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Publié par J.L.D.

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Les Fantômes

Thomas Davidson Noton (Dean), Daniel Maranne et Jean-Claude Champon aka Jean-Claude Chane jouent sur la côte à Juan-les-Pins lorsqu’ils sont repérés par le label Vogue lors d’un crochet amateur dans la région. De retour à Paris, Charlots (ex Cyclones) et Jacky se joignent à Dean et Dany pour former Les Fantômes et signer le premier contrat. Jean-Claude Champon en profitant pour rejoindre Les Champions. Quand à Daniel Maranne, il arrête les Art et Métiers et se consacre à 100% au groupe qui commence à connaître un joli petit succès dans son fief : Ivry, Saint-Maur et Alfortville. Monsieur Maranne père, et maire d’Ivry, y serait pour quelque chose ? Une chose est sûre, Madame Maranne achète voiture (une ID19 break) et matériels, et n’hésite pas à héberger les membres du groupe qui se font chasser de chez eux ! Cette vraie bande de copains sort son premier disque en 1962 où se côtoient reprises et compositions originales toujours sous l’angle d’une formation instrumentale. Au total, les Shadows français vont sortir sept SP.
Comme de nombreux groupes, c’est le service militaire qui va faire dérailler le train. Jacques Pasut s’en va en 1963 et c’est Jean Claude Champon qui revient et le remplace à la guitare. Ils continuent ainsi jusqu’en 1964 sous leur propre nom ou en accompagnant Eddy Mitchell. Mais la mode n’est plus aux groupes instrumentaux. Pire, chaque chanteur exige de se faire accompagner par des musiciens anglais. L’ex Chaussettes Noires ne déroge pas à la règle et ne garde alors que Dean et Michel ! Les Fantômes n’y résistent pas.

Au début des années soixante Jean Guy Cossette, soliste et compositeur, après avoir commencé à gratter la guitare à l’âge de 12 ans, ont eu l’idée de former un groupe avec ses copains Gilles ( rythmique) et Reynald Morissette (batterie), ainsi que Doris Thibault (basse) en 1962. ils jouaient dans les noces et les hôtels, se faisant un peu d’argent de poche. L’appétit vient en mangeant et ils décident de faire du rock. Ils choisissent un nom de scène, ce sera les jaguars. L’idée vint d’un vieux pull qui ressemblait à une peau de léopard. Mais parmi les félins, nos quatre musiciens privilégièrent les jaguars. Leur manager prit une bande d’essai et alla la présenter à un producteur de disques à Montréal. Deux semaines plus tard, ce dernier leur offrait la possibilité de faire un disque. Pour ce premier disque nos amis décident de chercher un son distinctif. Ils eurent l’idée d’adjoindre à leurs Fenders, guitares et amplis, une chambre d’écho dynachord. Le premier 45 tours Mer Morte / Supersonic twist (1963) se vendit très bien et leur donna la chance de faire un album. A partir de là ils firent des tournées et furent à l’affiche du Colisée de Québec où Dick Rivers tenait la vedette. Ils firent même une tournée aux Etats Unis voisins plus tard, passant soit avec les Classels, les Hou Lops et les vedettes de l’époque. En 1964 ils sortent un deuxième simple : Solitude Jaguar shake suivit d’un deuxième album. Le succès de cet album sera moindre. Nous sommes en 1965 la beatlemania va avoir raison de nos quatre amis québécois. Ils firent une tentative de retour en 1982 avec un album : les jaguars sur la plage et se mirent en sommeil jusqu’aux années 90. En 1996 ils sortirent Appalaches un excellent album. Les jaguars sont alors autour de Jean Guy Cossette, Michel Dufour à la batterie, Olivier Martin à la basse et Guylaine Maroist à la rythmique.

Jean BACHELERIE

Les Jaguars représentent mieux que quiconque la survie du son caractéristique des groupes du début des années 60, au Québec. Originaires du Lac St-Jean et du Saguenay, ses membres commencent à se tailler une réputation de champions du rock instrumental en 1962, en pleine époque du twist. À l'arrivée de la vague yé-yé, en 1963-64, ils sont parmi les tout premiers à se voir offrir la possibilité d'enregistrer un microsillon. De ce premier album, un 45 tours connaît une diffusion inattendue: les pièces "Mer Morte" et "Supersonic twist" deviennent rapidement des classiques du genre, d'abord sur l'étiquette québécoise Tournesol, puis à l'extérieur du Québec sur Réo et même dans certaines parties d'Europe.»

The Animals

The Animals est un groupe de rock britannique des années 1960. Au même titre que les Rolling Stones, cette formation a été l'une des pionnières du British Blues Boom et a contribué à importer en Europe le rhythm and blues noir américain.

Au début des années 1960, Alan PriceJohn SteelChas Chandler et Hilton Valentine jouent chaque fin de semaine à Newcastle-upon-Tyne dans un petit orchestre de jazz baptisé Alan Price Combo du nom du chanteur, également membre le plus influent du groupe. Rapidement, ils sont rejoints par Eric Burdon, un autre chanteur. Passionné de blues et de rhythm and blues, Burdon fait évoluer le groupe dans une direction qui correspond plus à ses aspirations musicales. Ils reprennent les plus grands bluesmen américains et s'affirment comme un groupe de scène remarqué. Leur sauvagerie sur scène, où se dégage notamment la voix âpre et puissante de Burdon leur vaut rapidement le sobriquet de The Animals, qui devient leur nom officiel à partir de 1963.

Arrivant à Londres en 1964, les Animals signent chez Columbia, une filiale d'EMI et enregistrent leurs premières chansons en studio. Ils rencontrent un succès immédiat avec le morceau traditionnel américain The House of the Rising Sun. Durant les deux années qui suivent, les Animals enchaînent les hits sous la houlette du producteur Mickie Most, avec notamment des reprises de Don't Let Me Be Misunderstood ou Boom Boom. Alan Price quitte le groupe en mai 1965. Il est brièvement remplacé par Mick Gallagher, puis par Dave Rowberry qui apparaît sur les hits We Gotta Get out of This Place et It's My Life.

En quête de davantage de liberté artistique (ils enregistrent surtout des reprises jusqu'alors), les Animals mettent un terme à leur contrat avec Columbia et à leur collaboration avec Mickie Most à la fin de l'année 1965. Ils passent chez MGM Records pour l'Amérique du Nord et Decca pour le reste du monde. Le batteur John Steel quitte à son tour le groupe en février 1966. Son remplaçant est Barry Jenkins. Les Animals se dispersent avant la fin de l'année.

Eric Burdon & the Animals (1966-1969)

Après avoir enregistré un album solo, Eric Is Here, crédité à « Eric Burdon & the Animals », Burdon met sur pied une nouvelle incarnation du groupe avec John WeiderVic Briggs et Danny McCulloch. Des anciens Animals, il ne reste que le batteur Barry Jenkins. Ce groupe enregistre trois albums dans une veine psychédélique avant de se séparer en 1969. Durant sa brève existence, il voit notamment passer dans ses rangs Andy Summers, le futur guitariste de The Police.

The Spotnicks

Groupe suédois de rock instrumental, les Spotnicks existent sous ce nom depuis 1961. Le groupe est toujours en activité en 2015. Il a connu une grande popularité internationale dans les années 1962 à 1964 en s'imposant alors comme le plus célèbre groupe instrumental européen avec les Shadows.

La notoriété des Spotnicks dans leurs années de gloire 1961-1965 reposait sur leur sonorité très spécifique. Électronicien de formation, Bo Winberg avait développé une sonorisation basée sur une préamplification centrale haute-fidélité à lampes de sa fabrication, reprenant les deux autres guitares, basse et rythmique (contrairement à l'habitude d'avoir un amplificateur indépendant par instrument), et relayée par un étage de puissance à base d'unités Dynaco Mark III et des haut-parleurs énormes dont le plus gros faisait 30 pouces de diamètre. Bo Winberg avait au surplus construit une chambre d'écho à bande magnétique, avec de nombreuses têtes de lecture, d'une technologie supérieure à ce qui existait dans le commerce. Il faut aussi ajouter les guitares employées par Bo Winberg qui furent exclusivement des Fender Stratocaster pour leurs sonorités incomparables.

Cet équipement hors-normes permettait aux Spotnicks de délivrer en concert un son très puissant tout d'un bloc, immédiatement reconnaissable, associant des basses très profondes à des aigües incisives et très définies. Ils furent d'ailleurs accusés de play-back dans leurs concerts à ce sujet.

Bo Winberg a aussi été un pionnier dans la liaison sans fil entre guitare et ampli, plusieurs décennies avant que cette solution entre dans les mœurs. Ceci a été la cause d'un incident resté célèbre : en 1963 à Paris, lors d'une répétition à l'Olympia, la police est venue enquêter sur l'origine de perturbations radio-électriques, car le système de radio-transmission conçu par Bo Winberg utilisait la même bande de fréquences que la police parisienne.

Les Spotnicks ne dédaignaient pas d'utiliser aussi les plus élémentaires trucages de studio : la vélocité ébouriffante du solo d'Orange Blossom Special qui fut leur premier hit, était due au fait qu'il avait été enregistré au ralenti et qu'ensuite il avait été accéléré sur la bande finale servant à la gravure du disque.

Them

Them est un groupe de rock d'Irlande du Nord formé en 1964.

Them est notamment connu pour avoir créé la chanson immensément populaire Gloria, et avoir compté dans ses rangs pendant deux courtes années le célèbre chanteur Van Morrison, dont il joua les premières compositions. De 1964 à 1966, en deux albums et une poignée de 45 tours à succès, il s'imposa comme l'un des groupes de rhythm and blues les plus influents de son temps. Manipulé par ses managers et miné par d'incessants changements de formations, il fut victime du départ définitif de son chanteur-vedette en 1966. Them a ensuite poursuivi une carrière sporadique, sans jamais retrouver le succès de ses débuts.

Van Morrison

Auteur et compositeur nord-irlandais, George Ivan Morrison est né à Belfast, le 31 août 1945. Fils de George et de Violet, Van Morrison baigne tout jeune dans un bain musical propice à sa future carrière. Son oreille est éduquée aux sons de Leadbelly, Muddy Waters, Woodie Guthrie, et encore Charlie Parker. Il fonde à 11 ans son premier groupe « Les Sputniks » ; il étudie en parallèle le piano et l’harmonica. Dans les années 60, Van Morrison joue dans quelques groupes, notamment avec « Deanie Sands and The Javelins », grâce auquel il se fait remarquer. En 1963, Van Morrison intègre le groupe « The Gamblers », en tant que saxophoniste ; le groupe change de nom pour devenir « Them ». Le groupe a du succès ; les musiciens enchainent les enregistrements jusqu’en 1966, année où Van Morrison quitte « Them ».

James Marshall Hendrix

27 novembre 1942 – 18 septembre 1970

Largement reconnu comme l’un des musiciens les plus créatifs et influents du 20ème siècle, Jimi Hendrix fut un pionnier des possibilités explosives de la guitare électrique. Son style innovant, combinaison de fuzz, de feedback et de distorsion contrôlée, fut à l’origine d’une forme musicale nouvelle. Il est à noter que sa fulgurante ascension musicale se soit déroulée en quatre courtes années alors qu’il ne savait ni lire ni écrire la musique. Son langage musical reste une influence constante pour une myriade de musiciens modernes, de George Clinton à Miles Davis ou Steve Vai et Jonny Lang.

Jimi Hendrix, né Johnny Allen Hendrix le 27 novembre 1942 au King County Hospital de Seattle, sera plus tard rebaptisé James Marshall par son père, James “Al” Hendrix. Le jeune Jimmy (comme on l’appelait alors) se prend d’intérêt pour la musique, influencé par la plupart des artistes majeurs de son temps comme B.B. King, Muddy Waters, Howlin’ Wolf, Buddy Holly, et Robert Johnson. Totalement autodidacte, Jimmy compense son incapacité à lire la musique par l’intensité de son écoute.

Al avait remarqué l’intérêt de Jimmy pour la guitare et se souvient : “Je faisais faire à Jimmy le ménage de la chambre quand je n’étais pas là, et quand je rentrais, je trouvais des poils de balai au pied du lit. Je lui demandais ‘Et bien, tu n’as pas balayé le sol ?’ et il répondait ‘oh si, je l’ai fait’. Mais je compris plus tard qu’il s’asseyait sur le lit et grattait le balai comme une guitare.” Al dégota alors un vieil ukulélé à une corde qu’il donna à Jimmy, un immense progrès après le balai.
Durant l’été 1958, Al achète pour cinq dollars à un de ses amis une guitare acoustique d’occasion pour Jimmy. Peu de temps après, Jimmy intègre son premier groupe, The Velvetones. Au bout de trois mois, il quitte le groupe pour se consacrer à ses propres activités. L’été suivant, Al offre à Jimmy sa première guitare électrique, une Supro Ozark 1560S ; Jimmy l’utilisera quand il rejoindra The Rocking Kings.

En 1961, Jimmy quitte la maison pour s’enrôler dans l’armée américaine et, en novembre 1962, obtient de porter le blason du “Screaming Eagle” des divisions parachutistes. Pendant son séjour à Fort Campbell (Kentucky), Jimmy forme The King Casuals avec le bassiste Billy Cox. Libéré suite à une blessure lors d’un saut en parachute, Jimmy commence à travailler comme guitariste de séance sous le nom de Jimmy James. Vers la fin 1965, Jimmy a déjà joué avec plusieurs têtes d’affiches : Ike and Tina Turner, Sam Cooke, the Isley Brothers et Little Richard. Jimmy se sépare de ce dernier pour former son propre groupe, Jimmy James and the Blue Flames, délaissant le rôle d’accompagnateur pour celui plus en vue de lead-guitariste.

Fin 1965 et début 1966, Jimmy tourne dans les petits clubs de Greenwich Village, attirant l’attention de Chas Chandler, bassiste des Animals, lors d’un concert au Café Wha? La prestation de Jimmy impressionne Chandler qui revient en septembre 1966 et signe un accord avec Hendrix en vue de l’envoyer à Londres et de former un nouveau groupe.

Passant du role de bassiste à celui de manager, le premier acte de Chandler est de renommer Hendrix “Jimi”. Très rapidement, le tout nouveau Jimi Hendrix Experience, composé du batteur Mitch Mitchell et du bassiste Noel Redding, alimente la rumeur londonienne en cet automne 1966. “Hey Joe”, le premier simple de l’Experience, reste dix semaines dans les charts anglais, culminant en 6ème position au début 1967. Ce simple est rapidement suivi d’un album, “Are You Experienced”, une mosaïque musicale psychédélique, riche des hymnes d’une génération. “Are You Experienced” est resté un des albums rock les plus populaires, grâce aux titres “Purple Haze,” “The Wind Cries Mary,” “Foxy Lady,” “Fire,” ou “Are You Experienced?” Bien que Hendrix remporte un succès foudroyant en Angleterre, ce ne sera qu’à son retour aux Etats-Unis, en juin 1967, qu’il enflammera le public du Monterey International Pop Festival avec sa version incandescente de “Wild Thing.” Du jour au lendemain, The Jimi Hendrix Experience devient l’une des formations les plus populaires et ses tournées sont parmi les plus lucratives au monde. “Axis: Bold As Love” succède à “Are You Experienced”. En 1968, Hendrix acquiert une maîtrise accrue de sa direction musicale. Il se familiarise longuement avec les tables de mixage de studio, dont chaque bouton, chaque manette l’aide à clarifier sa vision.

Biographie

De retour aux Etats-Unis, Jimi Hendrix crée son propre studio d’enregistrement, Electric Lady Studios, à New York. Le nom de ce projet est à l’origine de sa production la plus ardue, le double album “Electric Ladyland”. Mais les exigences des tournées et du travail en studio au cours de l’année 1968 pèsent sur le groupe qui se sépare en 1969.

L’été 1969 est celui d’un nouvel essor émotionnel et musical de Jimi Hendrix. En août 1969, à l’occasion de sa performance au Woodstock Music & Art Fair, Jimi réunit une formation éclectique nommée Gypsy Sun & Rainbows, avec Mitch Mitchell, Billy Cox, Juma Sultan et Jerry Velez. Un des sommets de sa prestation de Woodstock, une version sacrilège de “Star Spangled Banner,” (l’hymne américain), mettra en transe le public détrempé du festival.

1969 sera aussi l’année d’une nouvelle collaboration décisive avec le bassiste Billy Cox et le batteur d’Electric Flag, Buddy Miles. Sous le nom de Band Of Gypsys, le trio se lance dans une série de quatre concerts de Nouvel-An les 31 décembre 1969 et 1er janvier 1970. Les moments forts de ces concerts sortiront au milieu des années 70 sur l’incontournable album “Band Of Gypsys” puis en 1999 sur le double album “Live At The Fillmore East”.

Au cours de l’année 1970, Jimi réintègre le batteur Mitch Mitchell et en compagnie de Billy Cox à la basse, le trio reforme The Jimi Hendrix Experience. Le groupe enregistre en studio plusieurs titres pour un nouveau double album, provisoirement intitulé “First Rays Of The New Rising Sun”. Malheureusement, Hendrix ne pourra voir l’aboutissement de ce projet d’abord à cause de son planning de tournée surchargé, ensuite en raison de son tragique décès le 18 septembre 1970. Par chance, les enregistrements retenus par Hendrix pour l’album sortiront avec le soutien de sa famille et de l’ingénieur du son Eddie Kramer en 1997 sur l’album “First Rays Of The New Rising Sun”.

Entre les maquettes et les enregistrements finalisés, Jimi Hendrix a créé un extraordinaire ensemble de chansons au cours de sa brève carrière. La musique de Jimi Hendrix intègre les influences du blues, du rock, du rhythm & blues et du jazz en un éventail de styles qui en fait l’une des figures les plus marquantes de l’histoire de la rock music.

Carlos Augusto Alves Santana est né le 20 juillet 1947, dans la ville mexicaine d'Autlán de Navarro (Etat de Jalisco ; désormais, une place de la ville porte son nom), d'un père (José) mariachi (membre d'une formation musicale de cordes et trompette, d'après le terme français mariage), et violoniste virtuose. Il a quatre soeurs et deux frères. Le petit Carlos, mettant ses pas dans ceux de son père, apprend le violon dès l'âge de cinq ans. Le déménagement à Tijuana (ville frontalière des Etats-Unis) permet au garçonnet de découvrir T. Bone Walker, B.B. King, John Lee Hooker et autres grands bluesmen, grâce aux puissants émetteurs des radios texanes, qui comme chacun sait, ne s'arrêtent pas aux frontières.
Installé dès le début des années 60 à San Francisco, le jeune Carlos découvre le LSD, devient précoce guitariste professionnel, se frotte à tous les publics dans les bouges de Tijuana et, autodidacte performant, fonde en 1966 le Santana Blues Band, en compagnie du claviériste Greg Rolie (du même âge, et originaire de Seattle, où il suit des études en économie). Le jeu de guitare de Carlos Santana est alors fortement influencé par celui de Mike Bloomfield, du Paul Butterfield Blues Band. Rétrospectivement, on peut considérer que le combo du jeune mexicain est le dernier ensemble majeur de l'époque hippie à émerger au sein de la scène musicale de la baie. L'intitulé du groupe est la conséquence de la réticence du guitariste à endosser un quelconque statut de leader. Une formation relativement stabilisée (incluant le bassiste David Brown) attire en 1968 l'attention du promoteur de concerts Bill Graham, qui offre au groupe la scène du Fillmore West. Le groupe signe alors un contrat avec le label Columbia, qui dépêche à l'un de leurs concerts un producteur (les bandes captant l'enregistrement de la soirée ne referont surface que trente années plus tard, avec l'édition du Live at Fillmore 1968). De plus, un soir de juillet, le guitariste est appelé en renfort afin de pallier, aux côtés du pianiste Al Kooper, la défection de Mike Bloomfield, que son addiction aux drogues diverses vient de placer en cure de sommeil à l'hôpital de la ville. Un percussionniste qui poignarde à mort un mari jaloux, un batteur qui tombe de son tabouret, ivre mort, en plein concert : peu après, au gré des départs et des intégrations - entre autres du batteur Michael Shrieve et du percussionniste nicaraguayen José Chepito Areas, le groupe qu'on appelle désormais et plus simplement Santana est devenu un sextet. Dès ces prémices, Santana offre des permanents chassés-croisés de musiciens, l'une de ses particularités étant de réintégrer le même artiste, après de sombres fâcheries et une disgrâce de quelques mois, voire de quelques années. 
Dans la foulée de la sortie de leur premier album homonyme (deux millions d'exemplaires vendus et un tube de l'été avec « Jingo »), le groupe reçoit l'onction du métier grâce à une participation à l'ancestral Ed Sullivan Show et entame une longue tournée continentale, qui fait donc halte à Woodstock, le 15 août 1969. La version qu'il donne de leur désormais standard « Soul Sacrifice » (immortalisée sur pellicule grâce au réalisateur Michael Walden), marque durablement les esprits et met le groupe sur orbite internationale. Santana constitue alors le premier exemple à l'échelle de la planète d'une world music fortement mâtinée de l'électricité rock et ce avant même l'émergence du concept de world music. De plus, on rend naturellement hommage à la virtuosité du guitariste, saluant sa fluidité tout à fait originale et à la sonorité si caractéristique qu'il parvient à extraire de sa Gibson Les Paul (sachant qu'il obtiendra une couleur musicale pratiquement identique en jouant sur guitare Yamaha). Au mois de septembre 1970, leur second album Abraxas, orné d'une magnifique pochette signée Mati Klarwein, également responsable de l'illustration du disque Bitches Brew de Miles Davis) recueille encore davantage de suffrages que leur enregistrement initial (numéro un des classements de vente, pour quatre millions de copies écoulées). Le disque est entraîné par une magnifique version du « Black Magic Woman » de Fleetwood Mac (sanctionnant par là-même l'influence stylistique déterminante du guitariste Peter Green sur Carlos Santana). On peut également y entendre un hommage tout à fait roboratif à la légende latine Tito Puente (« Oye Como Va »), et la célébrée « Samba Pa Ti ». A la fin de l'année, et pour soulager le jeu de guitare du soliste sur scène, le groupe intègre Neal Schon, à peine âgé de seize ans. Ce dernier avait été auparavant approché par Eric Clapton pour le compte de son groupe Derek & the Dominos. Le groupe joue alors à guichets fermés durant sa tournée européenne, que ce soit à Londres, ou à l'occasion du festival de Montreux. Héroïne et cocaïne, utilisées pour diminuer la pression des tournées, ne font malheureusement qu'augmenter la pression entre les musiciens. Exactement une année plus tard (septembre 1971), le groupe édite Santana III, nouvel album qui accueille plusieurs invités, comme le percussionniste angeleno, membre émérite d'une famille de musiciens, Coke Escovedo, ou la section de cuivres Tower Of Power. De nouveau succès mondial, de nouveau numero uno, l'album se vend à deux millions d'exemplaires et aligne plusieurs tubes (entre autres « Everybody's Everything »). Mais ce disque sanctionne également la fin d'une époque : le groupe se sépare à l'issue de la tournée de promotion et Carlos Santana conserve les droits d'utilisation de l'appellation : un moins pour la démocratie, un plus pour la musique. Le guitariste s'autorise donc, en guise de récréation, une tournée en compagnie du batteur Buddy Miles (historique compagnon de Jimi Hendrix dans son Band of Gypsys). La rencontre débouche sur un enregistrement en concert (Carlos Santana & Buddy Miles ! Live !).
Au mois d'octobre 1972, sort Caravanserai, nouvel album d'un nouveau Santana, intégrant de nouveaux membres (le pianiste Tom Coster, le percussionniste cubain Armando Peraza). Greg Rolie et Neal Schon sont, quant à eux, partis former le groupe Journey (pour quatorze années d'un jazz-rock parfois séduisant, parfois ennuyeux). Le disque, beaucoup plus instrumental, aventureux et jazz que ses prédécesseurs (incluant une très belle version du « Stone Flower » d'Antonio Carlos Jobim), est Disque de platine.
Le guitariste est entre temps devenu un disciple du gourou indien Sri Chimnoy. Simultanément, le leader des Who Pete Townshend s'agenouille devant Meher Baba ; quant à George Harrisson, sa filiation avec le Maharishi Manesh est déjà de l'histoire ancienne. C'est sous le nom de Devadip (L'oeil, la lampe, et la lumière de Dieu) qu'il enregistre avec le guitariste John Mclaughlin un Love Devotion Surrender, inspiré du pionnier du free jazz John Coltrane.
En novembre 1973, l'album Welcome, toujours très marqué par l'influence de l'improvisation jazz, intègre de nouveaux membres, comme l'extraordinaire chanteur Leon Thomas (roi du yodel jazzy, disparu d'une crise cardiaque en 1999). Le disque est certifié or. Au mois de mai 1974, c'est un beau gros triple album live qui permet au New Santana Band de décliner son goût pour le jazz et des aspirations mystiques : Lotus (accompagné d'un documentaire, Le Rythme du Feu, tourné en Amérique du Sud) est initialement réservé au marché japonais et n'apparaîtra sur le marché américain, donc mondial, que quinze ans plus tard. 
Dès lors, Carlos Santana se partage assez équitablement entre les projets en nom propre (Illuminations, album en compagnie d'Alice Coltrane, harpiste et veuve de John) et les réalisations associant son groupe. Borboletta (sixième disque de la formation) est publié en octobre 1974 : on y salue le retour de David Brown, et la présence de quelques stars invités, comme le bassiste Stanley Clarke ou la chanteuse Flora Purim (qui illumina de sa voix gracile les premiers enregistrements du groupe Return to Forever du pianiste Chick Corea). Là encore, le disque est certifié d'or, mais les ventes s'érodent et Carlos décide de revenir à une musique plus accessible. Amigos, sorti en mars 1976, voit le remplacement par Ndugu Leon Chancler du charismatique batteur Michael Shrieve (parti rejoindre Stomu Yamasht'a). L'album, quant à lui, atteint les dix meilleures ventes du moment grâce au tube européen, l'instrumental « Europa ». Le groupe passe la surmultipliée, puisque, malgré de multiples changements de personnel (et le retour de José Chepito Areas, miraculeux rescapé d'une hémorragie cérébrale conséquente de l'abus de produits illicites), l'album Festival sort à peine neuf mois plus tard. En octobre 1977, Santana offre au marché américain son premier album partiellement live, Moonflower. Le disque est platine, entraîné par le succès d'une reprise du groupe britannique les Zombies (« She's Not There ») qui, éditée en single, offre au groupe son premier hit depuis six ans. Les albums sortent avec une régularité métronomique, toujours conséquents d'un ballet incessant de musiciens (Coke Escovedo effectue son grand retour...pour mieux repartir quelques mois plus tard) : Inner Secrets (octobre 1978) et ses reprises de Buddy Holly, de Classics IV, ou de Traffic, Oneness : Silver Dreams, Golden Reality (premier vrai album solo, en février 1979), Marathon (septembre 1979) et The Swing of Delight (nouvelle livraison en solitaire durant l'hiver 1980) peinent à retrouver et les lustres d'antan et les chiffres de vente des albums historiques. Zebop ! (mars 1981), Shango (août 1982) et Havana Moon (effort en solo d'avril 1983, incluant une reprise homonyme de Chuck Berry et la participation du chanteur de country Willie Nelson), malgré le caractère mécanique des sorties, connaissent des ventes majorées. Au mois de février 1985, et donc après plusieurs mois d'inactivité, l'album Beyond Appearances valide l'intégration du bassiste funky Alphonso Johnson (qui aura tout de même pratiqué ses gammes avec les jazzmen Horace Silver et Chet Baker), alors que Freedom (février 1987) sanctionne l'intégration de l'ami de toujours, le batteur Buddy Miles. Au mois d'octobre de la même année, l'album Blues for Salvador (paru sous son nom) permet à Carlos Santana d'obtenir le premier Grammy Award de sa carrière. En 1989, le groupe participe à l'enregistrement de l'album The Healer de John Lee Hooker.
Après plusieurs tournées incluant des invités prestigieux (comme le saxophoniste Wayne Shorter), l'album Spirit Dancing in the Flesh (juin 1990), aux ventes jugées insuffisantes, sonne le glas d'un contrat de plus de deux décennies avec Columbia.
C'est en 1991 que Carlos Santana, désormais membre à part entière du label Polydor en tant que conseiller artistitque, enregistre Milagro, seizième album studio. Mais le déclin commercial du groupe se poursuit. Le guitariste se rapproche alors de son frère Jorge (également guitariste et dont l'heure de gloire reste d'avoir dirigé le groupe de latin rock Malo), dans l'album Sacred Fire - Live in South America (1993), puis de son neveu Carlos Hernández (Santana Brothers, 1994). Carlos Santana multiplie également les collaborations éphémères, de nouveau avec John Lee Hooker (Mr. Lucky), Mory Kanté, ou Salif Keita.
Au mois de juin 1999, c'est un groupe sous assistance médicale (et la coupe d'un nouveau label) qui enregistre Supernatural, album qui accueille une pléiade de stars, tels Eric Clapton, Lauryn Hill ou Eagle-Eye Cherry, comme autant de visiteurs au chevet d'un grand malade. Le single « Smooth » et l'album deviennent numéro un, la chanson « Maria, Maria » enfonce le clou l'année suivante. Dix millions d'exemplaires vendus et huit Grammy Awards (dont ceux de disque et chanson de l'année) récompensent ce retour inespéré.
En 2002, c'est l'album Shaman qui rassemble les suffrages, suivi en 2005 par All That I Am (où sont invités Steven Tyler, d'Aerosmith, ou la jeune chanteuse Joss Stone), et par une nouvelle compilation (Ultimate Santana), incluant trois inédits. Carlos Santana a été élu membre éminent du Rock and Roll Hall of Fame.
Plus d'une trentaine d'albums (hormis les compilations), des millions de disques vendus de par le monde, quatre albums numéro un des classements des ventes, des singles comme (presque) autant de tubes, neuf Grammy Awards : la carrière du guitariste mexicain le plus célèbre au monde pourrait effectivement se résumer à une comptabilité commerciale convenablement maîtrisée. Mais le guitariste reste surtout (aux côtés d'artistes de la stature de Bob Marley, par exemple) comme l'un des exemples rares de musiciens non occidentaux à avoir su se frayer un chemin dans la jungle impitoyable du show-business international. Mieux encore : ses origines latines, la salsa et tous les tropicalismes nourrissant en permanence son inspiration, son goût avéré pour une certaine forme de jazz aventureux (d'inspiration coltranienne), auront incité plusieurs générations de jeunes fans à s'intéresser eux aussi à ces expressions de la marge. Enfin, même si, depuis les années 90, le show man a quelque peu pris le pas sur l'instrumentiste, Carlos Santana reste comme un guitariste au jeu immédiatement identifiable, bouillonnant et lyrique.
En 2010, le guitariste latino est toujours là et ne donne aucun signe de fatigue. Lui qui disait tout arrêter pour se consacrer à la spiritualité et à l'humanitaire revient avec un album dédié à l'instrument roi du rock. Guitar Heaven revisite une douzaine de standards (quatorze pour la version deluxe, accompagnée d'un DVD) voyant le héros croise le fer avec Nas (« Back In Black »), Joe Cocker (« Little Wing »), Chris Cornell (« Whole Lotta Love »), Chris Daughtry (« Photograph ») ou Chester Bennington (« Riders On The Storm »).

Christian Larrède (Universal musique France)

Brian Jones

8 AVRIL 2019

Rédigé par Rolling Stones Stories et publié depuis Overblog

Lewis Brian Hopkins Jones, dit Brian Jones, né le 28 février 1942 à Cheltenham (Gloucestershire) et mort le 3 juillet 1969 à Hartfield (Sussex de l'Est), est un musicien multi-instrumentiste britannique. Icône des années 1960, il est le fondateur et le multi-Instrumentiste des Rolling Stones, groupe pour lequel il a joué de 1962 à 1969. Originairement guitariste et harmoniciste, Brian Jones maîtrisait de nombreux instruments notamment à partir de l'album de 1966 Aftermath où il intègre à de nombreux titres du disque des instruments peu communs au Rock and Roll comme la flûte, le dulcimer, le sitar ou encore le mellotron... Le point culminant de cette instrumentation élargie sera atteint dans l'album Their Satanic Majesties Request de 1967. Il influence considérablement la musique des Stones dans leur période 1962-1969. Leader du groupe à leurs débuts sans jamais être véritablement considéré comme un compositeur à part entière, il est ensuite relégué au second plan par l'influence grandissante du duo Mick Jagger et Keith Richards.

À partir de 1966, il connaît de sérieux problèmes avec la drogue et dans sa vie sentimentale, devenant de moins en moins impliqué et n'apportant plus son talent qu'aux arrangements. Finalement, de par son caractère déjà difficile, son absence des studios et les suites de ses problèmes judiciaires qui l'empêchent de participer aux futures tournées, il est contraint de quitter les Rolling Stones en juin 1969. À peine un mois après, il est retrouvé mort dans la piscine de sa résidence au sud de Londres. Sa mort marquera un changement dans la carrière du groupe. Il est un des symboles initiatiques de la décadence et de la révolution des mœurs des années 1960. Le bassiste original des StonesBill Wyman a dit de Jones « … Il a créé le groupe. Il a choisi les membres. Il a nommé le groupe. Il a choisi la musique qu'on jouait. Il nous a trouvé des concerts… Très influent, très important et puis il a perdu son pouvoir peu à peu — extrêmement intelligent — et il l'a gâché et tout s'est envolé ». 

 

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Avant les Rolling Stones

Né dans une famille de musiciens (sa mère Louisa est professeur de piano et son père Lewis joue de l'orgue dans la chorale de l'église locale de Cheltenham), Brian Jones est très tôt intéressé par la musique. À quatre ans, une attaque de croup le rend asthmatique, une affection qui le suivra toute sa vie. Très jeune, Brian est touché par les grands bluesmen noirs américains. Il persuade ses parents de lui offrir un saxophone puis reçoit une guitare pour ses 17 ans. Au-delà de son apprentissage musical, il se révèle un élève assez brillant, obtenant notamment trois A-level en physique, chimie et biologie. Néanmoins, il a quelques difficultés avec l'autorité scolaire, puisqu'il est renvoyé à deux reprises. En 1959, à 16 ans, il met Valerie Corbett de la "Girl's Grammar School", une amie de classe de 14 ans enceinte et est renvoyé de son école. C’est le scandale, toute la ville en parle, jusque dans les journaux locaux. Résultat, ses parents l’envoient en Allemagne pendant deux semaines, le temps que les choses se calment. Brian parle d’avortement, Valérie refuse, accouche et confie son bébé à l’assistance publique. Il sera adopté plus tard. À son retour, Brian est rejeté de tous. Ses camarades, ses voisins refusent d’être vus ou associés à lui. À la maison, la situation est intenable. Il passe ses journées enfermé dans sa chambre, rêvant de devenir un musicien professionnel, ou s’amuse avec son jouet favori : un bus en bois de cerisier, avec des lumières clignotantes, que son père lui avait offert dans son enfance.

Commence alors une vie d'errance pour Brian Jones qui quitte le foyer familial en juin 59 et se rend en Scandinavie. Il traverse l'Europe avec sa guitare, gagnant quelques sous en jouant dans la rue. De retour à Cheltenham en novembre, il joue un temps du saxophone dans un groupe nommé The Ramrods. En août 1960, il devient père pour la seconde fois (bien qu'il ne le sache pas) après une coucherie avec une toute jeune mariée. Brian Jones aura en tout 6 enfants (tous de mères différentes), dont trois nés avant même la création des Rolling Stones. En octobre 1961, peu après la naissance de son troisième enfant, il s'installe avec la mère de celle-ci, Pat Andrews, à Londres, au 38 Priory Street. Fanatique du blues et très intéressé par le jazz, Brian Jones se lie d'amitié avec les grandes figures de la (petite et naissante) scène rhythm and blues de la capitale, notamment Alexis KornerJack Bruce (futur bassiste de Cream), Manfred Mann ou Paul Jones. Il intègre le groupe d'Alexis Korner, le Blues Incorporated dans lequel il joue de la guitare slide dans les salles de la capitale sous le pseudonyme d'Elmo Lewis (en référence au bluesman Elmore James). En avril 1962, Dick TaylorKeith Richards et Mick Jagger voient Brian Jones jouer à l'Ealing Jazz Club. Les trois musiciens qui ont monté leur propre groupe Little Blue Boy and the Blue Boys se greffent au Blues Incorporated.

Soucieux de monter son propre groupe, Brian Jones passe une petite annonce dans Jazz News fin 1961. Ian Stewart répond à l'annonce. La première mouture des Rolling Stones se forme avec Brian Jones et un certain Geoff Bradford aux guitares, Ian Stewart au piano, Paul Pond au chant. Le poste de batteur est fluctuant : plusieurs batteurs payés au concert se succèdent dont Charlie Watts et Mick Avory (futur Kinks). Lorsque Paul Pond quitte le groupe, Alexis Korner suggère à Brian Jones le chanteur Mick Jagger qui a fait sa place dans le Blues Incorporated. Ce dernier impose alors son ami Keith Richards ainsi que Dick Taylor (futur membre des Pretty Things). Geoff Bradford quitte le groupe et Mick JaggerKeith Richards, Ian Stewart, Dick Taylor et Brian Jones forment l'ossature du groupe qui prendra en juin, le nom de Rollin' Stones avant de s'appeler Rolling Stones. Selon Keith Richards, c'est Brian Jones qui trouve le nom du groupe, alors qu'il est au téléphone en train de prospecter pour trouver des engagements pour des concerts. Alors qu'on lui demande le nom de son groupe, il cite le premier nom qu'il a sous les yeux : le titre d'un morceau de Muddy Waters : Rollin' Stone, dont il est un inconditionnel. Néanmoins, il semblerait que cette anecdote ne soit qu'une légende, puisque d'après Ian Stewart, dès sa première rencontre avec Brian Jones à la suite de l'annonce dans Jazz News, Brian Jones avait déjà décidé de nommer son futur groupe Rollin' Stones. Plus tard dans l'année, Bill Wyman remplacera Dick Taylor à la basse et Charlie Watts prendra le poste de batteur. La formation des Rolling Stones (sans Ian Stewart écarté par le manager Andrew Loog Oldham) ne bougera plus jusqu'en 1969. 

Au sein des Rolling Stones

Avec les Rolling Stones, Brian Jones se révèle un brillant multi-instrumentiste, donnant un son particulier à la musique de l'époque du groupe. Lors des premières années avec les Stones, il s'illustre par ses parties de guitare slide que l'on peut entendre sur des titres comme I Wanna Be Your Man, I'm A King Bee ou Little Red Rooster mais aussi par ses parties d'harmonica que l'on entend sur Stoned, Not Fade Away ou I Just Want to Make Love to You. Petit à petit, il intègre aux compositions des Rolling Stones de nombreux instruments traditionnels comme le saxophone (Dandelion), la trompette (Child of the Moon), le sitar (Paint It Black), le mellotron (She's a Rainbow), le marimba (Under My Thumb) ou l'accordéon (Backstreet Girl). Cependant, l'arrivée du manager Andrew Loog Oldham en 1963 va peu à peu diminuer l'influence de Brian Jones sur le groupe. Oldham décide de pousser le duo Mick Jagger/Keith Richards à composer leurs propres titres et donc à s'imposer comme les leaders du groupe, ce qui se produira en 1965 lorsque des compositions du duo atteindront les premières places des charts. La responsabilité de Brian Jones sur les directions musicales décline de ce fait. La décision prise par Oldham et Jagger que ce dernier soit présenté comme le leader du groupe (ce qu'accepte Jones dans l'intérêt du groupe) le pousse au second plan.

Selon Oldham, Brian Jones était depuis le début à l'écart dans le groupe. Il ne voyageait pas avec les autres membres du groupe en tournée, ne dormait pas dans les mêmes chambres et exigeait une paye supplémentaire en qualité de leader, ce qui provoquait un certain ressentiment chez les autres musiciens du groupe. Ne pouvant ni rivaliser avec le duo Jagger/Richards dans la composition ni faire émerger ses idées dans la direction musicale du groupe, Brian Jones sombre peu à peu dans une dépression qu'amplifie son fort usage de drogues et d'alcool. Son état de santé se détériore et il doit de nombreuses fois être hospitalisé. Il se rend de son plein gré dans un hôpital psychiatrique, se disant atteint « d'un énorme trouble ». Ses rapports avec ses proches sont très changeants, parfois très amicaux parfois colériques. Dans son livre Stone Alone, Bill Wyman disait qu'il y avait à l'époque « deux Brian ». En 1967, il est arrêté chez lui en possession de cocaïne, de marijuana et de méthamphétamine. Il évite la prison mais est une nouvelle fois arrêté pour possession de cannabis en mai 1968. Ces démêlés avec la justice n'arrangent pas son état.

Sur le plan sentimental, Brian Jones connaît aussi de nombreux déboires. Le 27 février 1967, alors qu'il est hospitalisé pour une crise d'asthme en France, à Albi, où les médecins diagnostiquent une pneumonie, sur le trajet d'un voyage au Maroc, Keith Richards entame une liaison avec sa petite amie Anita Pallenberg. Lorsqu'il reviendra de convalescence encore sous le choc, KeithAnita (mais aussi Mick Jagger et Marianne Faithfull) abandonneront Brian au Maroc, sans lui laisser un mot. Selon le père de Brian, cela l'a tué à petit feu. En octobre 1967, Brian Jones plaide coupable pour possession de cannabis et est condamné à 3 ans de mise à l'épreuve. Cela lui interdit d'entrer aux États-Unis et donc de participer aux tournées américaines. Sa participation aux enregistrements des Stones devient erratique. Jones ne participe qu'épisodiquement aux sessions de Beggars Banquet, album marquant un renouveau musical et technique par rapport au précédent. On lui doit cependant la partie de guitare slide sur No Expectations et le sitar sur Street Fighting Man. Dans le documentaire One + One, tourné par Jean-Luc Godard pendant les enregistrements de Beggars Banquet, on le voit jouer de la guitare acoustique avec Mick Jagger au moment de la conception de Sympathy for the Devil. Sa partie n'est toutefois pas retenue dans l'enregistrement final.

The Rock and Roll Circus, show organisé par les Stones en décembre 1968 avec la participation de plusieurs grands noms du rock, dont les WhoMarianne FaithfullJohn LennonEric Clapton ou Jethro Tull, marquera la dernière prestation de Brian Jones avec le groupe. Pete Townshend, guitariste des Who pensait déjà que c'était le dernier concert de Brian Jones et beaucoup pensaient que son départ des Stones était proche. Le 9 juin 1969, Brian Jones annonce qu'il quitte les Rolling Stones, officiellement pour divergences musicales. Néanmoins, ce sont les autres membres du groupe qui l'ont informé de leur intention de poursuivre sans lui et qui ont envoyé Charlie Watts pour lui annoncer leur décision. Certaines sources affirment qu'après son éviction, il met toute son énergie dans un nouveau projet de groupe, notamment avec Alexis Korner pour fonder un nouveau groupe dans le style de Creedence Clearwater Revival, qu'il vénérait. D'autres rumeurs, moins fondées, sont basées sur le fait qu'il aurait pu rejoindre Creedence Clearwater Revival en tant qu'harmoniciste ou guitariste rythmique. 

 

Postérité

Brian Jones reste dans l'histoire du rock comme le fondateur des Rolling Stones. Selon Bill Wyman, les Rolling Stones n'auraient jamais existé sans lui. Il est souvent considéré par beaucoup de journalistes comme l'« âme » des Rolling Stones, du fait de son attachement au blues. Multi-instrumentiste de talent, il se fait connaître en Angleterre comme l'un des premiers joueurs de guitare slide du pays, une technique inconnue à l'époque. Ensuite, par sa maîtrise de nombreux instruments, il permet au groupe de se trouver un son à leurs débuts. Keith Richards disait de lui qu'il était capable de jouer de n'importe quel instrument. À partir de 1965, lorsque le groupe prend des orientations plus pop, que Mick Jagger et Keith Richards deviennent progressivement les leaders des Stones, Brian Jones s'intéresse à d'autres styles de musique. En 1968, il enregistre de la musique traditionnelle berbère lors d'un séjour au Maroc, qui sera éditée sous le titre de Brian Jones Presents the Pipes of Pan at Joujouka. Il était ouvert à de nombreux autres artistes et avait noué de bonnes relations avec Jimi Hendrix et Bob Dylan. En 1967, il est le seul Rolling Stone à se rendre au Festival pop de Monterey, où il monte sur scène pour présenter le set de Jimi Hendrix. Néanmoins, Brian Jones était aussi réputé pour sa consommation excessive de drogues et pour ses humeurs changeantes susceptibles de conflit avec ses proches. Bill Wyman a déclaré qu'il y avait deux Brian : « L'un était introverti, timide et profond, l'autre était un paon, grégaire, cherchant toujours à être rassuré par ses pairs ». Selon Mick Jagger, Brian Jones était trop sensible pour être une star du rock. Keith Richards disait à Brian Jones qu'il n'atteindrait jamais les trente ans et ce dernier en avait conscience. Marianne Faithfull déclara, dans son autobiographie, que Mick Jagger et Keith Richards l'humiliaient et le raillaient sans merci et qu'au lieu de le soutenir, tout le monde se moquait de ses problèmes ("One of the things that keeps you alive when you're on the skids is that people care what happens to you"… "It's your life line, and with Brian nobody really cared anymore."). Charlie Watts déclara qu'en le chassant du groupe, ils l'avaient presque tué. L'une des difficultés majeures de Brian Jones au sein des Rolling Stones fut son incapacité à imposer les ébauches de morceaux qu'il composa, donc de ne pas suivre le train de composition du duo Jagger/Richards, ce qui l'avait mis dans une position de faiblesse. Selon Keith Richards, Brian n'a jamais réussi à écrire une chanson complète - uniquement des bribes, qu'il refusait de montrer aux autres membres du groupe. Néanmoins, selon Bill Wyman, les morceaux ébauchés par Brian étaient présentés au groupe mais systématiquement refusés par le duo Jagger/Richards. L'information de Keith Richards se révèle selon la quasi-totalité des sources comme infondée . Il faut dire que le duo n'a jamais apprécié de voir d'autres membres du groupe écrire des chansons : Bill Wyman n'a réussi qu'à enregistrer sa composition In Another Land que parce que Jagger et Richards n'étaient pas au studio ce jour-là. Les seules compositions connues de Brian Jones sont un jingle de 30 secondes pour Kellogg's, la musique du film allemand Vivre à tout prix réalisé par Volker Schlöndorff, Hear It (un morceau cocrédité avec Keith Richards mais qui semblerait n'avoir été composé que par Jones), Dust My Pyramids, Sure I Do (des morceaux qui n'ont jamais été édités par les Stones) et Play with Fire (où il a été récemment crédité sur la compilation Singles Collection: The London Years). Néanmoins, il est à l’origine de la mélodie de Ruby Tuesday et une démo solo de celui-ci existe sur cette chanson. De nombreuses chansons des Rolling Stones se sont construites autour de lui, bien qu'il ne soit pas crédité, comme Paint It BlackUnder My Thumb, Out of Time… À noter, cinq collaborations avec les Beatles : il joue du saxophone sur You Know My Name (Look Up the Number), il est présent lors de l'enregistrement de Yellow Submarine où il participe aux chœurs et où il fait des bruits de verres, participe aux chœurs sur Baby, You're a Rich Man et joue du saxophone sur Helter Skelter et All You Need Is Love. 

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