LE BANDONEON
Concertina à 37 clés de Colin et Rosalie Dipper.
Bandoneon "Cardenal" ca. 1920
Un accordéon à touches piano et un accordéon à boutons.
Accordéon diatonique deux rangées huit basses
Le Bandonéon
Généralités
Georges Pellegrini Artisan accordeur réparateur d'accordéons
2025 Pellegrini Musique SARL. Sur : https://www.mon-accordeon.com/bandoneon
Histoire
Le bandonéon est apparu en Allemagne autour de 1835 sous le nom Konzertina. C'est à partir du début du XXe siècle que l'instrument est devenu performant.
Par le fait de l'immigration allemande vers l'Amérique du Sud, le bandonéon a rapidement été adopté par plusieurs pays de ce continent dont l'Uruguay et surtout l'Argentine.
Les marques les plus recherchées sont souvent allemandes : Germania, A.A. (Alfred Arnold), E.L.A. (Ernst Louis Arnold), Premier Ministre... La fabrication des modèles Arnold s'est arrêtée vers 1955. En dehors de ce pays, Fratelli Crosio (Italie) s'est illustré dans la fabrication de bandonéons, ces modèles étant assez répandus en France. Récemment, Pigini (Italie) a également relancé un modèle en fabrication.
Il est utilisé essentiellement pour la musique folklorique d'Amérique du Sud, notamment le tango. On le rencontre aussi parfois en jazz.
Conception
Le bandonéon existe sous deux formes.
Bi-sonore : l'instrument a un son différent en tirant et en poussant. C'est le système le plus répandu en Amérique du Sud.
Uni-sonore : le son est identique avec les deux mouvements de soufflet (majoritaire en France).
On rencontre souvent l'appellation diatonique pour désigner en fait le modèle bi-sonore. Notez que, comme pour l'accordéon diatonique bi-sonore, cette appellation est inappropriée car dans les deux cas l'instrument a une étendue chromatique, avec 12 notes pour une octave.
Un bandonéon dispose de deux voix séparées d'une octave et accordées à l'unisson (sans vibrato).
Le soufflet très maniable lui confère une très grande expressivité. Associé à la musique montée sur plaque (voir Sonorité ci-après), il permet d'obtenir une étonnante subtilité sur les nuances.
L'étendue courante pour un modèle uni-sonore comporte 40 boutons à la main droite et 33 à la main gauche, ce qui donne un jeu chromatique sur près de 5 octaves pour les deux mains.
Au début du XXe siècle, l'usage du zinc était répandu en Allemagne, l'aluminium (sous brevet américain) ne pouvant être utilisé en Europe. Les joueurs professionnels de bandonéon ont souvent une préférence pour la musique en zinc ; ce métal plus lourd que les alliages d'aluminium donne une meilleure assise à l'instrument et surtout une sonorité plus « présente ». Il n'en demeure pas moins qu'il existe bien entendu de bons ou très bons modèles montés avec une musique à base d'aluminium (duralumin).
Sonorité
Le timbre typique du bandonéon est dû à plusieurs éléments.
Montage de la musique
Les lames sont rivetées sur une plaque en aluminium, dural ou zinc. Ce type de montage assure une meilleure propagation du son.
Les séparations en bois du sommier sur lequel est fixée la plaque musique sont très minces, ce qui donne également une couleur sonore spécifique.
Mécanique
Elle est constituée de soupapes en bois qui n'ont pas de feutre mais simplement une peau collée.
De plus, les boutons sont rentrants (sans tête, contrairement aux boutons « champignon »). Ils s'enfoncent plus profondément dans le clavier.
Ces deux facteurs augmentent la levée des soupapes et donc l'entrée d'air, ce qui améliore notablement la puissance.

Table d'harmonie
Elle est fine et en bois, matériau qui transmet au mieux les vibrations.
Soufflet
Le soufflet est au bandonéon (ou à l'accordéon) ce que l'archet est au violon. Ici, sa souplesse et sa très grande longueur (qui peut atteindre près de 1 m) contribue grandement à la capacité expressive du bandonéon.
Choisir un modèle
La plupart des bandonéons sont anciens. Arnold : 1910 à 1955 environ.
Crosio : 1960 à 1980 environ.
Avant de choisir un modèle, il sera nécessaire d'examiner minutieusement son état : musique (état des lames, peaux, oxydation éventuelle à différents stades), mécanique, soufflet, aspect extérieur.
De nos jours il est presque impossible de trouver un bandonéon ancien dans un bon état d'origine. Il faudra donc tenir compte de l'importance des travaux de restauration dont le cout peut s'avérer très important.
De plus, dans le cas de lames cassées ou trop fatiguées, il faudra les remplacer, ce qui dénaturera inévitablement le timbre de l'instrument.
Georges Pellegrini Artisan accordeur réparateur d'accordéons
2025 Pellegrini Musique SARL. Sur : https://www.mon-accordeon.com/bandoneon
... appelé aussi « el fueye », le souffleur.
Par Roland Vin 2025 Sur :
https://www.letempsduntango.be/thematique/bandoneon
Il a été inventé par un Allemand au milieu du 19e siècle, pour remplacer les orgues des petites églises qui en étaient dépourvues. Il serait peut-être déjà arrivé à Buenos Aires en 1863, dans les bagages d'un Suisse, ou en 1870 par un Brésilien, ou un Anglais en 1884. Il semblerait aussi qu'un marin allemand en ait vendu en 1900 à La Boca (quartier portuaire de Buenos Aires, lieu mythique de la naissance du tango).
Peu importe !
En 1910, il avait conquis le tango et trouvait sa place dans tous les orchestres, où il remplaça la flûte, depuis le trio (violon, bandonéon et piano) jusqu'aux grands orchestres qui comptaient cinq ou six bandonéonistes. Il module ses sonorités comme une voix humaine peut le faire : “la voz del tango”.
En comparant au jazz, le saxophone a le même rôle ; ces deux instruments sont pleinement liés à leur musique.
Instrument d'un grande complexité, le bandonéon se joue en tirant et en poussant le soufflet, chacun de la septantaine de boutons donnant alors un son différent. La disposition des boutons permet un jeu sur plusieurs octaves avec une seule main.
Le bandonéon exprimera très vite la mélancolie, celle des émigrés dont les rêves de fortune s'évanouissent, confrontés à l'une ou l'autre crise, toujours présente.
Avant l'arrivée du bandonéon, le rythme du tango était plus rapide, proche de la habanera. Comme cet instrument est complexe à jouer, permettant un jeu moins rapide qu'avec une flûte, il est probable que le rythme du tango en fut ralenti, donnant un son plus traînant.
Les chefs d'orchestre étaient souvent des bandonéonistes
Parmi eux, aux débuts, Gerardo Matos Rodriguez (1897-1948), qui créa "La cumparsita" en 1916 ; Domingo Santa Cruz (1884-1971) : "Unión cívica" en 1910 ; Genaro Esposito dit “Tano Genaro”* qui joua surtout à Paris et dont l'orchestre comprit Roberto Firpo* et Juan-Carlos Cobian* ; Juan “Pacho” Maglio* : connu pour le tango "Armenonville"* du nom d'un célèbre cabaret de Buenos Aires ; Vicente Greco* dont l'orchestre comprit Francisco Canaro* à ses débuts ; et surtout Eduardo Arolas*, El Tigre del Bandonéon, qui écrivit plusieurs tangos encore repris dans toutes les milongas (bals où on danse le tango) d'aujourd'hui, entre autres "La cachila"*, "Retintin"*, "El Marne"*, "Una noche de garufa"*.
Plus tard, parmi ceux qui ont marqué, il y eut Pedro Maffia* (1900-1967), Ciriaco Ortiz* (1908-1970), Anibal Troilo* surnommé “Pichuco” (1914-1975), Leopoldo Federico (1927- ) et bien sûr Astor Piazzolla (1921-1992).
De notre époque, citons-en quelques-uns des plus connus et confirmés, Osvaldo Piro*, Cesar Stroscio*, Nestor Marconi*, Juan José Mosalini*, Luis Stazo* et José Libertella* du Sexteto Mayor*, sans oublier Roberto Álvarez de l'orchestre Color Tango* qui était premier bandonéoniste de l'orchestre de Pugliese.
Et, de l'actuelle génération, de nouveaux talents s'affirment chaque jour d'avantage…
Par Roland Vin 2025 Sur :
https://www.letempsduntango.be/thematique/bandoneon
/https%3A%2F%2Fwww.radiofrance.fr%2Fs3%2Fcruiser-production%2F2021%2F10%2Ffa557e6f-3a08-496e-bded-d5ec6c93e78c%2F1200x680_bandoneon_christophe_abramowitz.jpg)
Histoire de famille : notre cousin le bandonéon
L'accordéon et le bandonéon se ressemblent et pourtant leurs parcours sont bien différents... L'histoire de cet instrument devenu le roi du tango et le symbole de l'Argentine est d'abord l'histoire
Le bandonéon, comment ça marche ? Par Louise Jallu
Louise Jallu, bandonéoniste, a rencontré son instrument à cinq ans, au Conservatoire de Gennevilliers. Elle nous présente le bandonéon, aérophone imprégné de traditions germano-argentines q...
https://www.radiofrance.fr/francemusique/le-bandoneon-comment-ca-marche-avec-louise-jallu-3726180
Sur : http://www.rocktambule.com/bandoneon-instrument-meconnu/
Le bandonéon est un instrument injustement méconnu. Sa très grande ressemblance à l’accordéon le rend assez invisible auprès du grand public qui les confond souvent. Pourtant, les deux instruments diffèrent grandement, autant dans leur sonorité que dans leurs techniques de jeu, mais aussi dans leurs prix de vente neufs.
L’histoire du bandonéon
Le bandonéon est un instrument dont la technique de fabrication est complexe. Il n’a donc pas été inventé en un jour, mais il est le fruit de la longue et lente coopération de plusieurs inventeurs qui l’ont modifié et amélioré au fil des années. Résultat, il existe aujourd’hui une multitude de modèles différents venus de pays différents.
Le bandonéon est apparu pour la première fois en Allemagne quelques années avant le milieu du XIXe siècle. Dès sa première année de fabrication, 1834 probablement, il n’est pas un nouvel instrument, mais une amélioration d’un instrument allemand déjà existant : le concertina. L’objectif de ces améliorations était d’étendre la tessiture de l’instrument et de donner la possibilité de jouer dans toutes les tonalités.
L’instrument rencontre rapidement un grand succès et il sera amélioré tout au long du siècle qui suit. L’Europe centrale s’approprie l’instrument et l’incorpore à son folklore. Puis, l’immigration massive allemande vers l’Amérique du Sud va populariser l’instrument sur le continent où il va encore être modifié. Aujourd’hui, les modèles de bandonéons dépendent beaucoup de leur origine géographique.
Sonorité et style musical du bandonéon
Le bandonéon produit une sonorité typique et reconnaissable entre toutes. On distingue particulièrement le bruit de son soufflet entre deux harmonies. Ce bruit est tout à fait typique et il a été poétiquement baptisé « le soupir du bandonéon ». Les non-initiés auront tout de même du mal à faire la différence entre un bandonéon et un accordéon.
Au fil des migrations, des appropriations et des modifications de cet instrument, il s’est fondu dans de nombreux styles musicaux. On le retrouvait beaucoup dans la musique traditionnelle bavaroise il y a encore un siècle. En France, on le trouvait aussi très souvent, même s’il a été rapidement détrôné par l’accordéon.
Aujourd’hui, le bandonéon est surtout présent dans les musiques traditionnelles et folklorique de l’est de l’Europe, mais aussi beaucoup en Amérique du sud et, surtout, en Argentine dans les plus célèbres compositions de tango argentin. Le bandonéon est également utilisé par certains musiciens de jazz qui aiment explorer des sonorités nouvelles.
Modèles et techniques de jeu
Il existe deux grandes catégories de bandonéon. D’abord, il y a le modèle bi-sonore qui implique que l’instrument ne produit pas le même son selon que son soufflet est tiré ou poussé. C’est le modèle le plus répandu en Argentine. Puis, il y a le modèle uni-sonore, c’est-à-dire que le son est identique, peu importe le mouvement. Ce modèle se trouve surtout en Europe et en France.
Le fonctionnement d’un bandonéon est assez complexe, comme un accordéon. Différentes lames en bois ou en métal filtrent l’air qui entre et qui sort selon les mouvements du bandonéoniste. Avec les claviers, le musicien va jouer sur l’ouverture et la fermeture de ces lames pour produire des sons différents. Les claviers les plus courants ont 40 boutons pour la main droite et 33 pour la main gauche !
Le bandonéon permet donc au musicien de jouir d’une très grande expressivité. Non seulement il a accès à de très nombreuses harmonies et à 5 octaves différentes, mais le clavier n’est pas le seul moyen de jouer sur les sons. Effectivement, la taille et la souplesse du soufflet du bandonéon ont également une grande importance. Le soufflet permet alors une grande expressivité au musicien.
Où trouver un bandonéon neuf à vendre ?
Voilà sans doute le plus grand malheur des amateurs de bandonéon, mais il est quasiment impossible de trouver un modèle neuf à vendre dans le commerce aujourd’hui. L’instrument n’est plus vraiment à la mode et la fabrication de modèles neufs est quasiment à l’arrêt total en Europe. Il faudra donc toujours se tourner vers un modèle ancien et d’occasion. En Argentine, par exemple, il n’en restait que 2 000 en circulation en 2011 et un plan de sauvetage a été mis en place.
Cependant, même si les bandonéons sont de plus en plus rares, il ne faut pas se jeter sur le premier venu sans réfléchir. Avant d’en acheter un d’occasion, il faudra l’examiner de très près pour en déterminer l’état exact et les pièces à changer. Effectivement, il est presque toujours nécessaire de changer une pièce et, dans le cas des lames, cela dénature forcément le son d’origine de l’instrument.
Quel est le prix d’un bandonéon d’occasion ?
Évidemment, il peut y avoir de fortes variations d’un modèle à l’autre. Cependant, un modèle vendu au-dessous de 1 000 € est très probablement un modèle qu’il sera impossible de réparer. Il intéressera donc les collectionneurs, mais il sera impossible d’en jouer. Ensuite, il n’y a pas de limite quant au prix maximum et certains bandonéons de collection se vendent plus de 4 000 € !
Enfin, avant d’acheter un bandonéon d’occasion, en plus de repérer les réparations nécessaires, renseignez-vous sur le coût de ces réparations. Si les bandonéons sont rares, les pièces pour les réparer le sont également. Résultat, la réparation d’un bandonéon peut rapidement coûter plus cher que son prix d’achat.
Sur : http://www.rocktambule.com/bandoneon-instrument-meconnu/