triste. S’aimer en fonçant dans un mur. C’est le désordre qui reste quand l’amour s’en va, le tsunami invisible qui noie les cœurs. Cette chanson, c’est un peu comme le dernier baiser avant de se dire au revoir ».
"Toï Toï II"
Une réédition de son premier album. « J'avais envie de lui prolonger sa vie » raconte Suzane qui n'imaginait pas attendre pour sortir ces cinq inédits et notamment "Le Monde D'Après" qui est fait de constats assez alarmants avec un brin d’espoir malgré tou : « quand on pense au monde d'après on espère qu'il sera forcément meilleur que celui d'avant ». Les artistes Feder et Grand Corps Malade font aussi leur apparition sur cette réédition. « C'est des histoires assez naturelles. Feder m'avait invitée à faire une fois sa première partie à l'Olympia et on s'était dit qu'on se retrouverait autour d'une chanson » se souvient la trentenaire. "Pendant 24h" est un duo génial dans lequel Suzane se met durant une journée dans la peau dans un homme quand Grand Corps Malade devient une femme. La chanson apparaîtra dans un premier temps sur l'album "Mesdames" du slammeur avant de finir sur "Toï Toi II". « Les rencontres ont été rares en 2020 mais Grand Corps Malade en a été une très belle. J'ai été très très honorée qu'il pense à moi pour ce nouvel album » confie avec sourire Suzane. Confinement oblige, la chanson a été écrite par WhatsApp. So 2020.
VOIX DE FEMME(S)
Camélia Jordana est une chanteuse résolument féministe, qui prête sa voix à l’ensemble de la communauté féminine. Comment sa chanson se fait-elle le porte-voix des femmes silencieuses ? Comment sa musique, bien ancrée dans le présent, se nourrit-elle de la tradition afin de sublimer une mémoire féminine ? L’étude des titres « Illégale » et « Pas ton temps » nous livre quelques pistes.
Camélia Jordana est une jeune artiste. À 27 ans, elle a un parcours artistique qui est le reflet d’une époque : arrivée sur la scène médiatique grâce à une émission de téléréalité qui repère d’abord une voix, elle présente son premier album, Camélia Jordana, dans lequel les titres sont en majorité écrits par d’autres, Mathieu Boogaerts, Abel K1, Babx.
Sur cet album, les deux titres phares indiquent déjà la volonté de la chanteuse de s’inscrire dans une chanson française féminine voire féministe. Dans « Non, non, non », c’est à la mélancolie des textes de Barbara qu’il est fait référence, alors que « Calamity Jane », écrit par Abel K1, permet à Camélia Jordana d’incarner une femme conquérante, aventureuse… Toutefois, c’est bien à partir de son deuxième album, Dans la peau, que la jeune femme s’autorise à prêter véritablement sa voix aux femmes. Elle écrit plusieurs titres tels que « Sarah sait », en hommage à la complicité de sa sœur, ou « Madi », qui évoque davantage une femme âgée atteinte d’une maladie.
Cet album a d’ailleurs été conçu sous la figure tutélaire de l’immense Brigitte Fontaine comme l’indique la citation en exergue « J’ai vingt-six ans mais seulement quatre d’utiles » (« J’ai vingt-six ans », tiré de l’album Comme à la radio, 1970). Le dernier titre, « Brigitte dit vrai », est un hommage à cette grande dame de la chanson française et reprend le thème du refrain de « Ah ! que la vie est belle » (Les Palaces, 1997) sous forme de valse. L’artiste a par ailleurs déclaré que son livre de chevet pendant la phase d’écriture de ce deuxième album était le recueil de textes de Brigitte Fontaine Mot pour mot (Les Belles Lettres/Archimbault, 2011), auquel elle se référait à chaque difficulté de création. C’est donc sous l’égide de cette référence musicale engagée dans les luttes pour les droits des femmes – Brigitte Fontaine a signé le « Manifeste des 343 salopes » en 1971 pour le droit à l’avortement – que Camélia Jordana place son deuxième opus. Utilisant sa voix profonde, douce ou légèrement éraillée, Camélia Jordana se métamorphose au gré des chansons pour évoquer des destins féminins ou, dans Lost, son dernier album, ranimer les souvenirs anciens de sa « tribu féminine ».
« Quand on m’explique qu’on est pas féministe, moi, c’est comme si on […] m’expliquait qu’on est raciste par exemple, c’est aussi grave, c’est aussi dérangeant, c’est aussi inconvenant, déplacé, démodé, et pas à sa place. » (Extrait de l’interview de Camélia Jordana par Marie Richeux sur France Culture, « Par les temps qui courent », le 02 novembre 2018. )
L’actualité cinématographique de Camélia Jordana consacre cet engagement féministe dans le documentaire Hauts les filles de François Armanet, présenté au festival de Cannes et sorti en salle le 3 juillet 2019. Le réalisateur donne la parole à dix chanteuses emblématiques de la scène française : Françoise Hardy, Brigitte Fontaine, Eli Meideros, Vanessa Paradis, Charlotte Gainsbourg, Imany, Jeanne Added, Lou Doillon, Jehnny Beth et Camélia Jordana.
Par ailleurs, Camélia Jordana fait partie des 1 200 professionnelles du secteur musical signataires d’un manifeste, le FEMM (Femmes engagées des métiers de la musique), publié par le magazine Télérama, le 16 avril 2019, en parallèle à une enquête sur le sexisme dans l’industrie musicale.
Un porte-voix des femmes silencieuses
En donnant pour titre « Illégale » à la chanson qu’elle a écrite pour Camélia Jordana, Donia Berriri place d’emblée le personnage sous le signe du caché et de l’interdit. Le texte adopte une narration à la première personne et débute par un « Je » qui délivre immédiatement un message intime et nous donne à entendre ce qui d’ordinaire ne se voit pas
« Je porte sous la peau
Un voile de velours
Rouge sang et mes os
Y cachent leurs atours »
L’intériorité est ici totale puisque le premier lieu d’enfermement du féminin dévoilé par la voix de Camélia Jordana est le corps. Ce motif de la captivité est repris sous des formes diverses : le labyrinthe est évoqué par la métaphore « la nuit est un dédale » ou encore la référence à la boîte de Pandore, qui prend ici la forme d’un « voile […] cousu de chair et d’or ». Enfermée dans sa condition de femme, cette narratrice de qui la chanteuse se fait le porte-voix explique en quoi elle est « illégale » par une série d’indices qui permettent à l’auditeur attentif de comprendre que la question du port du voile n’est pas, contre toute apparence, le thème de la chanson. En effet, Donia Berriri dessine dans son texte un décor nocturne le long d’un trottoir qui évoque la prostitution :
« Je porte une ceinture
De peur que le trottoir
Dérobe mes jambes nues
Mes jours ne sont qu’un soir. »
Ces images poétiques, la personnification du trottoir et la métonymie des jambes, créent une dénonciation pudique de l’exclusion sociale subie par les prostituées. Illégales dans leur activité, illégitimes en tant que femmes, rares sont celles qui s’expriment en public pour parler de leur condition. Le temps d’une chanson, la jeune artiste propose de laisser la parole à ces femmes mises au ban de la société, souvent déracinées, généralement dans une grande précarité. Ainsi, la figure de la femme s’incarne ici en un personnage qui a une histoire, un passé, un avenir et redonne ainsi une légitimité à son existence au-delà de son activité:
« Mon parfum d’argan
de cuir et de safran
Rappelle sur mon chemin
où je vais, d’où je viens »
Ce titre poétique et engagé s’inscrit dans la tradition des chanteuses qui placent la figure de la prostituée au cœur de chansons narratives. On peut citer notamment « L’accordéoniste » écrite par Michel Emer pour Édith Piaf en 1940 ou, plus récemment, le titre « Piscine » de Camille sur son album Ouï (2017), qui file la métaphore de l’enfermement de la femme en opposant les images de la mer et de la piscine.
Mémoire féminine et tradition
Dans son troisième album, Lost, Camélia Jordana choisit de rendre hommage à sa « tribu féminine » en évoquant, dans un mouvement autobiographique, un souvenir d’enfance à La Poncette, cette barre d’immeuble d’un quartier de Toulon. Dans le titre « Pas ton temps », ce lieu davantage habitué à la mauvaise presse et aux préjugés sur la banlieue est sublimé par la puissance évocatrice de la mémoire et la force de la musique. De ce HLM où résidait sa grand-mère, la chanteuse retient la joie des mariages traditionnels et des cortèges familiaux qui montaient et descendaient les escaliers. La Poncette devient alors un personnage à part entière puisqu’« elle est vivante » et « se ranime » peu à peu dans les couplets.
Mais si les souvenirs de ces moments familiaux sont entiers et remplis de joie, c’est surtout grâce à la mémoire auditive de la jeune femme qui partage avec nous ses impressions d’enfance en nous donnant à entendre les « zagharit d’antan ». Les femmes sont donc omniprésentes dans ce titre : d’abord dans la personnification de l’immeuble, qui porte un nom féminin comme l’indique le suffixe en -ette, ensuite dans l’évocation textuelle des « zagharit », enfin par la présence véritable et sonore de ces cris de joie féminins. C’est une chanson de femme sur la joie des femmes et qui transforme cette joie passée et l’actualise pour la rendre présente à nouveau dans l’émotion de l’auditeur.
Au-delà même d’un hommage à sa famille et à son héritage arabo-kabyle, ce texte est une réflexion sur la transmission. Dès les premiers vers de la chanson, comme pour remercier « les voix du sang » qui l’ont élevée dans cette tradition nourrissante à bien des égards qu’est la culture du Maghreb, Camélia Jordana déclare :
« Là au calme moi j’ai choisi
Les années câlines aux abords
On m’a soutenue, portée, nourrie d’or »
Mais elle se réapproprie cet héritage pour le transmettre à son tour, dans la mesure où cette chanson mélange et unit les langues : l’arabe et le français d’une part, le familier et le poétique d’autre part. Véritable métissage linguistique et musical, avec un arrangement qui choisit de mêler le hip-hop et la musique traditionnelle, cette chanson joue de tous les mélanges : elle porte en elle l’ADN d’un souvenir d’enfance qui se mue en un hymne au multiculturalisme.
« Pas ton temps » invite donc à découvrir et à transmettre tout en donnant voix aux grands-mères, aux mères, et à toutes les femmes qui détiennent des histoires, qui portent la mémoire d’une famille mais aussi d’une culture.
Dans son troisième album, le chanteur parisien affine une colère qui ne s’affaiblit pas.
Par Alexis Bernier et Patrice Bardot
publié le 27 janvier 2017 sur : https://www.liberation.fr/musique
Au XXe siècle, on appelait ça «la chanson engagée». Le genre avait quasiment disparu des radars de la chanson française, les rappeurs ayant repris le flambeau des Ferrat, Ferré et autre Lavilliers pour dézinguer au napalm les tares de notre société. Lavilliers justement, sa dernière apparition, à 70 ans, il vient de la faire en featuring (comme on dit dans le rap) sur un titre de Cyril Mokaiesh, la Loi du marché. Un morceau 100 % chanson et 100 % engagé où l'artiste de 31 ans dénonce la finance folle, l'austérité, l'Europe, l'égoïsme généralisé… C'est avec ce titre que le Parisien démarre son troisième album en solo (sans compter un disque de reprises dédié aux «naufragés» de la chanson française datant de 2015).
Passé par le sport, il fut champion de France de tennis junior, aussi bien que par le rock, avec un groupe qui portait son nom, Mokaiesh, cet insoumis s'est fait immédiatement remarquer avec son premier album solo, Du rouge et des passions, sorti en 2011, notamment grâce à la chanson Communiste, aussi écorchée qu'échevelée. Si le succès public n'est pas vraiment au rendez-vous, nombreux s'accordent à reconnaître dans le romantisme maximaliste de l'artiste une des plus belles promesses de la chanson française actuelle.
Une promesse largement tenue dans ce nouveau disque, pas plus sobre que les précédents mais certainement mieux maîtrisé. Clôture sent la colère, l'urgence et la passion. Avec cette véhémence, parfois embarrassante, qui le caractérise, Cyril Mokaiesh n'évoque que deux sujets, notre époque et l'amour. Et l'un n'a pas l'air plus en forme que l'autre. Mais si la grandiloquence de ses albums précédents pouvait rebuter, difficile de ne pas être durablement secoué par le souffle et paradoxalement la finesse de ce nouveau disque exaltant, qu'il n'est pas besoin d'être mélenchoniste pour apprécier.
Cyril Mokaiesh : « Je suis un chanteur qui mêle amour et révolte »
[Interview] le 22 FÉVRIER 2017 PAR YAËL HIRSCH
Alors que son nouvel album Clôture (Un plan simple) est sorti le 20 janvier, que son duo avec Bernard Lavilliers filmé par Stéphane Brizé « La loi du marché » cartonne (+100 000 vues sur vevo) et qu’il est sur la scène de la Maroquinerie le 28 février 2017, le chansonnier engagé Cyril Mokaiesh était l’invité d’un des lundis au soleil les plus chaleureux. Avec les équipes de l’Eicar, nous l’avons interrogé sur ses colères, ses engagements, ses enthousiasmes et ses inspirations. Rencontre poétique, à quelques semaines des élections.
L’album Clôture est-il celui qui mène au grand public ?
Il y a eu 6 ans entre Du rouge et des passions (2011) et Clôture (2017), mais il s’est passé pas mal de choses en fait entre temps. Il y a eu notamment un album qui s’appelle L’amour qui s’invente, qui est sorti en 2015 et qui a eu un succès encore plus confidentiel que celui de Du rouge et des passions : j’étais parti en voyage en Argentine et j’ai eu envie de faire un album très romantique, très entier sur les sentiments amoureux et les couleurs du voyage. Ensuite il y a eu un projet atypique qui s’appelait Le naufragé avec le pianiste de jazz Giovanni Mirabassi. Moi, qui ai toujours eu un gros penchant pour les belles plumes de la chanson française, j’ai chanté et redécouvert un certains nombre d’auteurs à travers ce disque comme Alain Leprest, Bernard Dimey, Mano Solo pour le plus connu, Daniel Darc… On a repris Philippe Liotard aussi. Donc un album sur des personnalités à failles, à plaies et blessures, mais des gens qui ont laissé des empreintes majestueuses. On a eu envie avec Giovanni de se plonger dans ce répertoire-là, de partir sur les routes en piano-voix, et je pense que le sujet était assez lourd puisque ces artistes-là il faut quand même les porter tous les soirs et se mettre un peu dans leur peau. Pour moi, ça a été une période extrêmement dynamique puisque je me suis justement plongé dans des textes extrêmement beaux, et la journée qui précédait les soirs où je les chantais, j’essayais d’écrire la petit histoire de mon album qui allait suivre, c’était Clôture.
Pensez-vous que la chanson peut faire prendre conscience d’enjeux politiques majeurs ?
J’essaie de perpétuer cette tradition de la chanson française, qu’on a tendance un peu à oublier ou à résumer à Léo Ferré et à Renaud. Ce sont d’ailleurs ces deux artistes-là qui m’ont permis de croire que la chanson pouvait avoir un impact, en tout cas fédérer les forces qui se réunissent dans la rue, dans un concert… et qui peuvent influencer, par exemple dans des périodes électorales, un courant de pensée qui essaie d’émerger, sur lequel on peut mettre de la lumière en chanson, en film, en photo… dans tous les domaines. Que ce soit en chanson ou ailleurs, l’acte de l’artiste n’est pas totalement anodin et je ne pense pas que ça soit dénué d’influence. Donc moi je n’ai rien inventé: on me décrit souvent comme un “chanteur engagé” qui fait table à part etc. … Moi j’ai grandi avec les mots de Ferré, c’est vrai, et puis après j’ai découvert Renaud, puis j’ai découvert Lavilliers aussi. Il y en a d’autres qui l’ont fait comme Cali… ils soulevaient les foules avec des sujets qui étaient d’actualité. Je ne crois pas que, du haut de mes 31 ans et de mes 2-3 albums, je puisse inventer un nouveau courant de pensée, mais en tout cas je trouve ça bien qu’à un moment donné l’artiste se permette de poser son regard sur la conscience, d’avoir un regard un peu citoyen sur ce qui nous entoure, je crois que ça fait partie de ses possibilités.
Vous citez beaucoup d’hommes. Y-a-t-il aussi des artistes femmes qui vous ont marqué dans cette tradition engagée ?
Si, évidemment, je pense à Barbara bien-sûr (mon père écoutait vraiment en boucle les vinyles de Barbara donc ça m’a aussi porté). Et puis l’engagement n’est pas que politique il peut être aussi dans l’amour : on peut parler d’amour avec ferveur et parler de politique avec amour, Ferré a bien fait « Amour anarchie ». Moi il y a une femme que j’adore, vraiment, et que j’ai eu la chance de rencontrer : c’est Anne Sylvestre, que je reprenais sur scène avec Giovanni. Pour moi “Les gens qui doutent” c’est une chanson engagée parce qu’on est vraiment dans une époque où l’on n’a plus le droit de douter. On a le droit d’avoir des réponses mais très peu de questions. On nous submerge de vérités, de bonne conscience, de pensée unique… mais est-ce qu’on a vraiment le droit aujourd’hui d’avoir des questionnements, des doutes ? Moi en tout cas je crois que c’est ce que je fais dans tous mes travaux; ce n’est pas l’engagement d’une revendication; c’est au contraire de dire “hé, oh, “point d’interrogation”!”
Dans l’album Clôture, il y a plusieurs chansons qui font référence à des événements politiques récents comme « Novembre à Paris ». Vous avez aussi une chanson sur Trump en préparation?
Non… Quoique, dernièrement j’ai fait une chanson qui s’appelle “Le brasier”, qui est un peu… incendiaire. Mais non, je ne suis pas non plus à prendre le journal tous les matins et à me demander ce que je vais écrire pour me venger ou pour rebondir sur l’actualité. Il se trouve que dans cet album il y a beaucoup de sujets, c’est vrai, qui abordent les attentats, la montée du FN… Il n’y a pas de chanson engagée, je crois, qui ne soit pas faite avec le cœur, ou alors elle est ratée. Donc ce qui peut être est intéressant dans ce disque, c’est que ça part d’un sentiment général mais avec un point de vue très personnel. Parce que je me livre, je crois, dans ce disque; j’utilise la première personne du singulier. Encore une fois je ne suis pas un chanteur politique, je suis un chanteur qui mêle amour et révolte. Clôture est un album qui prend le temps de parler de l’époque, mais qui prend le temps d’en parler à travers mon sentiment.
Sur l’Europe, et notamment avec « La loi du marché », quel est votre point de vue ? Mettez-vous en cause tout le projet de la construction européenne ou juste la façon ultra-libérale dont elle fonctionne?
Dans cette chanson c’est un petit peu les deux. On a mis au cœur de la chanson un discours de Schumann, qui énonçait vraiment les vœux pieux de l’Europe au moment de sa construction, quand il dit “Nous allons construire une Europe d’ouverture” “Nous allons construire une Europe d’égalité, d’échanges, de liberté”… Et on voit aujourd’hui qu’on a à peu près tout le contraire, avec la dictature des marchés financiers, que j’évoque aussi dans cette chanson. C’est une chanson désabusée, c’est vrai qu’il y a une part de moi qui a envie de mettre un coup de pied là-dedans et de me dire : « qu’est-ce qu’on pourrait inventer de nouveau? ». Il y a aussi une part de moi qui dit « on vous laisse faire et puis nous on ne regarde pas le bateau couler et on essaie de prendre des moments de plaisir et d’amour ». Justement j’aime bien l’image du quatuor à cordes qui jouerait sur le Titanic en regardant le bateau couler. Donc il y a une partie de moi qui a peut-être un peu baissé les bras.
Mais alors quels sont vos joies et vos espoirs ?
C’est [mon fils] qui me les apporte. Par moment, il faut arriver à porter un regard plus naïf sur les choses. Il y a une phrase qui dit que la lucidité c’est la blessure la plus proche du soleil. Et c’est vrai que plus on avance avec les années, plus on essaie de se faire une conscience, et plus elle est difficile à porter. Ou alors on est un activiste qui essaie concrètement de changer les choses. Malheureusement quand on est artiste, la beauté ne rime pas toujours avec quelque chose de très joyeux. Donc j’essaie de parler du réel en essayant de le sublimer un petit peu, par l’agencement des mots et par des bons sentiments ; ce n’est pas une honte d’avoir envie de bons sentiments. Je crois qu’il faut se contenter de choses très simples et très belles comme partager des moments intimes effectivement, avec son enfant, sa femme, son mec, essayer de s’écarter un tout petit peu de tout ce marasme envahissant, gesticulant, qui peut nous polluer un peu l’esprit, et essayer de trouver de la liberté un peu à l’écart de tout ça. Retourner un peu à l’état vierge des choses, du cosmos comme dit Michel Onfray.
En final de l’album, la chanson « Clôture » est un flux de conscience. Pouvez-vous nous en parler?
C’est un exercice que j’ai toujours fait, de parler sur une musique un peu intense, ce n’est pas toujours sorti en disque. Mais celle-là c’est la onzième chanson de l’album, et je crois qu’en fait elle résume bien les dix morceaux précédents. Tout est vrai je crois. Je suis rentré de vacances au milieu du mois d’août. C’est un album qui a été essentiellement écrit dans les rues de Paris, en me baladant un peu dans les cafés que j’aime bien, et puis en discutant avec des gens à qui je rends régulièrement visite. Et Paris était désert, j’étais dans une espèce d’expectative des mois qui allaient suivre. Je ne savais pas avec qui j’allais enregistrer ce disque… Je crois que je n’étais même plus intermittent donc j’étais dans un questionnement un peu existentiel. Mais ça m’arrive régulièrement, je ne suis pas affolé par ce genre de doutes… Je n’avais pas vraiment envie d’écrire, ce jour-là, mais il y a eu ces premières phrases, je crois que ça commence à la grande fontaine des Tuileries, “le vent caresse des visages”… Et j’étais vraiment à la Fontaine des Tuileries, il y avait vraiment ce pigeon qui me regardait. Et voilà des fois ce sont juste quatre phrases qui peuvent donner envie de tirer le fil. Et ça a été écrit en une nuit. Ce qui est amusant ici c’est que, qu’on soit sur le répondeur de l’Europe ou sur le répondeur de Cyril à la fin de la chanson, finalement le constat est le même, on est tous un peu désorientés.
A quelques semaines des élections, pensez-vous que si un homme ou une femme politique voulait reprendre vos chansons comme support ou soutien est-ce que vous seriez partant ?
Bonne question… Déjà, je ne me rends pas compte si mes chansons peuvent avoir une portée, ou libérer une certaine forme de conscience, et à vrai dire je crois que je leur laisse ça à eux, et moi je fais mon travail. Le travail de l’artiste c’est de jeter ses idées dans la rue, et puis après ceux qui veulent ramasser les fleurs ou les couteaux, ils en font ce qu’ils veulent ça n’appartient plus aux artistes.
Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : yael@toutelaculture.com
8 juillet 2018, Le Nez rouge, Paris par Jean-Marc Warszawski.
Patrick Chamblas, 1er juillet 2018, à Montreuil.
J'ai croisé et fait la connaissance de Patrick Chamblas lors d'une fête des Insoumis à Montreuil. Un garçon sympathique, se débrouillant pour placer ses chansons et sa guitare à la bonne franquette, pendant la pause déjeuner des organisateurs, entre deux débats. Il a parlé de comment ça va à Tours, du succès de sa chanson devenue hymne « Le vent de lève », a quitté le lieu discrètement comme il était venu. Évidemment un de ces jeunes musiciens talentueux peu médiatisés, comme il y en a beaucoup aujourd'hui, tous genres confondus, du classique au rock en passant par la chanson, en manque de lieux pour se produire, de réseaux de programmation, faisant parfois les affaires des bistrotiers peu scrupuleux. Les restrictions budgétaires sévères quant au spectacle vivant n'arrangeant pas les choses.
Patrick Chamblas au Nez rouge, 6 juillet 2018. Photographie © musicologie.org.
Avec la seconde partie, on passe du militant chantant au chanteur engagé. Je m'attendais à un moment sympa, certainement pas à un tour de chant d'une telle qualité et d'une telle force, à tous points de vue. Patrick Chamblas est sans aucun doute une des grandes valeurs actuelles de la belle tradition de chansons dites à textes, avec un feeling d'enfer, des musiciens investis et de grand métier, de la révolte, de l'ironie qui ne masquent pas une profonde bienveillance, un sens poétique pour adoucir la dureté revendicative, de l'humour pour dire les violences du temps, et ici et là, des fenêtres à fleur de nostalgie. Des rythmes de blues rock, reggae, béguine, apportent de la variété, mais desservent peut-être quelque peu une certaine cohérence stylistique et un sens mélodique personnels du chanteur auteur-compositeur. Il reste que les arrangements et la mise en place sont efficaces au possible.
Il y avait à ses côtés des complices de toujours comme Florent Sepchat (accordéon, piano, orgue Hammond), François Collombon (percussions), mais aussi Flora Chevallier (violoncelle), qui joue autant la musique baroque (ensemble Parchemin), qu'au sein d'ensembles rock ou de chansons françaises, Océane Halpert (chœurs), grande voix jazz-rock qui ne rechigne pas à revisiter les chansons françaises des années 1930, Matthieu Torsat (contrebasse, guitare). Malheureusement, Yoann Loustalot (trompette), bien connu de notre chroniqueur Alain Lambert, était absent ce soir.
Patrick Chamblas est au départ pianiste, tente des concours internationaux, fait un cursus universitaire en musicologie, et tombe dans la chanson et sur la guitare sans abandonner le clavier. Il crée et tourne plusieurs spectacles pour enfants, a enregistré six albums dont le dernier Chamblas Rêveil. Son premier, Le petit laveur de carreaux, avec son fidèle complice Florent Sepchat à l'orgue Hammond, le place dans l'héritage jazz-rock d'un Claude Nougaro, musicalement très brillant. Après une incursion dans le swing (L'Arbre à Swing), on note une inflexion vers la chanson (sur fond jazzy-rocky), avec de magnifiques réussites, comme « Si nos enfants sont heureux » (album Planer dans l'univers, repris dans le dernier, Chamblas Rêveil). La chanson politique engagée, avec toujours le raffinement poétique et musical, c'est le cinquième album, Le vent se lève, dont des titres aussi suggestifs que « Rock'n'Flash-Ball », « J'emmerde le peuple... », « Non-lieu », « J'm'en fous », « Songe d'une nuit d'ébriété », « Résistance », « Je bêle avec les moutons », « La lacrymo », « Ta gueule ». L'album Chamblas Rêveil qui revient à une poétique un peu moins rouge-sociale, un peu plus camaieu-existentielle, aux belles mélodie recherchées, est le plus original et le plus fouillé musicalement, avec de magnifiques perles, qui je pense sont la meilleure signature de Patrick Chamblas.
Voir son site et écouter ses chansons.
https://artamis.wixsite.com/patrickchamblas
Jean-Marc Warszawski 9 juillet 2018 sur :
https://www.musicologie.org/18/patrick_chamblas_un_air_de_r%C3%A9volte.html
Le monde de l’enfance avec des textes et des mélodies à l’écart des modes. En scène, c’est un conteur, un acteur qui séduit par sa présence et le contact naturel qu’il a avec le jeune public.
Patrick Chamblas " né dans un piano "
Le spectacle conduit dans un univers onirique, peuplé de contes mystérieux et d’anecdotes amusantes. A la
croisée des chemins entre musique et poésie naissent les chansons. Le piano fait entendre les petites pièces
de l’apprentissage musical ; le conteur les illustre par des histoires.
Voilà un univers original, tendre, poétique et drôle avec un soin particulier porté aux mots et aux mélodies.
« Le projet est simple et intime : faire partager le plaisir de la musique, la joie de jouer, de chanter.
L'ARBRE À SWING Patrick Chamblas.
Il était une fois, le long d’un chemin, à l’orée d’un bois peuplé d’arbres poètes, des musiciens voyageant dans les rêves, sur le dos des mélodies, sans souci des frontières…
Autour d’un répertoire amusant et enjoué, Patrick Chamblas (guitare) et Florent Sepchat (accordéon) créent une ambiance propice à l’émerveillement. Comme à une veillée autour d’un feu, nous sommes invités à chanter avec les musiciens et à vivre avec eux un moment de poésie rythmée. Les histoires s’enchaînent, provinces lointaines traversées par la caravane nomade.
On reconnaît alors les ambiances familières qui ont bercé nos oreilles depuis l’enfance : Django Reinhardt, Jacques Prévert, André Minvielle, Raymond Devos, Henri Salvador, Charles Trenet, Richard Galiano…
Extraits : http://artamis.wixsite.com/arbreswing
Trust est un groupe français de Hard Rock originaire de la région Parisienne et fondé en 1977 par Bernard "Bernie" Bonvoisin (chant), Norbert "Nono" Krief (guitare), Raymond Manna (basse) et Jean-Emile Hanela (batterie). Seuls les deux premiers forment le noyau dur de Trust, jamais remplacés, tandis que le poste de batteur est sujet à de multiples changements dès les premières années.
Le groupe se produit d'abord dans des clubs parisiens et sort un premier 45 tours, Prends Pas Ton Flingue, en 1978. Durant l'enregistrement, ils rencontrent Bon Scott, le chanteur d'AC/DC, ce qui leur permettra d'en faire la première partie et ainsi d'atteindre une plus large audience. Un premier album éponyme sort en 1979, pour lequel le groupe tourne à travers la France. C'est avec un autre batteur, Kevin Morris, qu'est enregistré le culte Répression, qui contient notamment le titre Antisocial. Face au succès, Manna abandonne la basse pour devenir manager. Ce n'est pas là le seul changement de line-up : tandis qu'Yves Brusco prend la place de bassiste laissée vacante, Moho Chemlakh est recruté en second guitariste et l'Anglais Nicko McBrain devient le nouveau batteur. C'est sous cette configuration que paraît Marche Ou Crève fin 1981. À noter que ces deux derniers albums sont également sortis en anglais, respectivement intitulés Repression et Savage.
En 1982, McBrain rejoint les rangs d'Iron Maiden ; il est alors remplacé par Clive Burr qui, lui, vient de quitter Maiden. Après la sortie de Trust IV en 1983 (troisième et dernier opus à être traduit, sous le titre Man's Trap), Chemlakh part sans être remplacé, et un nouveau changement de batteur a lieu avec l'arrivée de Farid Medjane. Rock'n'Roll (1984) marque la fin d'une époque. Des tensions internes se font ressentir, le succès n'est plus au rendez-vous, et Trust se sépare en 1985.
Une première reformation a lieu en 1988. Brusco passe pour l'occasion guitariste, et Fred Guillemet prend la basse. Dans le même temps, Antisocial est repris par les Américain d'Anthrax, ce qui donne un coup de projecteur sur la formation française. Trust se lance alors dans de nouveaux enregistrements, mais il n'en sort que l'EP En Attendant.
Il faut ensuite attendre 1996 pour voir un nouveau retour. Bernie et Nono sont cette fois entourés de David Jacob à la basse et Nirox John à la batterie. Un contrat est signé avec Warner Music France pour trois albums, mais il sera résilié après la sortie d'Europe Et Haines, Bernie ne souhaitant pas tourner avec le groupe (il a entretemps entamé une carrière cinématographique). Le travail sur l'album suivant est pourtant déjà bien avancé, et Ni Dieu Ni Maître finit par sortir en 2000 sous l'impulsion de Krief. Bonvoisin, quant à lui, ne s'estime pas satisfait par sa qualité et intente un procès qui aura pour conséquence de le retirer de la vente. Il s'ensuit une nouvelle séparation.
Trust revient toutefois en 2006 avec Yves Brusco à la basse, Ismaila "Izo" Diop en second guitariste (des rôles qu'ils inverseront peu après), et Farid Medjane à la batterie. Les concerts de reformation donnent lieu à la sortie de Soulagez-Vous Dans Les Urnes, qui contient en outre trois inédits. Un DJ est intégré au line-up pour l'enregistrement de 13 À Table en 2008. Le groupe continue de tourner, mais alors qu'il doit jouer au Hellfest 2011, une pause à durée indéterminée est annoncée en avril de la même année.
En 2016, à l'approche du quarantième anniversaire, survient un nouveau retour sur scène pour la tournée "Au Nom De La Rage". On retrouve pour l'occasion Izo Diop à la guitare et David Jacob à la basse, tandis que la batterie est gérée par Christian Dupuy. Trust se produit finalement au Hellfest en juin 2017, prestation captée pour la sortie d'un album live quelques mois plus tard. C'est en mars 2018 que paraît Dans Le Même Sang, neuvième album studio.
Sur : https://www.metalorgie.com/groupe/Trust
Par Caroline LEBenBOJM sur :
https://www.nostalgie.fr/artistes/trust/biographie
Dans la trempe du hard rock d'AC/DC , Trust a été l'un des groupes majeurs de la scène musicale française dans les années 80.
Emmené par Bernie Bonvoisin, la formation s'est notamment illustrée avec "Antisocial".
A l'instar de leurs titres, criés telle une révolte, l'histoire de Trust est d'un genre plutôt mouvementé.
Lancée en 1977 par Bernie (Bernard) Bonvoisin, Nono (Norbert Krief) et Ray (Raymond) Manna, l'ex bassiste de Taxi, la formation, qui signe pour un premier 45T, "Prends pas ton flingue - Paris by night", est rapidement éconduite par sa maison de disque qui craint de rentrer dans une confrontation Trust / Téléphone .
Un an plus tard néanmoins, la carrière de Trust démarre à la faveur de la première partie d'AC/DC avec lequel les membres du groupe vont largement sympathiser après s'en être inspiré. Trust adapte notamment le titre : "Love at first feel" qui devient "Paris by night".
Trust contre "L'élite"
Après l'enregistrement d'un premier album à Londres, le groupe se positionne effectivement en rival direct de Telephone, notamment avec des titres comme : "Bosser huit heures", "Préfabriqué" ou encore "L'élite" dans lesquels Trust dénonce, sans (grands) égards les vicissitudes et les dérives de la société.
Leurs textes qui dénoncent les maux séduisent un large public toujours plus nombreux lors des tournées de Trust qui s'enchaînent.
En 1980, c'est la sortie de leur disque "Répression" qui fait également l'objet d'une version anglaise que l'on doit à Jimmy Pursey, le chanteur de Sham.
Parmi les morceaux qui rencontrent un vif succès, le désormais légendAIRe "Antisocial", repris lors de la tournée "Répression dans l'hexagone".
"Marche ou crève"
Avec l'album "Marche ou crève", en 1981, la police en prend pour son "grade".
Les régimes communistes ou encore les juntes militAIRes sud-américaines ne sont pas épargnés non plus.
Cette fois leur tournée dépasse largement les frontières françaises puisqueTrust s'offre même la première partie d'Iron Maiden en Grande Bretagne.
Le chanteur de hard rock séduit par Nicko McBrain débauche d'ailleurs le batteur. Ce qui ne manque pas de provoquer une "crise" au sein de Trust qui va désormais enchainer les batteurs. Clive Burr ou encore Kevin Morris se succèdent. C'est le départ également du bassiste, Raymont Manna au profit d'Yves "Vivi" Brusco.
Une instabilité qui semble nuire au groupe dont le succès s'effrite notamment avec "Trust IV" en 1983 et "Rock'n'roll" un an plus tard.
Il faut attendre quatre années pour voir la formation remonter sur scène pour enregistrer à Bercy, "Paris by night" qui précède un simple "En attendant", qui offre un second souffle au groupe.
Non retour... Pas tout à fait
Pour autant, c'est la mésentente au sein de la formation qui prend le dessus et qui conduit à une seconde séparation.
A la faveur de leur compilation d'inédits "The backsides" (1993), de leur disque, "Europe et haine" (1996), inspiré par l'émergence des extrêmes, et de l'arrivée du bassiste David Jacob et de Nirox John à la batterie, il semble que Trust doit renaître.
Il n'en est rien, Bernie Bonvoisin choisit un autre "voix", celle du cinéma. Il se lance dans la réalisation, notamment avec "Les démons de Jésus", unanimement salué par la critique.
Finalement, après une quinzaine d'années d'absence (hormis " Anti best of Trust " en 1997) et à la faveur de l'arrivée d'Iso, à la basse, et de Deck, aux platines,Trust connaît un énième rebond et sort l'album : "13 à table". Une référence aux treize titres enregistrés dans un studio de banlieue parisienne en une dizaine de jours.
Les morceaux de ce disque, qui tourne autour de trois thématiques : l'appartenance, la croyance et la tolérance, sont repris lors de leur tournée hexagonale, toujours en 2008.
Des concerts qui les mènent notamment à Paris, Dijon, Amneville ou encore Nancy jusqu'en mars 2009.
Caroline LEBenBOJM
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Posted on 25 juin 2008 - 08:15 by Hervé in 1970s, Encyclopédie du Rock, Hard Rock,
Aussi célèbre que Téléphone dans les années 80, Trust reste – aujourd’hui encore – la seule formation populaire de Hard Rock français. Un groupe également respecté par ses pairs qui su attirer en son sein des musiciens étrangers comme Clive Burr et Nico Mc Bain, deux batteurs des très anglais Iron Maiden. Autre complicité anglo-saxone, l’amitié qui lie Bon Scott et le groupe bien avant l’enregistrement de leur LP éponyme à Londres. Oui, cela date de l’enregistrement du premier 45t à Paris en 1977. Bon Scott est venu saluer les Rolling Stones qui officient dans un studio jouxtant celui de Trust. Il pousse une porte, jette un œil et… c’est parti ! De la première partie au Stadium à la reprise de « Ride on », en passant par la volonté du chanteur d’AC/DC de traduire « Répression » en anglais (il meurt juste avant…), où par les incessantes tournées communes, Trust emprunte le sillon des australiens. Mais, ils s’émancipent puisqu’ils finissent par tourner en tête d’affiche en Angleterre, aidé en cela par leur maison de disque, CBS, et son patron, Alain Levy, qui croit dure comme fer au potentiel du groupe. Il est suivi par la station de radio Europe 1 et son animatrice, Mychèle Abraham, qui était alors la compagne d’Alain Levy… Tout cela n’empêche pas Bernie Bonvoisin de refuser de tourner aux USA en première partie d’AC/DC et de Judas Priest. Trust emprunte alors les routes de France et joue dans des salles de 10 000 personnes redécorées d’un immense Bulldozer. C’est un gouffre financier. Autre rendez-vous mal négocié, celui du quatrième album qui explose tous les budgets sur de simples maquettes avec Andy Johns (producteur de Led Zeppelin, Deep Purple…). L’album sera finalement terminé à Paris en 6 mois au studio Davout. Autant d’expériences malheureuses qui minent l’ambiance et finissent par tuer le groupe en 1985. Une fin prématurée, qui ne doit pas faire oublier que durant ces années, Trust fut la conscience politique de toute la banlieue bien avant l’arrivée de IAM ou NTM. « Police Milice », « Bosser huit heure » et bien sûr « Antisocial » seront les hérauts d’une jeunesse qui finira par voter Mitterrand en 1981.
Les différentes et nombreuses reformations (en 1988 à l’occasion d’une reprise d’Antissocial avec Antrax sur scène en Angleterre, puis en 1996 et en 2006) ne permettront pas de renouer avec le glorieux passé militant, même si les tournées feront salle comble. Pour preuve l’enregistrement du live « Soulagez vous dans les urnes » en 2006 au Festival de Bobital en Bretagne… Rendez-vous est pris à l’automne 2008 avec « 13 à table » tout en demi teinte. Et si l’on en croit le communiqué de presse officiel du groupe daté du 13 février 2013, Trust existe encore : « Trust ne fera finalement pas partie de l’affiche du festival Sonisphère les 08 et 09 juin prochains. Les 2 leaders du groupe n’ayant pas trouvé d’accords juridiques et financiers qui leur permettraient de retravailler ensemble. » Sic. Chose faite en 2016 avec le « Au nom de la rage tour » qui semble avoir ressoudé le duo puisqu’un nouvel album studio sort le 30 mars 2018.
Khaled Chouana
Khaled Chouana est Docteur en études anglophones à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3.
Chanter la dignité - revue quart monde 2019/3 N°251
En 1999, Springsteen et son E Street Band entament une série
de concerts en Europe et en Amérique du nord. Une chanson
inédite, American Skin (41 Shots), littéralement « La Peau d’un
Américain (41 Coups de Feu) » fait référence à la mort d’Amadou Diallo, un immigrant guinéen abattu par la police de la ville de New York, et devient le symbole de la répression policière à l’encontre des personnes issues de la communauté africaine américaine. À partir de cet exemple, l’auteur s’interroge sur le rôle des artistes militants.
Tout au long de l’histoire contemporaine de l’humanité, des
gens se sont mobilisés, ont affiché leur indignation face à des
injustices sociales et politiques et sont descendus dans la rue pour
revendiquer des droits essentiels. Des mouvements sociaux se
sont formés pour défendre le droit de vote des femmes, améliorer
les conditions de travail des ouvriers de l’industrie européenne et
américaine ou encore garantir les droits civiques pour la population
africaine-américaine.
Chanson engagée et indignation
Le dictionnaire Larousse décrit l’indignation comme le « sentiment de colère ou de révolte que provoque quelqu’un ou quelque chose ». Jean-François Mattéi précise que l’indignation « se dresse spontanément devant l’offense faite à autrui »1.
L’indignation prend une valeur éthique importante, en ce sens qu’elle devient vertu de justice. L’indigné se bat pour la dignité des gens et refuse l’injustice à quiconque. À cet effet, Stéphane Hessel souligne que « le motif de la Résistance était l’indignation »2 tout en incitant la jeunesse occidentale contemporaine à faire vivre les idéaux de la Résistance en s’indignant contre l’écart entre les riches et les pauvres, la condition des sans-papiers et des gens humbles ou encore l’état de la planète aujourd’hui.
Aux États-Unis, des protestsongs, appelées aussi chansons engagées, ont accompagné l’indignation des militants. John L. Lewis, leader du Syndicat des travailleurs miniers d’Amérique, disait aux manifestants qu’« une armée qui chante est une armée qui gagne » pour les encourager dans leurs actions syndicales4. Chanter la dignité a cimenté les rangs des troupes de ces mouvements en les accompagnant dans leurs protestations et leurs combats. Ainsi, les chansons contestataires de Woody Guthrie, Joan Baez, Pete Seeger, Judy Collins ou encore Bob Dylan ont été composées pour afficher une indignation face à une injustice, qu’elle soit sociale ou politique.
Bruce Springsteen, chanteur de la dignité, est aussi connu pour son engagement politique et social aux États-Unis et à travers le monde. Le chanteur rock qui est né dans un milieu ouvrier prend fréquemment la défense des laissés-pour-compte et chante dans les concerts humanitaires tout en offrant des chèques à différentes organisations de lutte contre la pauvreté.
Le 9 avril 1999, Springsteen et son E Street Band entament une série de concerts qui les conduisent dans plusieurs villes en Europe et en Amérique du nord. La tournée mondiale est marquée par une chanson inédite, American Skin (41 Shots), littéralement « La Peau d’un Américain (41 Coups de Feu) » et qui fait référence à la mort d’Amadou Diallo, un immigrant guinéen abattu par la police de la ville de New York.
La mort de Diallo a mobilisé alors plusieurs artistes comme Public Enemy, Wyclef Jean et Youssou N’Dour ou encore le groupe punk féministe Le Tigre qui ont composé des chansons dénonçant cet événement tragique. Cependant, seule la chanson de Springsteen a suscité de vives réactions de la part des médias et de la population américaine et a créé une controverse. Pourquoi cette chanson a-t-elle suscité la controverse et pas les autres chansons sur l’affaire Diallo ? Est-ce parce que Springsteen chante habituellement sur la classe ouvrière blanche étatsunienne et qu’il n’a jamais abordé le thème de la brutalité policière dans les banlieues africaines-américaines ? La polémique qu’a créée Springsteen n’est-elle pas le fruit de l’incompréhension et de l’ambivalence de sa chanson ? Dans ce qui suit, je tenterai de répondre à ces questions.
L’affaire Diallo et la brutalité policière
Le 4 février 1999, Amadou Diallo est abattu par quatre policiers blancs dans le Bronx au cours d’un simple contrôle de routine. Les policiers new-yorkais, qui l’ont reconnu à tort comme étant un violeur recherché, tirent 41 balles dont 19 atteignent le jeune Guinéen. Ils pensaient que Diallo allait sortir un revolver alors qu’il tentait de sortir son portefeuille. Les médias américains évoquent alors la bavure policière et l’affaire Diallo devient le symbole de la répression policière à l’encontre des personnes issues de la communauté africaine-américaine.
Vingt ans après la mort tragique du jeune Diallo, sa mère Kadiatou Diallo revient sur la disparition de son fils en affirmant :
« Le 31 janvier 1999, fut la dernière fois que j’ai parlé à Amadou. Ce jour-là, il était enthousiaste et me disait qu’il avait fait assez d’économies pour s’inscrire à l’université, tout en continuant à travailler. Il avait réussi à régulariser son statut pour la résidence et me disait que tout ce qu’il voulait de moi, c’était des bénédictions »5.
En effet, Amadou avait immigré aux États-Unis afin de poursuivre ses études en informatique et réussir sa vie. Pour cela, il devient vendeur ambulant de chaussettes, de gants et de vidéos à New York. Les Diallo sont une famille prospère de Guinée. Le père d’Amadou, Saikou, est un riche commerçant ; quant à sa mère, elle est auteure et militante au sein de la communauté africaine-américaine de New York.
La mort du jeune Diallo, qui n’avait pas de casier judiciaire, provoque plusieurs manifestations à New York. Le révérend Al Sharpton est présent avec des membres de la communauté africaine-américaine pour soutenir la famille de la victime. Les quatre policiers sont acquittés au terme d’un procès de près d’une année mais la famille Diallo recevra ultérieurement des compensations par la municipalité de la ville. Le maire de New York, Rudolph Giuliani, qualifie quant à lui la mort de Diallo comme une tragédie et soutient la police de sa ville qui, selon lui, fait un travail exceptionnel en protégeant ses citoyens contre le crime.
Il faut préciser que d’un point de vue légal, on parle de violence policière lorsque des policiers en service perpètrent des actes violents envers d’autres personnes. Cette violence peut être qualifiée de légitime dans la mesure où la loi l’autorise dans certains cas pour protéger les citoyens d’actes criminels comme lors d’arrestations, d’évasions ou de répressions de manifestations. Or, il existe une autre forme de violence policière qui est illégitime lorsqu’il y a des actes d’abus policiers, c’est-à-dire non nécessaires ou exagérés. Les violences policières aux États-Unis sont une question délicate susceptible de provoquer des manifestations et des émeutes intenses. […]
La communauté africaine-américaine est surreprésentée parmi les victimes de violences policières. Jill Nelson affirme qu’aux États-Unis, il existe une culture policière fondée sur le racisme qui fait que tuer un Africain-Américain est devenu une chose banale. Les policiers, selon lui, procèdent à des arrestations en se basant sur les préjugés et stéréotypes raciaux qui catégorisent les Africains-Américains comme étant plus dangereux que le reste de la population.
Si on examine le nombre de contrôles d’identité dans la ville où a été abattu Diallo, on note que sur les 11 008 New-Yorkais contrôlés en 2018 par la police, 6 241 sont des Africains-Américains, ce qui représente 57 %. Les Latino-Américains viennent en deuxième position avec plus de 3 389 personnes contrôlées (31 %). Les Blancs Américains représentent 10 % de l’ensemble des contrôles d’identité avec 1 074 individus7. Les contrôles policiers sont effectués principalement dans les quartiers difficiles où vivent les Africains-Américains et les Latino-Américains. Cela ne fait qu’augmenter les tensions raciales entre la police et les membres des communautés minoritaires.
Une chanson, une polémique
La polémique autour de la chanson commence le 4 juin 2000, lors du concert de la Philips Arena à Atlanta lorsque Springsteen avec son E Street Band jouent American Skin (41 Shots) pour la première fois. La chanson déclenche une tempête médiatique et les avis des fans sont partagés entre ceux qui soutiennent leur idole et ceux qui affichent leur opposition à la chanson. De même, la chanson provoque des réactions vives de la part de la police de New York surtout lorsque les représentants syndicaux des policiers apprennent que Springsteen va donner une série de dix concerts au Madison Square Garden pour clôturer sa tournée.
Le 8 juin 2000, soit quatre jours avant le début des concerts new-yorkais, Patrick Lynch, président de l’Association bénévole des patrouilleurs de la ville de New York, publie un communiqué dans lequel il affiche son mécontentement vis-à-vis de la chanson. Il considère que Springsteen accuse la police new-yorkaise de crime raciste. La chanson au titre controversé suggère selon le responsable syndical que les quatre policiers ont froidement assassiné Diallo en tirant 41 balles sur lui du fait qu’il avait la peau noire.
Après le premier concert, plusieurs médias et politiciens se déchainent contre Springsteen. Le New York Times accuse le chanteur de se soucier des droits des Africains-Américains au lieu de soutenir les plus démunis de son État du New Jersey. Aussi, le magazine en ligne Slate accuse Springsteen d’avoir composé la chanson pour aider Hillary Clinton à se faire élire comme sénatrice à New York. Enfin, le maire Giuliani critique Springsteen implicitement et réitère son soutien à sa police.
Lors du premier concert new-yorkais, les policiers en uniforme qui devaient assurer la sécurité ou ceux en civil venus pour apprécier le spectacle n’avaient pas boycotté le concert comme l’avait recommandé avec insistance le responsable syndical Lynch. Lorsque Springsteen et son E Street Band ont commencé à interpréter la chanson, il y avait de la tension dans l’air. Le public était partagé entre ceux qui criaient le prénom de leur idole pour le soutenir (Bruce !) et ceux qui huaient le chanteur (Boo !) si bien que cela n’a fait qu’accroître la confusion.
La scène sombre du Madison Square Garden et les visages fermés de Springsteen et de l’E Street Band qui répètent en unisson l’expression « 41 Coups De Feu » (« 41 shots ») créent une atmosphère mortifère qui rappelle les derniers moments du jeune Diallo. L’instrumentation se compose des sons graves du synthétiseur et de la basse qui sont accompagnés d’un jeu de baguette subtil de la batterie. La musique se répète constamment pour mettre l’accent sur les coups de feu fatals qui résonnent dans les oreilles des spectateurs continuellement.
La polémique a aussi été renforcée par l’interprétation erronée du contenu de la chanson. En fait, les auditeurs se sont focalisés sur l’expression « 41 Coups De Feu » qui est répétée tout au long de la chanson pendant 32 fois en plus de la phrase du refrain « tu peux te faire tuer uniquement parce que tu vis, dans ta peau d’américain », répétée 14 fois. Cela a créé de la confusion chez les auditeurs qui ont cru que Springsteen était en train d’accuser la police new-yorkaise implicitement de crime raciste. Les gens ont pensé que Springsteen sous-entendait qu’avoir la peau noire en Amérique contemporaine pouvait conduire à la mort. Cependant, est-ce le cas ? La chanson de Springsteen incite-t-elle à la haine raciale entre communautés étatsuniennes ? Dénonce-t-elle la brutalité policière ou soutient-elle la communauté africaine-américaine ?
Ni anti-police, ni pro-Africains-Américains
L’analyse textuelle des couplets révèle que la chanson n’accuse pas les quatre policiers de crime raciste comme l’ont suggéré les détracteurs de Springsteen. Elle ne mentionne pas non plus le nom de Diallo ou son origine ethnique.
Springsteen rappelle au début de la chanson que le premier geste accompli par les policiers lorsqu’ils ont réalisé que le jeune Guinéen n’avait pas d’arme était de le secourir et d’essayer de le maintenir en vie comme le déclare l’officier Sean Caroll lors de son procès avec ses trois camarades : « Je lui tenais les mains tout en lui soulevant sa tête en disant : “reste en vie” ». Les quatre policiers new-yorkais n’avaient pas froidement abattu le jeune Diallo. Ils avaient peur pour leur vie et pensaient que Diallo allait tirer sur eux. Springsteen rend compte de la tension et de la panique des policiers dans le refrain de la chanson.
Est-ce un pistolet ? Est-ce un couteau ?
Est-ce un portefeuille ? C’est ta vie
Il n’y a pas de secret (Il n’y a pas de secret)
Il n’y a pas de secret (Il n’y a pas de secret)
Pas de secret, mon frère
Tu peux te faire tuer uniquement parce que tu vis, dans ta peau d’américain
Springsteen suggère que l’on peut se faire tuer non pas du fait de sa couleur de peau mais simplement parce qu’on est américain. Sa chanson ne s’oppose pas à l’institution policière ; elle critique la violence dans son pays qui a coûté la vie à des milliers de personnes, qu’ils soient des policiers ou des civils.
41 coups de feu, et nous prendrons ce chemin
À travers cette rivière de sang jusqu’à l’autre rive
41 coups de feu, et mes bottes sont prises dans cette boue
Nous fûmes baptisés dans ces eaux,
Et dans le mélange de nos sangs
Le couplet ci-dessus souligne que les Américains doivent apprendre à vivre ensemble en dépit de leurs différences ethniques et culturelles. La rivière de sang est employée métaphoriquement pour rappeler aux auditeurs que les Américains sont des frères et sœurs, baptisés au même endroit. Le seul moyen pour eux de vivre en harmonie est d’installer un dialogue entre les différentes communautés américaines et de s’écouter mutuellement.
Springsteen a proposé une réflexion sur l’américanité et sur le fait d’être américain au 21e siècle. La chanson critique implicitement le racisme qui existe encore en Amérique contemporaine. Les Africains-Américains sont les premiers concernés par les brutalités policières. Cela ne veut pas dire nécessairement que la chanson a été composée contre les services de police.
La chanson a provoqué une polémique intense en dépit du fait que Springsteen a évité de dénoncer explicitement la brutalité policière. Les couplets de la chanson se juxtaposent avec l’expression « 41 Coups De Feu » qui se répète constamment créant de la contradiction et rendant la chanson floue et ambiguë. Les auditeurs ont prêté attention à l’expression répétée qui suggère le meurtre raciste et pas aux couplets qui par ailleurs ne prennent pas de position claire.
Peut-être que Springsteen aurait dû prendre une position claire, moins ambiguë sur la mort du jeune Diallo, comme les autres artistes, pour éviter le déclenchement de la polémique de sa chanson. Mais doit-on prendre une position lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi sensible et délicat que les tensions ethniques entre les Blancs Américains et les Africains-Américains ? Le positionnement nuancé et interstitiel de Springsteen semble pertinent puisque ce chanteur rock œuvre dans l’ambigüité la plus absolue et a composé une chanson ambivalente sur un sujet aussi controversé que la brutalité policière étatsunienne.
Le rôle des artistes militants
Springsteen avec sa chanson sur la mort d’Amadou Diallo a révélé les contradictions de vivre en Amérique contemporaine. Le chanteur rock a véhiculé l’indignation d’une partie de la population américaine qui vit au bas de l’échelle sociale et qui fait face à la brutalité policière. L’Amérique est un pays de contradictions et Walt Whitman a observé ce trait contradictoire dans les individus américains du milieu du 19e siècle en se décrivant lui-même avec un « je » transcendantal dans son recueil de poèmes Feuilles d’herbes (1855). « Est-ce que je me contredis ? Très bien donc, je me contredis, je suis vaste, je contiens des multitudes ». Il me semble qu’une chanson comme celle de Springsteen sur la brutalité policière devient esthétique et peut se revendiquer comme un art populaire quand elle est ambivalente et qu’elle est sujette à différentes interprétations.
D’un point de vue global, chanter la dignité des communautés humaines ne concerne pas que l’opposition aux décisions politiques ou aux guerres entreprises par les gouvernements. Les artistes militants doivent chanter sur la lutte des droits des femmes, la question des personnes sans-domicile et des brutalités policières, ou la condition des gens qui vivent encore dans la pauvreté. Même s’ils n’arrivent pas à apporter un changement avec leurs chansons, ces artistes doivent continuer à chanter la dignité humaine, militer, apporter un témoignage et alerter les auditeurs sur des sujets importants de l’époque contemporaine.
NOTES
1 Jean-François Mattéi, De l’indignation, Paris, Éd. La Table Ronde, 2005, 264.
2 Stéphane Hessel, Indignez- vous ! Montpellier, Indigène Éd., 2010, 11.
3 Le vocable protestsong qui est difficilement traduisible en français a jailli du contexte américain des années soixante lorsque des chanteurs engagés se sont opposés à la guerre du Viêt Nam et ont milité pour les droits civiques des africains-américains (Michael Kennedy, Oxford Concise Dictionary of Music, Oxford University Press, 2003, 1728).
4 Cité dans Shelly Romalis, PistolPackin’ Mama : AuntMolly Jackson and the Politics of Folksong, Champaign, University of Illinois Press, 1999,160.
5 Mouctar Baldé, « Exclusif : Il y a 20 ans, Amadou Diallo était abattu à New York. Sa mère témoigne », Guninéenews.org, 1er février 2019, [en ligne], consulté le 29 avril 2019. URL : https://www.guineenews.org/exclusif-il-y-a-20-ans-amadou-diallo-etait-abattu-a-new-york-sa-mere-temoigne/
6 Jil Nelson, Police Brutality : An Anthology, New York, W.W. Norton & Company, 2001, 6.
7 « Stop and frisk Data », New York Civil Liberties Union, (en ligne), consulté le 2 mai 2019. https://www.nyclu.org/en/stop-and-frisk-data
Khaled Chouana
Khaled Chouana est Docteur en études anglophones à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3.
Chanter la dignité - revue quart monde 2019/3 N°251
Paroles et traduction de la chanson «American Skin (41 Shots)» par Bruce Springsteen
American Skin (41 Shots) (La Peau D'un Américain (41 Coups De Feu))
41 shots (*8)
41 coups de feu (*8)
41 shots...
41 coups de feu...
And we'll take that ride
Et nous prendrons ce chemin,
'Cross this bloody river
A travers cette rivière de sang,
To the other side
Jusqu'à l'autre rive
41 shots...
41 coups de feu...
Cut through the night
Ont déchiré la nuit.
You're kneeling over his body in the vestibule
Tu es agenouillé devant son corps dans le vestibule,
Praying for his life
Priant pour sa vie.
Is it a gun,
Est-ce un pistolet ?
Is it a knife
Est-ce un couteau ?
Is it a wallet,
Est-ce un portefeuille ?
This is your life
C'est ta vie.
It ain't no secret
Il n'y a pas de secret,
It ain't no secret
Il n'y a pas de secret,
No secret my friend
Pas de secret, mon frère...
You can get killed just for living
Tu peux te faire tuer uniquement parce que tu vis,
In your American skin
Dans ta peau d'américain.
41 shots
41 coups de feu,
Lena gets her son ready for school
Lena prépare son fils pour l'école.
She says "On these streets, Charles
Elle lui dit : "Tu sais, dans ces rues Charles,
You've got to understand the rules
Tu dois bien comprendre les règles.
If an officer stops you
Si un agent de police t'arrête,
Promise you'll always be polite,
Promets-moi de toujours rester poli,
That you'll never ever run away
Et de ne jamais te sauver en courant.
Promise Mama you'll keep your hands in sight"
Promets à Maman de garder tes mains en vue. "
Is it a gun,
Est-ce un pistolet ?
Is it a knife
Est-ce un couteau ?
Is it a wallet,
Est-ce un portefeuille ?
This is your life
C'est ta vie.
It ain't no secret
Il n'y a pas de secret,
It ain't no secret
Il n'y a pas de secret,
No secret my friend
Pas de secret, mon frère...
You can get killed just for living
Tu peux te faire tuer uniquement parce que tu vis,
In your American skin
Dans ta peau d'américain.
Is it a gun,
Est-ce un pistolet ?
Is it a knife
Est-ce un couteau ?
Is it in your heart,
Est-ce dans ton coeur ?
Is it in your eyes
Est-ce dans tes yeux ?
It ain't no secret
Il n'y a pas de secret...
41 shots...
41 coups de feu...
And we'll take that ride
Et nous prendrons ce chemin
'Cross this bloody river
A travers cette rivière de sang
To the other side
Jusqu'à l'autre rive
41 shots...
41 coups de feu...
Got my boots caked in this mud
Et mes bottes sont prises dans cette boue
We're baptized in these waters
Nous fumes baptisés dans ces eaux,
And in each other's blood
Et dans le mélange de nos sangs
Is it a gun,
Est-ce un pistolet ?
Is it a knife
Est-ce un couteau ?
Is it a wallet,
Est-ce un portefeuille ?
This is your life
C'est ta vie.
It ain't no secret
Il n'y a pas de secret,
It ain't no secret
Il n'y a pas de secret,
No secret my friend
Pas de secret, mon frère...
You can get killed just for living (*6)
Tu peux te faire tuer uniquement parce que tu vis, (*6)
In your American skin
Dans ta peau d'américain... .
Cette chanson fait référence a un fait divers tragique arrivé à New York en 2000. Amadou Diallo a été abattu par 4 policiers dans le Bronx au cours d'un simple contrôle de routine. 41 balles ont été tiré (d'où le titre 41 Shots), 19 ont atteint le jeune immigré africain. Alors qu'il tentait de sortir son portefeuille,
Les quatre policiers ont déclaré avoir cru qu'il allait sortir un revolver. Dégoûté de l'acquittement des 4 policiers, Springsteen à écrit cette chanson. Il l'a chanté pour son retour à New York après 12 d'absence, Ce, malgré l'appel au boycott des syndicats de police de la ville, Et sous les yeux de parents d'Amadou, invités pour l'occasion. La réaction du public New Yorkais fut partagée,
Difficile de distinguer les "Bruuuuuuuce ! ! ! ! "
Des "Booooooooohhh ! ! ! "...
Publié par Born To Run 5390 2 2 4 le 26 août 2004, 10:21.
Live In New York City (2001)
Chanteurs : Bruce Springsteen
Albums : Live In New York City
Quand la musique rendait hommage à Amadou Diallo, innocent lynché par la police américaine
Lundi 01 juin 2020
Par Victor Kandelaft sur:
https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/61683-Elegie-d-actualite-quand-le-hip-hop-americain-rendait-hommage-a-Amadou-Diallo-innocent-massacre-par-la-police-americaine
4 février 1999. Amadou Diallo, étudiant guinéen de 23 ans arrivé aux États-Unis pour poursuivre ses études d’informatique, sort faire ses courses. Quatre policiers blancs, pensant tenir un violeur présumé, se trompent. 41 balles sont tirées. 19 d’entre elles touchent un innocent qui n’avait sur lui qu'un portefeuille, et non un pistolet. Quatre policiers blancs acquittés pour 41 balles. 41, c’est aussi, plus ou moins, le nombre d’hommages musico-politiques qui seront rendus au martyr d’une communauté afro-américaine stigmatisée, un énième nom sur une liste malheureusement trop longue, à laquelle George Floyd a été récemment ajouté. Un mouvement élégiaque qui illustre les pouvoirs, mais aussi les limites politiques de la musique.
Les réactions face à l'horrible mort de George Floyd sont sans appel : manifestations, révoltes, mobilisations symboliques sur les réseaux sociaux. George F. n'est malheureusement pas le premier, et nous rappelle encore l'immense contradiction sur laquelle se sont construits nos chers États-Unis. Il y a 21 ans, avant l'ère de l'instantanéité éphémère des réseaux sociaux, l'affaire Amadou Diallo révélait une fois de plus les problèmes d'une Amérique toujours engluée dans son marasme raciste, et déclenchait un grand mouvement de contestation, questionnant la violence policière, le profilage racial et la prolifération des fusillades. Le monde du hip hop américain s'était alors mobilisé dans une série d'élégies politiques. Si Marvin Gaye, en 1971, posait cette simple question face aux violences policières : "What's Going On?", force est de constater que trente (et cinquante) ans après, rien ne semble avoir changé. C'est par la musique que la mort d'Amadou Diallo se trouve aussi dénoncée.
A.D. 1999, A.D. 2000 : une vague de protestations musicales
Le premier hommage tonitruant, c’est celui du Boss, Bruce Springsteen, qui surprend la société américaine jusqu’à offusquer certaines autorités, en juin 2000. Connu pour ses contestations du système américain (Born In the USA), the Boss interprète, lors de son concert new-yorkais, American Skin (41 shots), une émouvante élégie au message limplide : « No secret my friend / You can get killed just for living in your American skin » [Pas de secret, mon ami / Tu peux être tué juste parce que tu vis dans ta peau américaine]. La mélopée, qui scande notamment le nombre de coups de fusil « 41 shots » dans son refrain, défend une Amérique de couleur tout en relevant l'indigne bévue des policiers blancs : « Is it a gun? / Is it a knife? / Is it a wallet? / This is your life ».
Encensée par le public, la chanson de Springsteen indigne les représentants de la police américaine, qui appellent au boycott de la chanson. Celle-ci rencontre pourtant un grand succès : rééditée en 2001 puis 2014, elle est reprise en 2016 par Mary J. Blige et Kendrick Lamar. Quelques semaines plus tard, Wyclef Jean publie son second album The Ecleftic: 2 Sides II a Book, dans lequel il entonne, accompagné de Youssou N’Dour, une élégie à la gloire de Diallo. Il s’agit non seulement pour l’ancien membre des Fugees de fustiger les policiers blancs (« You guys are vampires / In the middle of the night, / Suckin’ on human blood, / Is that your appetite ? »), mais aussi d’assurer, par une rhétorique toute biblique, la rédemption du jeune étudiant et la vengeance divine :
« Diallo, Diallo, similar to Steven Biko
Diallo, Diallo, you tell me that the murder was an error
Diallo, Diallo, but every man will be judged
Diallo, Diallo, according to his words »
La comparaison avec Steven Biko, militant sud-africain et fondateur du Black Consciousness Movement assassiné en 1977, fait de Diallo un autre martyr monté au ciel, qui rejoint ainsi le triste panthéon des victimes du racisme structurel américain. Ce sentiment d’injustice répétée et fatale est l’angle qu’adopte la chanteuse Erykah Badu dans son A.D. 2000, issu de son second opus Mama’s Gun. Jouant sur le jeu de mots entre les initiales de la victime et « anno domini » — et non « After Death » —, qui renvoie à l’ère succédant à la naissance du Christ (notre « après Jésus-Christ »), la mélodie, très aérienne et spirituelle, atteint des hauteurs de sublime et contrebalance le pessimisme de paroles malheureusement prophétiques.
Paroles et traduction de la chanson «Diallo (feat. Youssou N'Dour, MB2)» par Wyclef Jean
(Wyclef as Amadou)
(Wyclef parlant pour Amadou(1))
Boy I am so tired
Gars je suis tellement fatigué
I'll be glad when I get inside the house
J'serais content d'être à l'interieur de la maison
Oh, I dropped my keys
Oh j'ai fais tomber mes clées
Oh what tis bright light
Oh c'est quoi cette lumière brillante
My God they must gonna rob me
Mon Dieu ils doivent vouloir m'agresser
Who these people with them all at they gonna rob me
Qui sont ces gens avec eux qui veulent m'agresser ?
I'm gonna take out my wallet to make sure they just get the money
J'sors mon portefeuille pour etre sur qui'l ne prennent que mon argent
Nothing else...
Rien d'autre...
Oh it's the police (whew)
Oh c'est la police(ouf)
I feel so much better
Je me sens mieux
I will show them, I have my ID
Je vais leur montrer que j'ai mes papiers
So they know I am good people
Pour qu'ils voient que je suis un mec bien
(followed by a rapid flurry of gunshots)
(enchainement de coups de feu )
(Wyclef Jean)
(Wyclef Jean)
Even though I walk through the valley of the shadow of death
Bien que je marche à traver la vallée de l'ombre d e la mort
I fear no evil for thou art with me thou ride with me
Je ne sent pas de mal parce que tu es avec moi, tu m'accompagnes
J-J-Jah ! Ras-tafari
J-J-Jah ! Rastafari
I can't forget you knotty dreads, y'all up in here
Je ne peux pas oublier tes dreads tristement connues, vous tous debout la dedans
I gotta respect that, youknowhatI'msayin
Je dois repecter ça, situvoiscequejeveuxdire
Night is in the air
La nuit est dans l'air
Enemy. . on the borderline
Ennemi, sur la frontière
Who'll be the next to fire
Qui sera le prochain a faire feu
Forty-one shots by Diallo's side
41 impacts dans le corps de Diallo
[Refrain]
[Refrain]
You said he reached sir
Vous avez dit qu'il dégainait, sir
But he didn't have no piece sir
Mais il avait pas de calibre, sir
But now he rest in peace sir
Mais maintenant il repose en paix, sir
In the belly of the beast sir
Dans le ventre de la bête
You guys are vampires
Vous êtes tous des vampires
In the middle of the night
Au milieu de la nuit
Suckin on human blood
Sucant le sang humain
Is that your appetite
Est-ce ce que vous aimez ?
You said he reached sir
Vous avez dit qu'il dégainait, sir
But he didn't have no piece sir
Mais il avait pas de calibre, sir
But now he rest in peace sir
Mais maintenant il repose en paix, sir
In the belly of the beast sir
Dans le ventre de la bête
Have you ever been shot
As tu déja été touché
Forty-one times
Quarantes et une fois
Have you ever screamed
As tu déja crié
And no one heard you cry
Sans que personne n'entende tes plaintes
Have you ever died
Est tu déjà mort
Only so you can live
Alors que tu pouvais vivre
Have you ever lived
As tu déjà vécu
Only so you can die again, then be born again
En pouvant mourir encore, puis renaitre encore
From these enemies, on the borderline
De ces ennemis à la frontière
Who'll be the next to fire
Qui sera le premier à tirer
Forty-one shots by Diallo's side
Quarantes et unes balles dans le corps de Diallo
[Refrain]
[Refrain]
(Diallo, Diallo) - similar to Steven Biko
(Diallo(1), Diallo)- comme Steven Biko(2)
(Diallo, Diallo)- you told me the murder was an error
(Diallo, Diallo)-vous me disiez que le meurtre était une erreur
(Diallo, Diallo) - but every man will be judged
(Diallo, Diallo)-mais chaque homme sea jugé
(Diallo, Diallo)- according to his words
(Diallo, Diallo)- selon ses mots
Have you ever been held
As tu déja été pris
Against your will
Contre ta volonté,
Taken to a dark place
Enmené dans une pièce obscure
Where not even scientists can reveal
Que même des scientifiques ne peuvent réveler
So what is for Ceasar
Donc rends à César
Let it be for Ceasar
Ce qui est à César
Cause we don't want no peace
Car nous ne voulons pas la paix
We want equal rights and justice. . for
Nous voulons l'égalité des droits et de la justice, car
(Diallo, Diallo) - similar to Steven Biko
(Diallo, Diallo) -comme Steven Biko(2)
(Diallo, Diallo) - you tell me that the murder was an error
(Diallo, Diallo) -vous me dites que le meurtre était une erreur
(Diallo, Diallo) - but every man will be judged
(Diallo, Diallo) -mais chaque homme sera jugé
(Diallo, Diallo)- according to his works
(Diallo, Diallo)-selon ses oeuvres
You know what
Tu sais quoi
You told me - that I wouldn't understand man
Tu me disais- que je ne comprendrais pas, gars
Tonight some cry - in the streets a burial
Ce soir certains pleurent-dans la rue un enterement
Survival of the fittest - only the strong will survive
Survie des meilleurs- seul le fort survivra
How can I survive - with forty-one shots by my side
Comment puis je survivre -avec quarantes et unes balles dans la peau
You guys are murderers
Vous êtes tous des meurtriers
In the middle of the night
Au milieu de la nuit
Killin innocent people
Tuant des innocents
Is that your appetite Ohhh
C'est là ce que vous aimez ?
[Refrain]
[Refrain]
You said he reached sir
Vous avez dit qu'il dégainait, sir
But he didn't have no piece sir
Mais il avait pas de calibre, sir
But now he rest in peace sir
Mais maintenant il repose en paix, sir
In the belly of the beast sir - lick a shot for
Dans le ventre de la bête-... ... ... ... ... ... ;
(Diallo, Diallo) - similar to Steven Biko
(Diallo, Diallo) -comme Steven Biko
(Diallo, Diallo) - I can hear your spirit callin, I can hear it
(Diallo, Diallo) -Je peux entendre ton esprit appeler, je l'entends
(Diallo, Diallo) - Ten thousand chariots with no riders
(Diallo, Diallo) -10 milles chars sans conducteurs
(Diallo, Diallo) - They on they way to America, I hear the tribe singin
(Diallo, Diallo) -Ils sont sur le chemin de l'Amerique, j'entends la tribu chanter
They're sayin
Ils disent
(Youssou'N Dour/Chorus)
(Youssou'N Dour/Chorus)
"Diallo Diallo, tuye' Diallo [14X]
"Diallo Diallo, tuye' Diallo [14X]
Se menm jen yo te tuye Matim Luther King
Se menm jen yo te tuye Matim Luther King
Amadou Diallo. . "
Amadou Diallo. . " ;
(samples)
(Samples)
Now there ain't but 20, 000 police in the whole town
Maintenant il n'y a " ; que" ; 20. 000 flic dans toute la ville...
Can you dig it Can you dig it CAN YOU DIG IT ! !
Pouvez vous l accepter ? Pouvez vous l accepter ? POUVEZ VOUS L ACCEPTER ? !
(1)Mamadou Diallo, noirs americain tué de 41 balles dans la peau par des policiers NYorkais.
(2)Steven Kiko : sud africain anti apartheid, décédé d'une blessure à la tête reçue lors d'un interrogatoire
(Wyclef parlant pour Amadou(1))
Publié par AtiZ92 5356 2 2 5 le 31 décembre 2004, 13:22.
The Ecleftic: 2 Sides II A Book (2000)
Chanteurs : Wyclef Jean
Albums : The Ecleftic: 2 Sides II A Book
Paroles et traduction de la chanson «911 (feat. Mary J. Blige)» par Wyclef Jean
(Wyclef)
(Wyclef)
Yo, what up, this Wyclef with Mary J.
Yo, qu'est-ce qui t'arrives, c'est Wyclef avec Mary J.
I serenade the girls with my accoustic guitar
Je fais la sérénade aux filles avec ma guitare acoustique
You know what I'm sayin' ?
Tu sais ce que je veux dire ?
Yo, fellas havin' problems with the chicks ?
Yo, les amis vous avez des problèmes avec les meufs ?
I want you right now to turn the lights down low
Je veux que tu éteignes les lumières tout de suite
Pull your girl up next to you
Amène ta copine juste à côté de toi
I want you to sing this to her
Je veux que tu lui chantes ça
If death comes for me tonight, girl
Si la mort vient à moi ce soir, chérie
I want you to know that I love you
Je veux que tu saches que je t'aime
And no matter how tough I wouldn't dare
Et peu importe combien c'est dur je n'oserais pas
Only to you I would reveal my tears
Je voudrais révéler mes larmes à toi seulement
So tell the police I ain't home tonight
Alors dis à la police que je ne suis pas à la maison ce soir
Messin' around with you is gonna get me life
Traîner avec toi va me coûter perpète
But when I look into your eyes
Mais quand je regarde dans tes yeux
You're worth that sacrifice
Je me dis que ce sacrifice en vaut la peine
If this is the kind of love that my mom used to warn me about
Si c'est le genre d'amour contre lequel ma mère me mettait en garde
Man, I'm in trouble
Mec, j'ai des ennuis
I'm in real big trouble
J'ai vraiment de gros ennuis
If this is the kind of love that the old folks used to warn me about
Si c'est le genre d'amour contre lequel les vieux me mettaient en garde
Man, I'm in trouble
Mec, j'ai des ennuis
I'm in real big trouble
J'ai vraiment de gros ennuis
I need y'all to do me a favor
J'ai besoin que vous tous me rendiez un service
Someone please call 911 (pick up the phone yo)
Que quelqu'un appelle le 911 (prenez le téléphone yo)
Tell them I just been shot down
Dites-leur qu'on vient juste de me tirer dessus
And the bullet's in my heart
Et que la balle est dans mon cœur
And it's piercin through my soul (I'm losin blood yo)
Et qu'elle est en train de me percer l'âme (je perds du sang yo)
Feel my body gettin cold
Je sens mon corps refroidir
Someone please call 911 (pick up the phone yo)
Que quelqu'un appelle le 911 (prenez le téléphone yo)
The alleged assailant, is five foot one
La prétendue assaillante mesure 1m52 (2)
And she shot me through my soul
Et elle a tiré dans mon âme
Feel my body gettin cold
Je sens mon corps refroidir
(Mary J. ) {Wyclef}
(Mary J. ) {Wyclef}
So cold
Si froid
Sometimes I feel like I'm a prisoner
Parfois je me sens comme une prisonnière
I think I'm trapped here for a while
Je pense que je suis enfermée ici pour un moment
{but I'm always right here with you girl}
{mais je suis toujours ici à tes côtés chérie}
And every breath I fight to take
Et chaque souffle que je prends est un combat
Is as hard as these four walls I wanna break
et aussi dur que ces quatre murs que je veux briser
I told the cops you wasn't here tonight
J'ai dit aux flics que tu n'étais pas là ce soir
Messin' around with me is gonna get you life
Traîner avec moi va te coûter perpète
Oh yeah, yeah
Oh ouais, ouais
But everytime I look into your eyes
Mais à chaque fois que je regarde dans tes yeux
Then it's worth the sacrifice
Je me dis alors que le sacrifice en vaut la peine
(Wyclef)
(Wyclef)
If this is the kind of love that your mom used to warn you about
Si c'est le genre d'amour contre lequel ma mère me mettait en garde
Man, we are in trouble
Mec, nous avons des ennuis
You're in real big trouble
Tu as vraiment de gros ennuis
If this is the kind of love that the old folks used to warn me about
Si c'est le genre d'amour contre lequel les vieux me mettaient en garde
I'm in trouble
Mec, j'ai des ennuis
I'm in real big trouble
J'ai vraiment de gros ennuis
You got anything to say, girl ?
Tu n'as rien à dire, chérie ?
(Mary J. ) {Wyclef}
(Mary J. ) {Wyclef}
Someone please call 911, yeah yeah {pick up the phone yo}
Que quelqu'un appelle le 911, ouais ouais {prenez le téléphone yo}
Tell them I just got shot down
Dites-leur qu'on vient juste de me tirer dessus
And it's piercin through my soul {I'm losin blood yo}
Et que c'est en train de me percer l'âme {je perds du sang yo}
Feel my body gettin cold
Je sens mon corps refroidir
(Wyclef) {Mary J. }
(Wyclef) {Mary J. }
Someone please call 911 {can you do that for me}
Que quelqu'un appelle le 911 {pouvez-vous faire ça pour moi}
The alleged assailant, was five foot one
La prétendue assaillante mesurait 1m52
And she shot me through my soul {and he shot me through my heart}
Et elle a tiré dans mon âme {et il a tiré dans mon cœur}
Feel my body gettin cold
Je sens mon corps refroidir
{He didn't care, he didn't worry, he didn't wonder. . }
{Il ne se souciait pas, il ne s'inquiétait pas, il ne s'interrogeait pas. . }
(Wyclef & Mary J. )
(Wyclef & Mary J. )
I'm feelin you girl
Je ressens ce que tu penses chérie
I understand
Je le comprends
(Mary J. )
(Mary J. )
And you're doin, what you're doin, would you do it
Et tu fais, ce que tu fais, ferais-tu ça
And do it and do it and do it for me. .
Ferais-tu ça, ferais-tu ça, ferais-tu ça, ferais-tu ça pour moi. .
____________
(1) aux USA, c'est le numéro pour appeler la police
(2) 1 pied = 0. 3048 mètres (le pied est une unité de mesure anglo-saxonne)
Publié par Matt: save la cocci! 15924 4 4 6 le 29 mars 2004, 18:46.
The Ecleftic: 2 Sides II A Book (2000)
Chanteurs : Wyclef Jean
Albums : The Ecleftic: 2 Sides II A Book
Paroles de chanson et traduction Erykah Badu - A.D. 2000
No you won't be name'n no buildings after me
Non, vous ne serez pas name'n pas de bâtiments après moi
To go down dilapidated ooh
Pour descendre ooh délabrées
No you won't be name'n no buildings after me
Non, vous ne serez pas name'n pas de bâtiments après moi
My name will be mistated, surely
Mon nom sera mistated, sûrement
His world done changed
Son monde fait changé
So much yeah yeah
Tellement ouais ouais
This world done changed
Ce monde fait changé
Since I been conscious
Depuis que j'été conscient
This world done changed
Ce monde fait changé
So much yeah yeah
Tellement ouais ouais
This world done changed
Ce monde fait changé
Since I been conscious
Depuis que j'été conscient
Oh, what in the world will we do?
Oh, ce que dans le monde allons-nous faire?
Will we ever make it, yeah
Saurons-nous jamais le faire, oui
Oh yeah know it ain't right
Oh yeah sais qu'il est pas juste
Oh, is it in Your plan?
Oh, est-il dans votre plan?
Say, I won't be name'n no buildings after me
Dis, je ne serai pas name'n pas de bâtiments après moi
To go down dilapidated
Pour descendre délabré
No you won't be name'n no bulidings after me
Non, vous ne serez pas name'n aucun bulidings après moi
My name won't be mistated, surely
Mon nom ne sera pas mistated, sûrement
Surely, surely...
Sûrement, sûrement ...
And oh...
Et oh ...
And oh...
Et oh ...
And oh...
Et oh ...
(ad-libs)
(ad-libs)
No you won't be name'n no buildings after me
Non, vous ne serez pas name'n pas de bâtiments après moi
To go down dilapidated, no
Pour descendre délabré, pas
No you won't be name'n no buildings after me
Non, vous ne serez pas name'n pas de bâtiments après moi
My name will be mistated, surely
Mon nom sera mistated, sûrement
Surely, yeah, yeah
Sûrement, ouais, ouais
Mmm hmm, ooh
Mmm hmm, ooh
Si la chanteuse minore la condamnation de la police new-yorkaise angle choisi par la majorité des artistes —, elle préfère réfléchir plus sobrement sur la tragédie du crime et l’emballement socio-politique qu’a suscité l’affaire, et qu’elle ne juge qu'éphémère : « No you won’t be namin’ no buildings after me / To go down dilapidated / No you won’t be namin’ no buildings after me / My name will be misstated, surely ».
Le monde du hip-hop américain se mobilise ainsi fortement par un cri de rage qui n’a d’égal que la violence du racisme américain. Public Enemy, dans l’évocateur 41:19, fustige plus largement l’harcèlement et la violence subie par les afro-américains en convoquant Diallo. De manière toute similaire, Dead Prez, duo de rap conscient connu pour son engagement en faveur de la justice sociale et son style acerbe, publie le violent Cop Shot la même année, à mettre en relation avec l'anarchiste Fuck the Police.
L’hommage le plus conséquent demeure l’EP Hip-Hop for Respect (2000), projet qui rassemble 41 emcees pour illustrer les 41 balles sorties des revolvers. On y retrouve entre autres Mos Def, Kool G Rap, Rah Digga et Common, tous unis sur les productions de 88-Keys. La profonde spiritualité poétique et le symbolisme prégnant portent les quatre morceaux, notamment A Tree Never Grown qui dénonce la brutalité du racisme policier par ce jeu de mots :
« Now on the squad car, CPR’s supposed to be the motto
But in they minds, they be like "Yo, I'ma do Diallo" »
[Sur la voiture de police, CPR* est supposé être le motto
Mais dans leurs têtes, c’est plutôt : « Yo, j’vais me faire Diallo »]
Courtoisie, Professionnalisme, Respect (CPR) étant la devise de la NYPD inscrite sur chaque voiture de police, l'hypocrisie est bien évidemment soulignée. En se présentant comme un cri contre la condition encore précaire des minorités, l'EP réussit le tour de fédérer toutes les voix.
A Tree Never Grown Lyrics
[88 Keys]
Yo, this is 88
This is for Amadou Diallo
Rest in peace, you still here
[Fre]
Yo, I'm in a brownstone singin like Brownstone
Bird's eye view of the bodega
No Omega like Rakim
Thinkin about brother Diallo
I find it hard to swallow
Cause 41 is a hard act to follow
Who is it, it can happen tomorrow
Goes down all the time in some African community
This one just hit closer to home
Cause it happened in our backyard
This that *shit* bring us closer to home
They ask "What you writin fo'? What you writin on that paper fo'?"
Don't ask me nothing, just tell me
Who Howard Safir got it safer for, that's why my raps sour
My peoples screamin "Black power!" and "La Raza!"
From the Bronx, police bustin, it's redemption time
[J-Live]
Now on the squad car, CPR's supposed to be the motto
But in they minds, they be like "Yo, I'ma do Diallo"
I guess master's noose was a bitter pill to swallow
Cause nowadays, tips ain't the only things that's hollow
Constitution, 41 more holes in it
And cops swingin sticks like they tryin to win the pennant
And stickin sticks places where they ashamed to admit it
But that's the straw that broke the camel's back
THEY GON' GET IT!!
[Rubix]
Possessed by a nervous twitch and itchy writing finger
41 strokes through the barrel of pen for Amadou
More than a few of my personal friends
Since the beginning, it seems like it never ends
The story, ancient as biblical allegory and it's all gory
The Little Shop of City Hall Horrors
Who bakes infiltrate, agent, provocateur mission statement
Assassinate the Senate candidate, heavenly mandate
[Hook: Mos Def]
We proceeded on a country road
His mother's eyes withered swoll
Her child was never comin home
Said a prayer for his soul
As the coffin had closed, committed to the earth below
First seed she had sewn, would be a tree never grown
Shade that was never known
Who controls the Terrordome, the men with hearts made of stone
Who love only what they own
[Invincible]
Stay on your toes for a troop whose description match
Blue suits, walkin round wit a stick and...
Ready to blast with the wrath of a hollow tip
And the fact is my taxes are scholarship
I feel it in my chest cavity
The only death's apathy, so I change it for who's next after me
And that's the fullest reward
Keep the face of the lost on my bulletin board
[Wordsworth]
Yo yo, it's blue uniform, sirens, names, and badge numbers
Clubs, walkie-talkies, recipes for bad summers
Frisked, pissed after I tuck in my stuff
I really think they just like touchin my *nuts*
What's real stain they thoughts
Swear, but they won't say it in court
All they do is change the report
Riots, tryin to keep the crowd in control
They even got shows, Cops, LAPD, Highway Patrol yo yo
[A.L.]
From the cradle to the grave, they made you a slave
Brainwashed to kill each other, that's the plague that they made
I search em like readin scripts that could save you today
White is right, black is wrong, that's the label they gave
Fryin in hell, applyin jails, they got you dyin in cells
Triple six in the mix, Levine to ?spell?
Prepare for the worst, and try to hope for the best
I take a stare at the hearse, can we cope wit the stress?
[Kofi Taha]
See I live in the land of plungers
Illegal chokeholds and excessive gunshots
Where there's one millionaire for every million empty pot
And Adolf Guili think we static but he's in for a shock
They come wit automatics but we flip it
Use the one, create the four Glocks and while stocks get washed
While school doors get locked and when jobs get blocked
The confi-dence get's rock
And when the welfare's drop into the jails we stock now
After Amadou wrestlin wit freedom tacks my mind into a headlock
But *fuck* H&R, I'm a true cat
Refundin power back to our Blocks
[Hook]
[Tame One]
Good life, you can bubble or struggle
But use your brain muscle if you hustle
Don't let nobody touch you
Don't even trust the ones that trust you
Cause the ones you showin love to might bust you
Seekin as a cancer, my man got shot by Haitians or Jamaicans
Confrontations and school my mind's racin
I pride these sensations over this, now I'm hopin this
We shine for, I never got a chance to rhyme for
My role models sold bottles and stole cars
And when they got locked, I accepted all the phone calls
That's when *niggas* was real
Back before I had a deal
Back when people called Vailsburg Hoodaville
ILL!!!
[Jane Doe]
My mind wonders on melodic jams
An exotic bird, caged with the rage and the violence of my words
The same things I down I turn around and do
The white cops say nigga, but I say nigga too
Truth be told we hypocrites
In a materialistic society, spirituality shunned or
While young kinds get gunned on
Hibernatin in projects, which you project-ing
The pigs is crucifyin but Africans is resurrectin, Jane Doe
[Grafh]
Pataki, sending cops to come and catch me
He better send a running back to run a track meet
When I'm running through the back streets
The rat teeth of beast loving the black meat
Eatin brothers like our pigment color is that sweet
To lock a man up in prison, the standard of living
Thinking they make a better brand of man
Than the man when he went in
Rub up a man for sinnin
Handcuff his hands to the system, banned from his wisdom
With insanity in him, his mind roams like a cyclone
Damagin victim, his eyes hold savage within him
Wrath with the venom, poison his life
No ointment to boisten the might
If it's on the left, walk to the right
Until death, do your part through your life
Like a boyfriend and wife, because the day times shorter than night
You know?
[Hook]
[88 Keys]
Yo, black is fragile remember that
Cherish everyday
Live life to the fullest, aight?
Un arbre qui n'a jamais poussé
[88 Keys]
Yo, c'est 88
C'est pour Amadou Diallo
Repose en paix, tu es toujours là
[Fre]
Yo, je suis dans un brownstone singin comme Brownstone
Vue plongeante sur la bodega
No Omega like Rakim
En pensant au frère Diallo, j'ai
du mal à avaler. La cause 41 est un
acte difficile à suivre . *merde* nous rapproche de chez nous Ils demandent "Qu'est-ce que tu écris pour' ? Qu'est-ce que tu écris sur ce papier pour' ?" Ne me demandez rien, dites-moi juste pour qui Howard Safir l'a rendu plus sûr
, c'est pourquoi mes raps sont aigres
Mes peuples crient "Black power!" et "La Raza!"
Du Bronx, police bustin, c'est l'heure de la rédemption
[J-Live]
Maintenant sur la voiture de police, le CPR est censé être la devise
Mais dans leur esprit, ils sont comme "Yo, I'm do Diallo"
Je suppose que le nœud coulant du maître était une pilule amère à avaler
Parce que de nos jours, les pourboires ne sont pas les seules choses qui sont creuses
Constitution, 41 trous de plus dedans
Et les flics balancent des bâtons comme s'ils essayaient de gagner le
fanion
Mais c'est la paille qui a fait déborder le vase
ILS GON' GET IT !!
[Rubix]
Possédé par un tic nerveux et un doigt d'écriture qui démange
41 coups dans le corps du stylo pour Amadou
Plus que quelques-uns de mes amis personnels
Depuis le début, il semble que ça ne se termine jamais
L'histoire, aussi ancienne que l'allégorie biblique et tout est sanglante
La petite boutique des horreurs de l'hôtel de ville
Qui cuisine infiltré, agent, provocateur énoncé de mission
Assassiner le candidat au Sénat, mandat céleste
[Hook: Mos Def]
Nous avons continué sur une route de campagne
Les yeux de sa mère se sont flétris enflés
Son enfant n'est jamais rentré à la maison
Dit une prière pour son âme
Alors que le cercueil s'était fermé, engagé dans la terre en dessous La
première graine qu'elle avait cousue, serait un arbre qui n'a jamais poussé Une
ombre qui n'a jamais été connue
Qui contrôle le Terrordome, les hommes au cœur de pierre
Qui n'aiment que ce qu'ils possèdent
[Invincible]
Restez sur vos gardes pour une troupe dont la description correspond aux
costumes bleus, marchez avec un bâton et...
Prêt à exploser avec la colère d'une pointe creuse
Et le fait est que mes impôts sont une bourse
Je le sens dans ma cavité thoracique
La seule mort est l'apathie, alors je la change pour qui est le prochain après moi
Et c'est la plus grande récompense Garder le visage des perdus sur mon tableau
d'affichage
Yo yo, c'est un uniforme bleu, des sirènes, des noms et des numéros de badge Des
clubs, des talkies-walkies, des recettes pour les mauvais étés
Fouillé, énervé après avoir rangé mes affaires
Je pense vraiment qu'ils aiment juste toucher mes *noix*
Quelle est la vraie tache qu'ils pensent
Jure , mais ils ne le diront pas devant le tribunal
Tout ce qu'ils font, c'est changer le rapport
Émeutes, essayer de garder le contrôle de la foule
Ils ont même eu des spectacles, Cops, LAPD, Highway Patrol yo yo
[ AL.]
Du berceau à la tombe, ils ont fait de vous un esclave
Lavé de cerveau pour s'entre-tuer, c'est la peste qu'ils ont faite
Je les cherche comme lire des scripts qui pourraient vous sauver aujourd'hui
Blanc a raison, noir a tort, c'est l'étiquette qu'ils ont donnée
Frire en enfer, postuler dans les prisons, ils vous font mourir dans des cellules
Triple six dans le mix, Levine pour ?épeler ?
Préparez-vous au pire, et essayez d'espérer le meilleur
Je jette un œil au corbillard, pouvons-nous faire face au stress ?
[Kofi Taha]
Tu vois j'habite au pays des plongeurs
Étranglements illégaux et coups de feu excessifs
Où il y a un millionnaire pour chaque million de pots vides
Et Adolf Guili pense que nous sommes statiques mais il est sous le choc
Ils viennent avec des automatiques mais nous
le retournons Utilisez celui, créez les quatre Glocks et pendant que les stocks sont lavés
Pendant que les portes de l'école se verrouille et quand les emplois sont bloqués
La confiance devient rock
Et quand l'aide sociale tombe dans les prisons que nous stockons maintenant
Après qu'Amadou ait lutté avec la liberté m'a pris la tête
Mais * putain * H&R, je suis un vrai chat
Refundin power back à nos blocs
[Hook]
[Tame One]
Bonne vie, tu peux faire des bulles ou lutter
Mais utilise ton muscle cérébral si tu bouscule
Ne laisse personne te toucher
Ne fais même pas confiance à ceux qui te font confiance
Parce que ceux à qui tu montres
de l'amour pourraient t'écraser J'ai été abattu par des Haïtiens ou des Jamaïcains
Confrontations et école de la course de mon esprit Je
suis fier de ces sensations, maintenant j'espère que
nous brillons pour, je n'ai jamais eu l'occasion de rimer pour
Mes modèles ont vendu des bouteilles et volé des voitures
Et quand ils se sont enfermés , J'ai accepté tous les appels téléphoniques
C'est alors que les *niggas* étaient réels
Avant que j'aie un accord
Lorsque les gens appelaient Vailsburg Hoodaville
ILL !!!
[Jane Doe]
Mon esprit s'interroge sur les jams mélodiques
Un oiseau exotique, mis en cage avec la rage et la violence de mes mots
Les mêmes choses que j'avale Je me retourne et je fais
Les flics blancs disent nigga, mais je dis nigga aussi À
vrai dire, nous les hypocrites
Dans une société matérialiste, la spiritualité fuie ou
Tant que jeune des types se font tirer sur
Hibernatin dans des projets, que vous projetez
Les cochons sont crucifiés mais les Africains sont ressuscités, Jane Doe
[Grafh]
Pataki, envoyant des flics pour venir me rattraper
Il ferait mieux d'envoyer un porteur de ballon pour organiser une rencontre d'athlétisme
quand je cours dans les ruelles
Les dents de rat de la bête aimant la viande noire
Manger des frères comme notre couleur de pigment est si doux
Pour enfermer un homme en prison, le niveau de vie
Penser qu'ils font une meilleure marque d'homme
Que l'homme quand il est entré
Frotter un homme pour sinnin Menotte
ses mains au système, banni de sa sagesse
Avec la folie en lui, son esprit vagabonde comme une
victime de cyclone Domagin, ses yeux sont sauvages en lui
Colère avec le venin, empoisonne sa vie
Pas de pommade pour enflammer la puissance
Si c'est sur le à gauche, marche à droite
Jusqu'à la mort, fais ta part dans ta vie
Comme un petit ami et une femme, parce que le jour est plus court que la nuit
Tu sais ?
[Crochet]
[88 touches]
Yo, le noir est fragile, rappelez-vous que
Chérissez chaque jour
Vivez pleinement la vie, d'accord ?
A.D. 2001+ : poursuite et généralisation
Le monde de la musique se fait donc la chambre d'écho de la contestation en 2000. Les mois passent, mais pas l'indignation. Ainsi se manifeste, en 2002, un autre monument musical. De retour après trois ans de silence avec l'évangélique (et magnifique) album-live Unplugged, une bombe politico-religieuse, Lauryn Hill appelle à la destruction d’un système raciste qui permet toutes les exactions envers les minorités. Dans son titre I Find it Hard To Say (Rebel), elle s’explique sur ses doutes quant à la portée de son message :
« This is a strange song because […] it was written a long time ago, but it was right before God just snatched me out of everything. […] Initially it was written - I'd written it about the whole Amadou Diallo situation, when it first happened. And I went to the studio, and I laid it down. And it was like, strong, for the first day. And then it just regressed everyday after that. And I said, "What's going on? What's happening?'' And at the end of it there was a word that I used: "rebel." And I guess I was afraid. It was such a hot time in the city at that point, I was afraid that if I put the record out, people would misunderstand what I meant by "rebel" and they'd just take it to the streets. So I was very intimidated and afraid. »
« C'est une chanson étrange parce que […] elle a été écrite il y a longtemps, mais c'était juste avant que Dieu ne m'arrache à tout. […] Au départ c'était écrit - je l'avais écrit sur toute la situation d'Amadou Diallo, quand c'est arrivé pour la première fois. Et je suis allé au studio, et je l'ai posé. Et c'était comme, fort, pour le premier jour. Et puis ça a juste régressé tous les jours après ça. Et j'ai dit : " Que se passe-t-il ? Que se passe-t-il ? " Et à la fin, il y avait un mot que j'ai utilisé : " rebelle ". point, j'avais peur que si je sortais le disque, les gens comprendraient mal ce que je voulais dire par "rebelle" et qu'ils le ramèneraient dans la rue. J'étais donc très intimidé et effrayé. »
Paroles et traduction de la chanson «I Find It Hard To Say (Rebel)» par Lauryn Hill
I Find It Hard To Say (Rebel) (Je Trouve Qu'il Est Dur De Le Dire ( Révoltez Vous ))
Http : //www. hiphop4real. com/
[Lauryn Hill Talking]
[Lauryn Hill parle]
... I've written it about the whole Amadou Diallo situation...
? J'ai écrit ceci par rapport à toute l'affaire Amadou Diallo ? (1)
... It was such a hot time in the city at that point,
? C'était vraiment un moment assez chaud dans la ville a ce moment là,
I was afraid that if I put the record out, people would Misunderstand what I meant by "Rebel" and,
J'avais peur d'endisqué cette chanson à ce moment la car les gens n'auraient pas compris ce que je voulais dire par "Révoltez vous" et
They just take it to the streets...
Ce seraient juste jeté dans la rue ? (1bis)
[One and only verse]
[Premier et seul verset]
Ok, yeah, alright...
Ok, ouai, bien ?
I find it hard to say, that everything is alright
Je trouve qu'il est dur de dire que tout va bien
Don't look at me that way, like everything is alright
Ne me regardez pas de cette façon, comme si tout allait bien
Cuz my own eyes can see, through all your false pretenses
Car mes propres yeux peuvent voire à travers vos feintes
But what you fail to see, is all the consequences
Mais ce que vous avez oublié de voir, ce sont toutes les conséquences
You think our lives are cheap, and easy to be wasted
Vous croyez que nos vies ne valent rien, et quelles sont facile a gâché
As history repeats, so foul you can taste it
L'histoire ce répète si atrocement, que nous pouvons la revivre de la même façon
And while the people sleep, too comfortable to face it
Et pendant ce temps les gens dorment trop confortablement pour y faire face
His life so incomplete, and nothing can replace it
Sa vie et si inachevée, et rien ne peut la remplacer
And while the people sleep, too comfortable to face it
Et pendant ce temps les gens dorment trop confortablement pour y faire face
Your lives so incomplete, and nothing can replace it
Vos vies sont si inachevées et rien ne peux les remplacer
Fret not thyself I say, against these laws of man
Je dis ne vous inquiétez pas pour eux, contre toutes ces lois de l'homme
Cuz like the Bible says, His blood is on their hands
Car comme dit la Bible, son sang est sur leurs mains
And what I gotta say, and what I gotta say, is rebel
Et tout ce que je dois dire, et tout ce que je dois dire c'est révoltez vous
While today is still today, choose well
Pendant qu'aujourd'hui est encor aujourd'hui, choissez bien
And what I gotta say, is rebel, it can't go down this way
Et tout ce que je dois dire, c'est révoltez vous, ça ne peux pas se passer ainsi
Choose well, (6x)
Choissez bien (6x)
And while the people sleep, too comfortable to face it
Et pendant ce temps les gens dorment trop confortablement pour y faire face
Your lives are so incomplete, and nothing, and no one, can replace it
Vos vies sont si incomplètes et rien ni personne ne peux les remplacer
No (12x)
Non (12x)
And what I gotta say (8x)
Et tout ce que je dois dire (8x)
Is rebel...
C'est révoltez vous
Rebel (11x)
Révoltez vous (11x)
Repent, the day is far too spent,
Repentissez vous, le temps est si épuisé ?
Rebel (2x)
Révoltez vous (2x)
Wake up(7x)
Réveillez vous (7x)
Wake up and rebel
Réveillez vous et révoltez vous
We must destroy in order to rebuild
Nous devons tout détruire proprement pour tout reconstruire
Wake up, you might as well
Réveillez vous, vous le pourriez aussi
Oh are you... oh are you satisfied
Oh êtes vous. . êtes vous satisfait
Oh are you satisfied
Oh êtes vous satisfait
Rebel... ohhh rebel
Révoltez vous ? oh révoltez vous
Why don't you rebel ? (2x)
Pourquoi ne vous révoltez vous pas ? (2x)
Why don't you rebel ?
Pourquoi ne vous révoltez vous pas ?
I'm fading myself down now...
Je me sens faiblir maintenant
(1)Je dois vous expliquez qui était cette homme pour la compréhension du texte, en fait, Amadou Diallo était un jeune guinéen venu s'installer en Amérique avec sa famille en 1996. Un soir de février 1999, il se fait arrêté et contrôlé par 4 policiers sans aucune raison valable, il glisse alors sa main dans sa poche (il n'avait jamais porté d'arme à feu de sa vie et il n'avait pas de casier judiciaire non plus) pour sortir son porte feuille, et c'est alors que les policier se mettent à lui tirer dessus 41 FOIS ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
Les policiers ayants commis ce meurtre furent acquittés quelque mois plus tard, et reçurent comme seule "punition" des tâches administratives ? !
(1bis)C'est pour cela que Lauryn Hill explique qu'elle avait décidé de ne pas sortir cette chanson à ce moment là, elle aurait eut peur que son message ne soit pas compris de la bonne façon et qu'il suscite de la violence et des émeutes.
Publié par In Thugz We Trust 12129 4 4 6 le 31 août 2004, 12:29.
Lauryn Hill Unplugged (2002)
Chanteurs : Lauryn Hill
Albums : Lauryn Hill Unplugged
Si la chanson, selon la rappeuse, représente un fait plus universel — la perte de la liberté —, elle est aussi, et en premier lieu, une déploration sur le sort réservé aux opprimés, soutenue par une kyrielle de références bibliques renvoyant à Diallo (« His blood is on their hands », extraite d'Isaïe). Elle appelle, comme dans Mystery Of Iniquity, à la destruction d’un système oppressif et inégalitaire, comme le montre l’éloquente rime entre « rebel » et « rebuild » :
« Wake up, wake up, wake up, wake up and rebel
We must destroy in order to rebuild »
Un an auparavant, les Strokes débutaient leur succès international avec leur premier album Is This It. Inspirée, selon les mots de Julian Casablancas (leader du groupe) en 2018, par le meurtre d’Amadou Diallo, la chanson New York City Cops fait cependant les frais de l’Histoire. Dénonçant les travers de la police (et de la vie) américaine à travers la poignante fiction d’une jeune femme, Nina, la chanson se voit remplacée par un autre titre, jugé plus consensuel, sur l’édition américaine. La raison : les attentats du 11 septembre 2001, qui exhortent non seulement le groupe à reporter la sortie de son album, mais aussi à ménager les « héros » de la tragédie.
Paroles et traduction de la chanson «New York City Cops» par The Strokes
New York City Cops (Les Flics De New York)
(Oh I meant, ah no I didn't mean that at all)
(Oh je veut dire, ah non je ne voulais pas dire tout ça)
Here in the streets so merchanised
Ici dans les rues si capitalistes
Rise to the bottom of the meaning of life
L'élévation au fond de la signification de la vie
Studied all the rules I don't want no part
A étudié toutes les règles dont je ne veut pas faire parti
But I let you in just to break this heart
Mais je t'y ai laissé dedans juste pour briser ce coeur
Even though it was only one night
Bien qu'il y ait eu seulement une nuit
It was ******* strange
C'était vraiment étrange
Nina's in the bedroom
Nina était dans la chambre à coucher
She said time to go now
Elle disait qu'il était temps d'y aller
But leaving it ain't easy
Mais la laisser n'était pas facile du tout
I got to let go
J'ai du quand même y aller
I got to let go
J'ai du quand même y aller
And the hours they ran slow
Et les heures passaient lentement
I said everynight she just can't stop saying
Je me disait toutes les nuits qu'elle n'avait pas arreté de parler
New York City cops
Les flics de New York
New York City cops
Les flics de New York
New York City cops
Les fils de New York
They ain't too smart
Ils ne sont pas trés futés
New York City cops
Les flics de New York
New York City cops
Les flics de New York
New York City cops
Les flics de New York
They ain't too smart
Ils ne sont pas trés futés
Kill me now cause I let you down
Tuez moi maintenant car je vous quitte
I swear one day I'm going to leave this town
Je jure qu'un jour je vais partir de cette ville
Stop. Yes I'm leaving
Stop ! Oui je pars
Cause it just won't work
Car cela ne fonctionnera pas
They act like Romans but they dress like Turks
Ils agissent comme des romains mais ils s'habillent comme des turcs
Sometime in your prime
Autrefois dans votre perfection
See me I like the summertime (but hey)
Vois comme j'aime l'été (mais hey ! )
Nina's in the bedroom
Nina était dans la chambre à coucher
She said time to go now
Elle disait qu'il était temps d'y aller
But leaving it ain't easy
Mais la laisser n'était pas facile du tout
I got to let go
J'ai du quand même y aller
I got to let go oh
J'ai du quand même y aller oh
Trapped in an apartment
Emprisonnée dans son appartement
She would not let them get her
Elle ne voulait pas qu'ils l'aie
She wrote it in a letter
Elle l'a écrit dans une lettre
I got to come clean
Je suis venu voir par moi même
The authorities they've seen
Les autorités l'ont vu
Darling I'm somewhere in between
Chéri, je suis quelque part par là
I said everynight, she just can't stop saying
Je me disait toutes les nuits qu'elle n'avait pas arreté de parler
New York City cops
Les flics de New York
New York City cops
Les flics de New York
New York City cops
Les flics de New York
They ain't too smart
Ils ne sont pas trés futés
New York City cops
Les flics de New York
New York City cops
Les flics de New York
New York City cops
Les flics de New York
They ain't too smart
Ils ne sont pas trés futés
Publié par Pirel 5432 2 2 5 le 22 septembre 2004, 12:16.
Is This It (2001)
Chanteurs : The Strokes
Albums : Is This It
Le monde de la musique afro-américaine demeure toutefois en ligne de front de cette lutte anti-raciste. En 2001, le trompettiste jazz Roy Campbell Jr. s'inspire de la tuerie dans son morceau Amadou Diallo, issu de son album Ethnic Stew and Brew. Comme chez Dead Prez ou Wyclef, les tirs sont évoqués musicalement : la trompette et la batterie s'unissent dans les vingt dernières secondes du morceau pour reproduire dans une tornade de notes les tirs reçus par l'étudiant. Le rappeur américain Talib Kweli, accompagné de John Legend, rend hommage au « martyr des temps modernes » qu’est Diallo dans sa chanson Around My Way, issue de son album The Beautiful Struggle (2004), deux ans après avoir évoqué les tirs dans The Proud, hymne tragique à l’oppression des afro-américains : « Kurt Loder ask me what I say to a dead cops wife / ''Cops kill my people everyday, that’s life''. » ; « It's in they job description to terminate the threat / So 41 shots to the body is what he can expect » [Kurt Loder me demande ce que je dis à la femme d'un flic mort / "Les flics tuent mon peuple tous les jours, c'est la vie" ; "C'est dans leur cahier des charges d'achever la menace / 41 tirs dans le corps, c'est ce à qu'il doit s'attendre"].
Si la liste des victimes s'est horriblement allongée depuis 1999, provoquant toujours plus d'indignations et d'autres hommages, Amadou Diallo demeure une référence dans l'histoire post-ségrégation de la violence policière américaine. Ainsi, en 2016, le compositeur Joel Thompson écrit sa composition chorale The Seven Last Words of the Unarmed (Les sept derniers mots des non-armés) : inspiré par l'écriture liturgique des Sept dernières paroles du Christ en croix de Haydn, le compositeur rend hommage aux sept victimes christiques de la police blanche. Le troisième mouvement, dédié à Amadou Diallo, reprend ses derniers mots à sa mère : "Mom, I'm going to college".
Michel Brown. Trayvon Martin. Oscar Grant. Éric Garner. Kenneth Chamberlain. Amadou Diallo. John Crawford.
Ces hommes afro-américains – chacun tué par la police ou d'autres figures d'autorité – sont les sujets d'une puissante œuvre chorale à plusieurs mouvements du compositeur Joel Thompson, basée à Atlanta, intitulée "Seven Last Words of the Unarmed" suivi de Glory from the motion picture " Selma" arr. par Eugène Rogers. La pièce a été créée par le Men's Glee Club de l'Université du Michigan en 2015 sous la direction d'Eugene Rogers, directeur de chœurs et professeur de direction d'orchestre à l'École de musique, de théâtre et de danse de l'Université du Michigan. L'histoire de cette collaboration et une performance puissante de la pièce par le Men's Glee Club, ainsi que leur interprétation émouvante de la chanson Glory de John Legend, tirée de la bande originale du film Selma , sont présentées dans le film documentaire de Michigan Media, Love, Life, and Perte .
Ce guide de discussion est destiné à compléter ce film et à aider les éducateurs à aborder les questions complexes et importantes de la violence raciale et policière. Le guide comprend des conseils sur la façon de se préparer et d'aborder des questions controversées dans la salle de classe universitaire, des protocoles de discussion et des questions pour traiter le film, ainsi qu'une lecture supplémentaire avec des questions directrices pour fournir des connaissances de base importantes. Le guide est flexible et peut être adapté pour s'adapter à différents horaires.
Guides de discussion
Aperçus des cas d'amour, de vie et de perte (PDF)
Texte du compositeur et note de programme (PDF)
Opportunités d'apprentissage étendues (PDF)
TEXT and PROGRAM NOTE
Seven Last Words of the Unarmed
I. “Officers, why do you have your guns out?”
Encapsulating the sense of gloom that arises upon the news of the death of another unarmed black man, the
chorus rises from the funereal piano ostinato singing Kenneth Chamberlain’s last words interpolated with
the medieval tune, L’homme armé doibt on doubter - “The armed man must be feared.” After the final iteration
of the 66-year old’s dying breath, the chorus repeats one important word: “why?”
II. “What are you following me for?”
This movement uses the classical form of the fugue not only to portray Trayvon Martin’s last moments
trying to escape death, but also to sonically capture the daily paranoia of the black experience while driving
on roads, walking on sidewalks, and congregating at various social gatherings. Quotes of L’homme armé in the
strings underneath the imitative counterpoint in the voices lead to a climactic yell of surprise at the
movement’s end.
III. “Mom, I’m going to college.”
In New York, February of 1999, four police officers fired 41 shots at Amadou Diallo, a 23 year old immigrant
from Guinea. The undulating pattern in the piano simultaneously yields a sense of calm with its simple
harmonic underpinning and unease with its odd 5/4 meter.
IV. “I don't have a gun! Stop shooting!”
Of the seven movements, this one contains the most anger. Through the use of agitated rhythms and multiple
harmonic exclamations on the word “stop”, the target of the rage is media portrayal of black men on the news,
in comedies, and in dramas. Even in the aftermath of such tragedies, the rhetoric and images used to describe
the deceased was markedly appalling across all media. This was the case, especially, for Michael Brown.
V. “You shot me. You shot me!”
Oscar Grant III’s exclamations of surprise and incredulity were caught on several cellphone recordings in the
BART station in which he was murdered. The movement honoring his life is a sonic representation of this
epidemic. Aleatoric spoken exclamations of the last words crescendo alongside the humming of L’homme
armé in the style of the Negro spiritual. Underneath the cacophony, the pulsing C of the piano, violin, and viola
persist unflinchingly like a heart monitor until the end.
VI. It’s not real.”
Although they were referring to the BB gun he was carrying in the Walmart where he was killed, John
Crawford’s last words escape the lips of thousands of African-Americans. Thus, the movement’s beginning is
the soundtrack to my mental utopia. Saccharine sweet and soaring, the voices and strings are joined by the
piano “heart monitor” which persists and gradually infects the strings, like reality interrupting a reverie.
VII. “I can't breathe!”
The decision of a Richmond County grand jury to not indict the officer responsible for Eric Garner’s death
was the impetus for this entire work, and it is only fitting that his last words end the piece. After using a
mournful Byzantine texture for the first half of the movement, I tried to capture the panicked death thralls of
asphyxiation in the music
3 093 / 5 000
TEXTE et NOTE DE PROGRAMME
Sept derniers mots des désarmés
I. "Officiers, pourquoi avez-vous sorti vos armes?"
Encapsulant le sentiment de tristesse qui surgit à l'annonce de la mort d'un autre homme noir non armé, le
le chœur s'élève de l'ostinato funèbre du piano chantant les derniers mots de Kenneth Chamberlain interpolés avec
l'air médiéval, L'homme armé doibt sur douteur - "L'homme armé doit être craint." Après la dernière itération
du souffle mourant de l'homme de 66 ans, le chœur répète un mot important: "pourquoi?"
II. « Pourquoi me suivez-vous ? »
Ce mouvement utilise la forme classique de la fugue non seulement pour dépeindre les derniers instants de Trayvon Martin
essayer d'échapper à la mort, mais aussi de capturer sonorement la paranoïa quotidienne de l'expérience noire au volant
sur les routes, marcher sur les trottoirs et se rassembler lors de divers rassemblements sociaux. Citations de L'homme armé dans
cordes sous le contrepoint imitatif dans les voix conduisent à un cri de surprise culminant à la fin du mouvement.
III. "Maman, je vais à l'université."
A New York, en février 1999, quatre policiers ont tiré 41 coups de feu sur Amadou Diallo, un immigré de 23 ans
de Guinée. Le motif ondulant du piano procure simultanément une sensation de calme avec sa simplicité,sous-jacent harmonique et malaise avec son impair 5/4 mètre.
IV. « Je n'ai pas d'arme ! Arrêtez de tirer !"
Des sept mouvements, celui-ci contient le plus de colère. Par l'utilisation de rythmes agités et de multiples
des exclamations harmoniques sur le mot "stop", la cible de la rage est la représentation médiatique des hommes noirs aux informations,
dans les comédies et dans les drames. Même au lendemain de telles tragédies, la rhétorique et les images utilisées pour décrire
le défunt était nettement épouvantable dans tous les médias. Ce fut le cas, notamment, pour Michael Brown.
V. « Vous m'avez tiré dessus. Tu m'as tiré dessus !"
Les exclamations de surprise et d'incrédulité d'Oscar Grant III ont été capturées sur plusieurs enregistrements de téléphones portables dans le
Station BART dans laquelle il a été assassiné. Le mouvement honorant sa vie est une représentation sonore de cette
épidémie. Les exclamations parlées aléatoires des derniers mots crescendo aux côtés du bourdonnement de L'homme
armé dans le style du Negro spiritual. Sous la cacophonie, le do palpitant du piano, du violon et de l'alto
persister sans broncher comme un moniteur cardiaque jusqu'à la fin.
VI. Ce n'est pas vrai."
Bien qu'ils faisaient référence au pistolet BB qu'il transportait dans le Walmart où il a été tué, John
Les derniers mots de Crawford échappent aux lèvres de milliers d'Afro-Américains. Ainsi, le début du mouvement est
la bande son de mon utopie mentale. Saccharine douce et planante, les voix et les cordes sont rejointes par le
piano « heart monitor » qui persiste et infecte peu à peu les cordes, comme la réalité interrompant une rêverie.
VII. "Je ne peux pas respirer !"
La décision d'un grand jury du comté de Richmond de ne pas inculper l'officier responsable de la mort d'Eric Garner
a été l'impulsion de tout ce travail, et il est normal que ses derniers mots terminent la pièce. Après avoir utilisé un
texture byzantine lugubre pour la première moitié du mouvement, j'ai essayé de capturer les esclaves de la mort paniqués de asphyxie dans la musique
Au milieu de Michael Brown, Kenneth Chamberlain, Trayvon Martin ou Eric Garner, cet hommage musical, comme les autres, rappelle toutes les infamies d'un monde profondément injuste, dans lequel l'espoir est mis à rude épreuve.
Signe que rien n'a réellement changé, Amadou Diallo a été rejoint par une quantité d'autres martyrs et innocents, comme George, Breonna et Ahmaud ces derniers mois. Si ces protestations élégiaques illustrent bien les pouvoirs socio-politiques de la musique, elles en montrent aussi toutes les limites. Erykah Badu, par exemple, écrira Soldier et Twinkle en 2008, Lauryn Hill entonnera Black Rage, mais ces actes symboliques ne suffisent à remplacer un système délétère. Toutes ces élégies n'effaceront jamais la souffrance ; comme les strophes d'Aragon, elles sont faites pour se souvenir, et surtout nous exhorter à tout changer.
Par Victor Kandelaft sur:
https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/61683-Elegie-d-actualite-quand-le-hip-hop-americain-rendait-hommage-a-Amadou-Diallo-innocent-massacre-par-la-police-americaine