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Publié par J.L.D.

Un orchestre d'harmonie (ou harmonie) est un ensemble musical regroupant la famille des bois, la famille des cuivres et la famille des percussions.

L'orchestre de fanfare est formé uniquement de cuivres et de percussions. 

 L’orchestre d'harmonie

Sous l'Ancien Régime, s'étaient développés, parmi d'autres ensembles, la musique de la « Grande écurie » royale (dans laquelle des hautbois très sonores - les « hautbois de Poitou » - avaient un des rôles principaux, aux côtés de serpents, de bassons et des timbales). On trouvait aussi, parallèlement, les « joueurs d'instrument » de « grandes bandes » municipales. En 1764 à Versailles, sous Louis XV, les Gardes-Françaises constituent le premier ensemble à vent se rapprochant de l'orchestre symphonique naissant (1 flûte, 6 clarinettes1, 3 bassons, 1 trompette, 2 cors, 1 serpent, et bien sûr des percussions : ici cymbales et grosse caisse). Dès la Révolution française et tout au long du xixe siècle, la facture et l'essor des instruments à vent favorisent l'épanouissement des orchestres d'harmonie. Après la consécration de la clarinette dans la deuxième moitié du xviiie siècle, les révolutions technologiques comme celles de Theobald Boehm et l'avènement de nouveaux instruments comme ceux d'Adolphe Sax enrichissent les orchestres à vent nés sous la révolution de 1789 et disséminés dans l'Europe entière jusqu'au Nouveau Monde. Si certaines formations se sont spécialisées dans la musique militaire, déambulatoire ou de fête de rue s'associant parfois avec des fanfares ou des batteries-fanfares, d'autres ont préféré développer les concerts en kiosques à musique ou en salle. À la fin du xixe siècle et au début du xxe, de nombreux orchestres d'harmonie ont été créés par des groupements d'ouvriers (usines, mines, etc.). Ces orchestres ont par la suite développé en leur sein des écoles de musique afin de former de futurs musiciens aptes à rejoindre leurs rangs, et ont ainsi contribué à étoffer le maillage éducatif en France. Aujourd'hui, en France, la très grande majorité des orchestres d'harmonie est constituée de formations amateurs de statut associatif, même si des musiciens de métier (enseignants, instrumentistes) peuvent en faire partie. Les orchestres d'harmonie professionnels sont surtout des formations militaires et de police (Musique de l'Air, Musiques des Équipages de la Flotte de Toulon, Musique de la Police Nationale, Musique des gardiens de la paix, Orchestre d'harmonie de la Garde républicaine...).

Par définition, une fanfare est un ensemble de musiciens dont les instruments sont exclusivement des cuivres accompagnés occasionnellement de percussions.

  • Avec des instruments à sons naturels, c'est un ensemble :

- de trompes de chasse pour la vénerie.

- de trompettes de cavalerie, de cors de chasse ou de clairons, pour la musique militaire ; ils peuvent être mixés et soutenus de timbales, tambours, grosse caisse, cymbales et même de glockenspiels ou de fifres ; s'y ajoutent parfois des cuivres graves (tubas, saxhorns, hélicons ou sousaphones).

  • Avec les cuivres de l'orchestre symphonique classique (trompettes, cors d'harmonie, trombones, tuba) et des timbales, c'est un ensemble souvent spécialisé dans un répertoire allant du Moyen Âge à la période classique, mais jouant aussi des pièces de musique contemporaine. Son appellation assez courante est Grand ensemble de cuivres.

  • Avec des trompettes, cornets à piston, bugles, cors d'harmonie, altos, trombones, euphoniums, tubas, saxhorns basses et contrebasses et un pupitre très complet de percussions, c'est un orchestre à vent très courant en Angleterre, Suisse, Belgique, Hollande et Allemagne ; son nom devrait être orchestre de fanfare, mais l'anglicisme brass-band est de plus en plus employé.

fanfare_01Par simplification , c'est aussi un groupe de musiciens formé principalement de cuivres mais aussi de quelques bois, notamment de saxophones ; leur véritable appellation devrait être harmonie-fanfare, ces formations étant intermédiaires entre l'orchestre d'harmonie et l'orchestre de fanfare précédent.

Une fanfare est également une sonnerie, une phrase musicale souvent courte, parfois plus longue, à une ou plusieurs voix, servant de signal et jouée par un ou plusieurs instruments de musique de la famille des cuivres lors de manifestations civiles (chasse à courre…) ou officielles (inauguration…), de cérémonies religieuses (sacre ou couronnement…) ou militaires (commémoration…).

La composition d’un orchestre d’harmonie n’est pas fixe : elle dépend pour beaucoup de l’époque et des circonstances dans lesquelles l’œuvre a été composée. Pour sa sérénade Gran Partita, destinée à être joué en plein-air, Wolfgang Mozart ne disposait que d’un effectif réduit, quoique important à l’époque : 2 hautbois, 2 cors de basset, 2 clarinettes, 4 cors et 1 contrebasse (ou contrebasson) Pour sa Grande symphonie funèbre et triomphale, composée en 1840 pour un cortège funéraire, Hector Berlioz avait réuni 200 exécutants qu’il dirigea lui-même tout au long du cortège, sabre au clair, en marchant à reculons

La Grande Symphonie Funèbre et Triomphale est une œuvre d'Hector Berlioz. Créée pour un orchestre d'harmonie, elle fut livrée en 1840 en réponse à une commande officielle du ministre de l'intérieur Charles de Rémusat en prévision de la grande commémoration du dixième anniversaire de la Révolution de 1830 à Paris. Accompagnés d'un grand cortège militaire, vingt-quatre chevaux devaient tirer un immense corbillard vers la place de la Bastille les cercueils de cinquante martyrs qui devaient être déposés sous la nouvelle colonne, tandis que la fanfare devait jouer tout au long de la procession. Berlioz avait depuis longtemps le projet d'une grande Fête musicale funèbre à la mémoire des hommes illustres de la France, renouant avec l'esprit des grandes fêtes patriotiques de la Révolution, et dont le Requiem avait été déjà une première tentative. La commande fut pour lui l'occasion d'adapter et composer en fonction du déroulement prévu de la cérémonie : cortège funèbre passant par la Concorde, la Madeleine et les Grands boulevards, pour lequel il composa la Marche funèbre qui devait être répétée environ six fois ; "Hymne d'adieu" lors de la descente des cercueils dans les caveaux sous la colonne de la Bastille ; et enfin Apothéose pour achever la cérémonie et consacrer les héros. La cérémonie eut lieu le 28 juillet 1840. Berlioz dirigea lui-même, en uniforme de la Garde Nationale et en marchant à reculons, une grande fanfare militaire de deux cents musiciens (cuivres, vents et percussions). La préparation de l'exécution en salle avait été très satisfaisante et frappante, mais son exécution en plein air fut malgré tout dans l'ensemble un échec, gênée par les bruits de la foule et des manœuvres militaires. Reprise en concert en août, l'œuvre fit à nouveau très forte impression. Richard Wagner la jugea "grande de la première à la dernière note", et écrivit ensuite : "Je suis convaincu que cette symphonie perdurera et exaltera le cœur des hommes tant qu'il existera une nation nommée France". Berlioz avait répondu à la solennité de l'événement en offrant une musique efficace et retenue, mais néanmoins pleine de grandeur. Conscient de sa valeur, il en fit plus tard une version pour concert, rajoutant des pupitres de violoncelles et de contrebasses, renommant l'Hymne d'Adieu en Oraison funèbre, et surtout en ajoutant un chœur pour le troisième mouvement sur des paroles de son ami Antoni Deschamps. Cette nouvelle version fut créée à Bruxelles, le 26 septembre 1842. La partition originale de Berlioz recommandait 392 exécutants (192 pour l'orchestre et 200 pour le chœur) ; il y en eut jusqu'à 1800 le 24 juillet 1846 à l'Hippodrome de Paris. La Marche Funèbre est une des plus grandes réussites de Berlioz. Elle porte l'influence de la Symphonie "Héroïque" de Beethoven. L'Oraison funèbre, qui apparaît comme une sombre mélopée, reprend des éléments d'un opéra de jeunesse de Berlioz, Les Francs-Juges (l'invocation d'Arnold) à travers la plainte d'un seul trombone face à l'orchestre. Le troisième mouvement arrive sans interruption, et sonne comme un hymne à la Nation

Il ne faut pas confondre l’orchestre d’harmonie avec l’orchestre de fanfare, formé uniquement de cuivres et occasionnellement de percussions. Le mot "fanfare" désigne aussi un genre de morceau joué par ce type de formation et consistant en une sonnerie qui annonce ou accompagne un événement important. Dans la musique classique, on trouve de nombreuses fanfares. L’une des premières est sans doute la Toccata qui annonce le début de l’Orfeo de Claudio Monteverdi, jouée par 4 trombones, 2 cornets à bouquin, 1 trompette aigüe et 1 timbale (1607

Avec le terme "harmonie-fanfare", on est dans la confusion la plus complète puisqu’on veut désigner une formation intermédiaire entre l’orchestre d’harmonie et l’orchestre de fanfare. Elle s’en distingue cependant par son côté hétéroclite dû à la difficulté de trouver sur place les musiciens nécessaires à la constitution d’un ensemble structuré. L’harmonie-fanfare rassemble donc toutes sortes d’instruments à vent ; on peut même y trouver des cuivres sans pistons dits "naturels" (clairons, trompes…). Au XIXe et XXe siècle, la multiplicité des harmonies-fanfares municipales en France provient bien sûr des orchestres constitués avec les conscrits du service obligatoire à l’armée. On souhaite cependant tendre à la meilleure qualité d’exécution possible, et des concours sont organisés qui favorisent l’émulation. De nos jours le répertoire est encore composé de musiques militaires mais aussi d’adaptations d’airs dans tous les styles

Le terme de "batterie fanfare" est quant à lui très précis puisqu’il désigne une formation constituée uniquement de cuivres naturels, c’est-à-dire sans pistons (clairons, trompettes de cavalerie, cors de chasse) et de tambours. C’est une formation relativement récente, puisque créée dans les années 1950, mais elle renoue avec une tradition ancienne : les instruments dits « d’ordonnance » à son naturel ont rythmé les champs de bataille et le quotidien des armées depuis le début du XIXe siècle. Les cuivres d’avant l’inventiondes pistons sont limités car ils ne peuvent jouer que les notes situées sur les harmoniques de leur son fondamental ; c’est pourquoi les sonneries militaires n’utilisent que les notes de l’accord parfait (qui sont les plus faciles à émettre Le répertoire a d’abord été limité aux marches militaires puis s’est peu à peu enrichi grâce à l’imagination des chefs d’orchestre. La batterie-fanfare militaire est parfois appelée "clique", terme qui, dans le langage familier, désigne aussi un groupe d’individus bruyants ou mal intentionnés.

Les Virtuoses (film, 1996) est un film britannique écrit et réalisé par Mark Herman. Les principaux acteurs sont Pete Postlethwaite, Tara Fitzgerald et Ewan McGregor.

Les Virtuoses (film, 1996)

Synopsis

Au milieu des années 1990, dans le petit village de Grimley, dans le nord de l'Angleterre, des mineurs et leurs familles se battent contre la fermeture de leur mine dans le cadre du programme national de fermeture des houillères au Royaume-Uni. Parmi eux, un brass band qui manque d'espoir, conduit par Danny (Pete Postlethwaite). Ils sont partagés entre leur amour de la musique et leur espoir de participer à la finale du championnat national des brass bands, et la perspective de perdre leur travail et de voir leur communauté se disloquer. C'est l'arrivée d'une nouvelle, Gloria (Tara Fitzgerald), seule femme de l'orchestre, qui va leur redonner l'envie de jouer ainsi que l'espoir dont ils manquaient.

La bande son est interprétée par le Grimethorpe Colliery Band, et l'action du film est elle-même fortement inspirée de l'histoire de ce brass band de mineurs du début des années 1990. Derrière leur aventure, c'est toute la vie des familles de mineurs en grève pour sauver leur mine qui est dépeinte. Le film évoque de nombreux aspects de la chute de ces hommes et de ces femmes : le chômage, la division à l'intérieur des familles, les conflits entre militants qui veulent maintenir un front uni face aux manœuvres de la direction et ceux qui y cèdent par besoin d'argent. Parmi ces parcours dramatiques, on peut retenir le désespoir de Phil, qui tente de se suicider quand il pense avoir perdu travail famille et logement, ou encore la dure prise de conscience de Gloria. Perçue comme celle qui a trahi les siens, elle finit par se révolter quand elle réalise avoir été utilisée à son insu par le patron dans une sordide manipulation pour fermer une entreprise rentable. 

Le film est sorti au Royaume-Uni en 1996, juste avant les élections générales de 1997, et a été perçu par beaucoup comme une critique et a juste raison de la politique menée par le parti conservateur depuis 1979, le thatcherisme et par le gouvernement de John Major.

 

Le brass band

Le "brass band" est en quelque sorte l’équivalent britannique de la fanfare. Il s’en distingue cependant par son instrumentarium, son répertoire et sa zone géographique. Il est surtout répandu dans le Royaume-Uni et ses anciennes colonies, mais d’autres pays l’ont aussi adopté. Composé d’instruments de la famille des cuivres, il comporte surtout des saxhorns (10 cornets à pistons, 1 buggle, 3 saxhorns altos, 2 saxhorns barytons, 2 euphoniums), plus 1 trombone et 4 tubas mais pas de cor ni de trompette. Tous les instruments cités sont à perce conique et relativement large (et non cylindrique et plus étroite comme le cor ou la trompette), ce qui donne à l’ensemble un son homogène et velouté

Les progrès de la facture instrumentale, et notamment la généralisation du piston, ont favorisé la spectaculaire augmentation du nombre des brass bands à partir du milieu du XIXe siècle. Un événement mineur semble y avoir aussi contribué : c’est l’installation à Londres en 1858 du talentueux facteur Gustave-Auguste Besson, principal concurrent à Paris d’Adolph Sax qui avait mis au point dans les années 1840 la famille complète des "saxhorns". Soucieux de garder l’exclusivité de son invention, Sax avait attaqué Besson en justice pour contrefaçon. Ayant perdu le procès, ce dernier avait préféré délocaliser son atelier en Angleterre plutôt que de payer les importants dommages et intérêts qu’on lui réclamait. Une fois à Londres, il pouvait satisfaire tranquillement aux nombreuses commandes que lui adressaient les amoureux du saxhorn.

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