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Publié par J.L.D.

La musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. Platon

La Folia

La Folia est une danse d’origine portugaise du 15ème siècle qui se répandit en Italie  puis en France sous le nom de « Folie d’Espagne ». Parmi un certain nombre de thèmes, émergea la mélodie de base.

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Lafolia

Apparue aux alentours de 1650 puis publiée en 1672 par Lully,  cette mélodie devint le thème d'innombrables variations dont les plus célèbres furent celles de Corelli parues en 1700, ainsi que de Marin Marais, Scarlatti, Vivaldi, Pasquini, Pergolèse, … Elle sera encore utilisée par des compositeurs du 19ème et du 20ème siècle, tels que Grétry (l'Amant jaloux), Cherubini (ouverture de l'Hôtellerie portugaise), Liszt (Rhapsodie espagnole), Rachmaninov (Variations sur un thème de Corelli, ce titre étant donc musicologiquement inexact).

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Henrico Albicastro (1661–) : La Follia

Les Folies d'Espagne 27Henrico Albicastro environ 1660-1730

Pour une fois que les Suisses tenaient un compositeur de talent ! Longtemps, on a été sûr que Henrico Albiscastro était né en Suisse comme le musicien allemand Walther l'avait suggéré en 1732.
Le premier disque contenant des œuvres de ce célèbre Helvète  a même été édité il y a vingt ans dans le cadre de la célébration des 700 ans de l'existence du pays du gruyère et des banques accueillantes.
Las, Walther avait avancé cette information sans preuve et des recherches récentes situent le lieu de naissance d'Albicastro en Bavière non loin de Weissenburg d'où son véritable nom : Johann Heinrich von Weissenburg.
Le jeune Heinrich a poursuivi ses études musicales à Leyde aux Pays-Bas. Ensuite, il semble exercer divers emplois comme chef d'orchestre et musicien sans que l'on ait la moindre précision sur ce qu'il faisait vraiment mais c'est en 1708 que l'on retrouve vraiment sa trace comme… capitaine de cavalerie de l'armée néerlandaise.
Weissenburg était semble-t-il aussi habile avec son archet qu'avec son sabre car au moment de sa mort, il était considéré à l'égal de grands virtuoses du violon comme Biber.  
Mais au fait, pourquoi notre Bavarois émigré aux Pays-Bas est-il connu sous son nom italianisé en Henrico Albicastro (Weissenburg et Albicastro se traduisent en français par “château blanc”)?
Eh bien, pour des raisons commerciales, chère madame. Le grand éditeur d'Amsterdam Etienne Roger qui avait imprimé le célébrissime opus V de Corelli qui contenait la fameuse Follia surfait sur la vague italienne, s'apercevant que ses partitions se vendaient mieux si les noms des compositeurs avaient des consonances transalpines.
Qu'à cela ne tienne, Weissenburg s'appellera Albicastro pour la postérité et sur les pages de titre de ses neuf opus parus à Amsterdam entre 1701 et 1706 où sa carrière militaire est d'ailleurs évoquée.
C'est dans sa dernière publication qu'Albicastro insèrera une Follia en douzième et dernière position à l'instar de Corelli.

Le Lutin d'Ecouves

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La Folia ou Folies d’Espagne

 

Par Alexandra Carter – Audituri Te Salutant!

La Folia est à l’origine une danse populaire paysanne apparue au Portugal à la fin du Moyen-Âge. Elle a été assimilée à la Renaissance par le répertoire polyphonique de cour dans la péninsule ibérique et s’est répandue progressivement dans toute l’Europe au cours du XVIIe siècle, pour inspirer au final plus de 150 compositeurs jusqu’au XXe siècle.

La structure de la Folia est une ligne de basse répétée sur laquelle se déploient des variations improvisées (ou Diferencias) d’une très haute virtuosité, répétant en le modifiant un même motif musical. Ces caractéristiques expliquent son lien intime avec l’essor de la viole de gambe à la Renaissance (à tel point qu’on utilisait parfois le terme de «
Gamba » comme synonyme de « Folia »). Le 1er morceau présenté ici est la plus ancienne Folia connue aujourd’hui. Il s’agit d’une pièce anonyme de 1490, la chanson de berger Rodrigo Martinez, extraite du Cancionero de Palacio, et qui, conformément à la tradition de la Folia, donne lieu à de brillantes improvisations du joueur de viole contemporain Jordi Savall.

A l’époque baroque, la Folia se répand en Italie sous le nom de Follia, et en France sous l’appellation « Folie d’Espagne » que lui donne Lully. Elle connaît alors un très fort engouement. Parmi les thèmes musicaux nés de ces improvisations initiales s’impose peu à peu un thème unique, avec une mélodie de base et une suite d’accords, ré/La7/ré/do/fa/do/ré/la7 ré/La7/ré/do/fa/do/rém-la7/ré, qui devient le fondement d’innombrables variations dont les plus célèbres sont celles d’Arcangelo Corelli composées en 1700 et présentées ici dans la seconde vidéo.
Malgré sa structure très codifiée et sa mélodie imposée, la Folia s’est donc affirmée comme une source inépuisable d’improvisation et de spontanéité, imposant consciemment ou non sa présence dans la musique européenne et démontrant ainsi sa très grande vitalité sur plus de 5 siècles et à travers tous les courants musicaux, jusqu’à aujourd’hui. Parmi les compositeurs de Folias, on peut en effet citer, outre Lully, François Couperin, Marin Marais, Bach (Cantate des paysans), Salieri, Vivaldi, Scarlatti… Mais l’air et la structure de la Folia ont également inspiré d’autres mélodies telles que la Sarabande de Haendel (thème du film Barry Lindon) ou la Chaconne de Purcell. On la retrouve dissimulée dans l’andante de la 5e Symphonie de Beethoven. S’adaptant à toutes les sensibilités musicales, elle a directement inspiré à Liszt en 1863 sa Rhapsodie espagnole, 3e et dernière vidéo proposée ici , pièce pour piano solo qui fait entrer la Folia dans le répertoire romantique. Elle a également été reprise par Rachmaninov en 1931 dans ses Variations sur un thème de Corelli. Encore aujourd’hui, la Folia continue de nourrir notre imaginaire musical, inspirant notamment à Vangelis le thème du film de Ridley Scott 1492 : Conquest of Paradise (en français 1492 : Christophe Colomb).

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L
Le Laudate Dominum est bien sûr un texte de psaume et cantique, mais la mélodie et l'harmonisation de Taizé est bel et bien une variation sur le thème de la Folia <br /> Je vous partage également une création plus récente et moins classique sur ce même motif de la Follia : le gros lapin bleu par Alexis HK. Avec des variations très réussies : https://www.youtube.com/watch?v=z6GZ7wi84PI . Ce thème reste une source d'inspiration....
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J
Oui peut être mais je ne suis pas vraiment convaincue
L
N'hésitez pas à ajouter le Laudate Dominum de la Communauté de Taizé, un tube du chant religieux lui aussi écrit sur cet air.<br /> https://www.youtube.com/watch?v=mwRMT2_pi9c<br /> Une version avec orgue à Notre dame de Paris : https://www.youtube.com/watch?v=Qt9keI9ws1Q
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J
J
Je ne pense qu'il n'y a aucun rapport avec la folia qui a la base est une danse or en ce qui concerne le Laudate Dominum il s'agit d'un cantique (Le psaume 150 est le dernier des psaumes du livre des psaumes. Il est appelé en latin Laudate Dominum). Je me permet de vous poster la version de Mozart<br />
J
Je ne pense qu'il n'y a aucun rapport avec la folia
L
Il s'agit de mon texte du début à "C'est dans sa dernière publication qu'Albicastro insèrera une Follia en douzième et dernière position à l'instar de Corelli."
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J
Je pense avoir rectifié mon omission de citation de la source avec toutes mes excuses <br /> Cordialement<br /> J.L. Deparis
L
L'introduction de cet article et la partie sur Albicastro étant de moi, le minimum serait de me citer...
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J
Sincèrement désolé, pouvez-vous m'indiquer le début et la fin des articles concernés.<br /> En général je fais tres attention a citer les auteurs, (c'est un minimum vous avez raison)<br /> Avec toutes mes excuses<br /> Jean-Luc Deparis<br />