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Publié par J.L.D.

Cette année la.. 

Il est interdit d'interdire !

Mai 68 a été l’un des mouvements sociaux français les plus importants, que cela concerne les étudiants ou les ouvriers. Dans différents pays du monde, tels que l'Allemagne, le Brésil, l'Italie, la Tchécoslovaquie et le Japon, plusieurs manifestations d'étudiants ont également lieu ce même printemps. Mais c’est bien la France qui va connaître une grande révolte étudiante, et la plus grande grève générale depuis 1936.

CAUSES

Elles se situent à la fois sur le plan social, économique et culturel selon que l'on considère les revendications des étudiants ou celles des ouvriers.

Etudiants

Les jeunes condamnent l'impérialisme nord-américain face à l'atrocité de la guerre du Vietnam.

Ils s'opposent à la dégradation de leurs conditions matérielles : la vétusté et le manque d'universités par exemple.

Ils dénoncent la rigidité du pouvoir en général (absence de mixité dans les écoles, système des diplômes injuste, absence de libertés individuelles...

Ils découvrent également la très grande misère près des universités, notamment à Nanterre où il existe encore des bidonvilles.

Ils rejettent la société de consommation dans son ensemble.

La situation de guerre froide entre les capitalistes et les communistes fait naître des idées anti-nucléaires chez les jeunes.

Certains militants critiquent le PCF pour son manque de prise de position envers l'URSS quant à l'existence des goulags.

Quelques groupes de jeunes comme les scouts de France décrient la rigidité du Vatican (refus de la contraception...).

Ouvriers

Après la période euphorique des "30 glorieuses" qu'a représenté la reconstruction de la France après la seconde guerre mondiale, la France connaît une détérioration de sa situation économique : montée du chômage, baisse des salaires (les plus bas de la CEE)...

Dès 1967 et début 1968, les ouvriers font la grève et occupent des usines.

La classe ouvrière revendique une hausse de leur salaire et une diminution de la durée du travail (52 h par semaine à cette période).

Les ouvriers veulent mettre fin à l'autoritarisme des patrons.

Les ordonnances décrétées en 1967 sur l'aménagement de la sécurité sociale doivent selon eux être abrogées.

CHRONOLOGIE DES ÉVÈNEMENTS

22 mars 1968 : l'université de Nanterre est occupée suite aux arrestations de jeunes lors de manifestations contre la guerre du Vietnam. Certains se distinguent dès ce jour, comme Daniel Cohn Bendit, Serge July et Bernard Henri Lévy. Ils revendiquent une liberté d'expression politique. Dès mars, des affrontements avec les forces de l'ordre ont lieu.

2 mai : suite à ces incidents, le doyen de l'université de Nanterre suspend les cours et ferme la fac de lettres.

3 mai : les étudiants quittent Nanterre et occupent la Sorbonne. Ils sont alors évacués de force par la police. Les étudiants réagissent en manifestant violemment contre les forces de l'ordre (jets de pavé, barricades, slogans...). Le quartier latin est en état de siège. Le recteur ordonne la fermeture de la Sorbonne. Bilan de ces affrontements : de nombreux blessés et des arrestations.

4 mai : les pro chinois présents au début des évènements, se désolidarisent du mouvement jugeant que la situation a déjà été trop loin.

6 mai : le mouvement gagne les universités de province.

10 mai : nuit des barricades dans le quartier latin et affrontements contre les CRS.

11 mai : quelques paysans sont solidaires aux étudiants.

Après avoir critiqué le mouvement des jeunes, le PCF tente de rallier les ouvriers aux étudiants.

14 mai : la première grève dans une usine a lieu à Sud-Aviation près de Nantes.

Le 1er ministre, Pompidou exige que la police quitte la Sorbonne pour calmer la situation. Il propose la dissolution de l'Assemblée Nationale afin d'organiser les élections législatives. De Gaulle n'intervient pas.

16 mai : une cinquantaine d'usines dont Renault, sont occupés par les ouvriers.

25 mai : on dénombre neuf millions de grévistes (déjà 6 millions en 1936). Une grève générale paralyse la France puisqu'elle touche tous les secteurs (pénurie d'essence, téléphone, agriculture, lieux culturels...).

27 mai : les accords de Grenelle (négociations organisées par Pompidou) sont signés mais la grève continue.

29 mai : De Gaulle part en Allemagne pour y rencontrer le Général Massu.

30 mai : il dissout l'Assemblée Nationale.

Une marche a lieu pour soutenir le président et protester contre ce mouvement social.

mi-juin : la Sorbonne est évacuée. Le travail reprend presque partout en France.

30 juin : victoire des gaullistes aux élections législatives.

RESULTATS ET ACQUIS SOCIAUX  DE MAI 68

Amélioration des conditions de travail
Les accords de Grenelle ont amélioré les conditions de travail des ouvriers :
augmentation du SMIC de 35 % (600 F par mois), hausse de 10 % des salaires, création d'une section syndicale d'entreprise, 4ème semaine de congés payés.

Influences sur le plan socio-culturel
valorisation de l'individu, de sa créativité, refus de l'autorité, libération sexuelle avec l'arrivée des contraceptifs, du mouvement féministe MLF, qui permettra en 1975, la loi sur l'avortement, dénonciation des régimes communistes, à l'école, l'enfant peut désormais s'exprimer et participer aux décisions.

Influences sur le plan économique et social
création du système d'auto gestion d'entreprise, remise en cause de l'armée et du nucléaire, avec l'apparition de mouvements écologiques, sur le plan religieux, bouleversement dû au refus du Vatican de la contraception, au mouvement de prêtres ouvriers. On constate une diminution du nombre de pratiquants.
Les Français adoptent progressivement une position critique à l'égard de la politique et se méfient du militantisme politique. Lors du référendum sur la régionalisation par lequel le général De Gaulle veut décentraliser les lieux de décisions et modifier le rôle du Sénat, il promet de quitter la présidence si les français optent pour le "non". Dès le résultat du référendum, De Gaulle part.

QUELQUES SLOGANS DE MAI 68

les murs ont la parole
CRS = SS
cours camarade, le vieux monde est derrière toi
la base doit emmener la tête
on ne revendiquera rien, on ne demandera rien, on prendra, on occupera
soyez réaliste, demandez l'impossible..

CONCLUSION

Mai 68 marque une ouverture brutale de la culture française au dialogue social et médiatique. C'est une étape importante dans la prise de conscience de la mondialisation de cette société moderne, et une remise en cause de la société de consommation.

2007-2023 lemondepolitique.frhttps://www.lemondepolitique.fr/culture/mai-68

 

Mai 68 en 10 slogans inoubliables - Elle

Mai 68, un printemps dans la rue | Lelivrescolaire.fr

Militants de Mai 68 : que sont-ils devenus ?

Mais revenons a la musique de cette année la.. 

Le record de présence au top 10 des classements de 1968 est obtenu par deux groupes. Tout d’abord les grecs Aphrodite’s Child classent « Rains And Tears » durant 12 semaines à la première place. Le total dans les 10 meilleurs s’élève à 16 semaines. Ensuite, les Moody Blues tentent de rivaliser avec 16 semaines aussi pour « Nights In White Satin » contre 4 seulement au sommet. 15 semaines feront du « Days Of Pearly Spencer » de David McWilliams la 3ème chanson la plus écoutée cette année-là.

Outre les monstres sacrés cités ci-dessus, retenons la présence non négligeable de nombreux autres grands tubes. Notons que Joe Cocker se démarque avec 5 semaines de #1 pour son « With A Little Help From My Friends », ex-aequo avec le « Il est 5 heures, Paris s’éveille » de Jacques Dutronc. Enfin, le jeune William Sheller devra se contenter de 3 semaines de gloire absolue avec « My Year Is a Day » au sein de son groupe Les Irrésistibles.

Sur: https://tubesenfrance.com/annees-60/classements-de-1968/

N° 1
APHRODITE'S CHILD

Créé en 1967, suite à la prise de pouvoir en Grèce du Général PAPADOPOULOS par un coup d’état, le groupe APHRODITE’S CHILD est composé de quatre membres contraints comme beaucoup d’artistes à quitter leur pays pour continuer à exercer leur activité : Demis ROUSSOS à la basse et au chant, Vangelis PAPATHANASSIOU aux claviers et aux arrangements, Loukas SIDERAS à la batterie et aux choeurs, et Anargyros “Silver” KOULOURIS à la guitare.

N° 1 

Rain And Tears (La Pluie Et Les Larmes)

Vangelis : sept musiques iconiques du compositeur grec disparu

Paroles et traduction de la chanson 

«Rain And Tears» par Aphrodite's Child

Rain And Tears (La Pluie Et Les Larmes)

[Chorus]
[Refrain]
Rain and tears are the same
La pluie et les larmes sont identiques
But in the sun
Mais au soleil
You've got to play the game
Tu dois jouer le jeu

When you cry in winter time
Quand tu pleurs durant l'hiver
You can pretend
Tu peux prétendre
It's nothing but the rain
Qu'il ne s'agit que de gouttes de pluie

How many times I've seen
Combien de fois ai-je vu
Tears coming from your blue eyes
Les larmes venir à tes yeux bleus

[Chorus]
[Refrain]

Give me an answer of love
Donne-moi une preuve d'amour
I need an answer of love
J'ai besoin d'une preuve d'amour

Rain and tears, in the sun
La pluie et les larmes, au soleil
But in your heart
Mais dans ton coeur
You feel the rainbow waves
Tu ressens les ondes de l'arc-en-ciel

Rain and tears both I shun
La pluie et les larmes, je fuis aussi bien l'un que l'autre
For in my heart
Car dans mon coeur
There'll never be a sun
Il n'y aura jamais de soleil

[Chorus]
[Refrain]

Publié par Auron le 11 janvier 2004

L'histoire d'une chanson: Rain And Tears - Aphrodite s Child

Aphrodite s Child a sorti la chanson "Rain And Tears" en juillet 1968.

“Rain and Tears” est une chanson du groupe grec Aphrodite’s Child. La chanson figure sur le premier album studio "End of the World" du groupe sorti en juillet 1968 sur le label Mercury. Elle est devenue un grand succès en Europe, atteignant la première place en France La chanson a été écrite par Evangelos Papathanassiou et Boris Bergman sur les motifs du Canon de Pachelbel. L’enregistrement a été produit par Pierre Sberro. 

Les paroles parlent d’une relation dans laquelle le chanteur demande de l’amour, mais a l’impression d’être repoussé. Les paroles comparent la pluie et les larmes, en disant qu’elles sont toutes les deux malheureuses et…Alors que la pluie finit par s’arrêter, les larmes peuvent continuer à couler. Pour que le soleil apparaisse et que la pluie cesse, le chanteur dit qu’il faut “jouer le jeu”. Cela pourrait signifier que pour réussir dans une relation, il faut y mettre du sien et ne pas la prendre pour acquise. Sur https://radio.callmefred.com/histoire_chanson/rain-and-tears-aphrodite-s-child/

N° 2
THE MOODY BLUES 

Les Moody Blues sont un groupe de rock anglais formé à Birmingham en 1964. Initialement composé du claviériste Mike Pinder, du multi-instrumentiste Ray Thomas, du guitariste Denny Laine, du batteur Graeme Edge et du bassiste Clint Warwick. Le groupe s'est fait connaître en jouant du rhythm and blues. Composition : Pinder, Thomas, Edge, le guitariste Justin Hayward et le bassiste John Lodge. Graeme Edge a été le seul membre permanent du groupe tout au long de son histoire.                                                         https://radio.callmefred.com/histoire_chanson/nights-in-white-satin-the-moody-blues/

Paroles et traduction de la chanson «Nights In White Satin» par The Moody Blues

Nights In White Satin
(Nuits De Satin Blanc)

Nights in white satin,
Nuits de satin blanc,
Never reaching the end,
N'arrivant jamais à leur terme
Letters I've written,
Lettres que j'ai écrites,
Never meaning to send.
Sans jamais avoir l'intention de les envoyer
Beauty I'd always missed
Beauté que je n'avais jamais su voir
With these eyes before, (1)
Avec mes yeux d'avant
Just what the truth is
Simplement quelle est la vérité
I can't say anymore. (2)
Je ne saurais plus le dire

'Cause I love you,
Car je t'aime,
Yes, I love you,
Oui, je t'aime,
Oh, how, I love you.
Oh, comme, je t'aime.

Gazing at people,
Observant les gens
Some hand in hand,
Certains marchant main dans la main
Just what I'm going thru
Les épreuves que j'endure
They can't understand.
Ils sont simplement incapables de les comprendre

Some try to tell me
Certains essaient de me faire part
Thoughts they cannot defend,
De leurs réflexions qu'ils ne peuvent argumenter
Just what you want to be
Exactement ce que tu veux être
You will be in the end,
Tu finiras par le devenir,

And I love you,
Et je t'aime
Yes, I love you,
Oui, je t'aime,
Oh, how, I love you.
Oh, comme, je t'aime.
Oh, how, I love you.
Oh, comme, je t'aime.

Nights in white satin,
Nuits de satin blanc,
Never reaching the end,
N'arrivant jamais à leur terme
Letters I've written,
Lettres que j'ai écrites,
Never meaning to send.
Sans jamais avoir l'intention de les envoyer
Beauty I'd always missed
Beauté que je n'avais jamais su voir
With these eyes before,
Avec mes yeux d'avant
Just what the truth is
Simplement quelle est la vérité
I can't say anymore.
Je ne saurais plus le dire

'Cause I love you,
Car je t'aime
Yes, I love you,
Oui, je t'aime,
Oh, how, I love you.
Oh, comme, je t'aime.
Oh, how, I love you.
Oh, comme, je t'aime
(x2)__________
(1) littéralement : avec ces yeux auparavant

(2) littéralement : je suis devenu incapable de le dire

Publié par sneaky13 le 25 janvier 2004 

L'histoire de la chanson "Nights In White Satin"  sur : https://radio.callmefred.com/histoire_chanson/nights-in-white-satin-the-moody-blues/

The Moody Blues a sorti la chanson Nights In White Satin. Date: 10/11/1967.

La chanson a d’abord été enregistrée pour une émission de la BBC appelée Saturday Club. Cette toute première version a ensuite été incluse dans l’album Live at the BBC : 1967-1970. La première version de la chanson en single est enregistrée le 8 octobre au Studio One de Decca, au tout début de la session d’enregistrement de Days of Future Passed. 

La chanson est dans la tonalité de mi mineur et utilise l’accord de sixte napolitaine.

Nights in White Satin est sorti en single le 10 novembre 1967. En janvier 1968, il entre à la 35e place du hit-parade britannique et le 17 février 1968, il atteint la 19e place du classement. Il se vend alors à 20 000 exemplaires par jour et reste dans le classement pendant onze semaines. Le single a eu plus de succès en France et a atteint la première place pendant une semaine. Il s’est vendu à environ 516 000 exemplaires et est devenu le 100e single le plus vendu des années 1960 dans le pays. La chanson raconte comment l’amour peut rendre les gens heureux et satisfaits, même lorsque le monde qui les entoure est sombre et déprimant. Sur : https://radio.callmefred.com/histoire

 

Sept minutes et trente-huit secondes de miel. Avec ce titre aux arrangements symphoniques noyés de mellotron(1)    les Moody Blues lancent la mode du rock progressif lent. La chanson, qui connaît un succès instantané en Europe, mettra près de trois ans à traverser l’Atlantique pour devenir un tube mondial. Au point de supplanter le concurrent d’alors, Procol Harum et son « A Whiter Shade of Pale ».

PAR PHILIPPE BARBOT sur : https://www.rollingstone.fr/radio-classique

S’il est une chanson emblématique de ce méli-mélo mellotronique, c’est bien « Nights in White Satin », des Moody Blues. Publié en single le 10 novembre 1967, fleuron de l’album Days of Future Passed, le morceau devra pourtant attendre quelques années avant de devenir un tube américain, donc international, grâce à l’obstination d’un DJ de Seattle. En France, il se classa en tête des hit-parades dès sa sortie : sa version originale de sept minutes et trente-huit secondes, juste un peu plus longue que le futur « Hey Jude » des Beatles, constituait le slow idéal des boums adolescentes.

https://www.rollingstone.fr/radio-classique

(1)  Le mellotron est un instrument de musique polyphonique à clavier qui produit des sons préalablement enregistrés sur des bandes magnétiques. Il est largement utilisé dans les années 1960 et 1970, notamment par les formations de rock progressif.

Le principe de fonctionnement du Mellotron  est simple : à chaque pression sur une touche de son clavier, il déclenche la lecture d’une bande magnétique de huit secondes, avant de revenir à sa position initiale.

N° 3
DAVID McWILLIAMS

 

David McWilliams

Bercé par les chants traditionnels irlandais, David McWilliams s'est lancé dans la musique folk très tôt avant de se produire dans les bars. Ses talents d’interprète et de compositeur se sont révèlés en 1967 avec la sortie du morceau « Days of pearly spencer ». S' il n’a jamais connu d’autres succès depuis, sa Chanson a quant à elle résonné tout au long du Summer of Love californien.

C’est le 45 tours, “Days of pearly spencer”, qui marque le début et l’apogée de sa carrière. En octobre 1967, le titre est diffusé en boucle sur la station pirate, Radio Caroline, avant d’être repris sur les stations périphériques. Le morceau devient un succès planétaire, aussi bien aux Etats-Unis durant le Summer of Love, qu’en Europe. Seule exception, l’Angleterre, où David McWilliams connaît un succès plus timide.

Fort de sa soudaine notoriété, David McWilliams sort un an plus tard un troisième album, intitulé « Volume 3 ». C’est de nouveau un échec pour l’artiste qui reçoit avec ce nouveau disque un accueil mitigé du public.
Le fait que ce dernier déteste se produire en concerts le pénalise fortement dans la promotion de son nouvel album 

Le chanteur se retrouve alors sans maison de disque et peine à retrouver un label. Malgré tout, son manager, Phil Solomon, continue de le soutenir, beaucoup plus que son autre artiste vedette, Van Morrison avec le groupe Them.

Il revient sur le devant de la scène en 1972 avec le disque « Lord Offaly » avant d’enchaîner avec deux albums qui passent également inaperçus. Désormais, ses disques ne sont plus distribués qu’au Pays-Bas ! Excédé, David McWilliams décide d’arrêter la musique en 1982.

Il décède le 8 juillet 2002, seulement quelques mois après la sortie d’une compilation de ses titres « The days of David McWilliams » (2001). Sur https://www.nostalgie.fr/artistes/david-mcwilliams/biographie

 

A l’origine, «Days of Pearly Spencer» est une ballade, le producteur-arrangeur est Mike Leander l’auteur de la partie des cordes sur «As Tears Go Buy» des Rolling Stones et sur le disque de McWilliam il va refaire la même alchimie en y mettant une magnifique orchestration. La voix du chanteur, au moment du refrain et pour donner cet effet de mégaphone déformé (Qu’il n’a jamais eu !), sera enregistrée dans une cabine téléphonique proche du studio. Le single va faire le tour de l’Europe et sera surtout très bien reçu par les hollandais qui aussi recevaient Radio Caroline. Le hit sortira sur son second album «David McWilliams Vol.2» qui se vendra à un million d’exemplaires et se classera n°23 dans les charts. Il sortira l’année suivante, un simple intéressant et à découvrir «Mr Satisfield» couplé avec «Poverty Street» un titre toujours d’actualité de nos jours.

Publié par Pat Slade 

Libellé : Pat Slade, Pop Sur https://ledeblocnot.blogspot.com/2020/04/david-mcwilliams-days-of-pearly-spencer.html

Paroles et traduction de la chanson «Days Of Pearly Spencer» par David McWilliams

Days Of Pearly Spencer (Le Jours De Pearly Spencer)

A tenement, a dirty street
Un pauvre immeuble, une rue sale
Walked and worn by shoeless feet
Parcourue et usée par des pieds nus
Inside it's long and so complete
à l'intérieur elle est longue et si complète
Watched by a shivering sun
Observée par un soleil tremblotant
Old eyes in a small child's face
Les yeux vieillis dans le visage d'un petit enfant
Watching as the shadows race
Qui regardent la course des ombres
Through walls and cracks and leave no trace
A travers les murs fissurés sans laisser de trace
And daylight's brightness shuns
Et évitent la lumière du soleil

The days of Pearly Spencer
Les jours de Pearly Spencer
The race is almost run
Son parcours va bientôt prendre fin

Nose pressed hard on frosted glass
Le nez collé à la vitre givrée
Gazing as the swollen mass
Regardant alors que la foule dense
On concrete fields where grows no grass
Sur les champs de béton où ne pousse pas d'herbe
Stumbles blindly on
Trébuche à l'aveuglette
Iron trees smother the air
Des arbres en fer étouffent l'atmosphère
But withering they stand and stare
Mais flétrissant ils restent droit à regarder
Through eyes that neither know nor care
A travers leurs yeux qui ni ne savent ni se soucient
Where the grass is gone
De ce qu'est devenue l'herbe

The days of Pearly Spencer
Les jours de Pearly Spencer
The race is almost run
Son parcours va bientôt prendre fin

Pearly where's your milk white skin
Pearly où est passée ta peau blanche comme le lait
What's that stubble on your chin
C'est quoi cette barbe de plusieurs jours à ton menton
It's buried in the rot gut gin
Elle est ensevelie dans le gin fabriqué maison
You played and lost not won
Tu as joué et perdu
You played a house that can't be beat
Tu as joué contre une maison de jeux imbattable
Now look your head's bowed in defeat
Regarde maintenant tu baisses la tête en signe de défaite
You walked too far along the street
Tu t'es avancé trop loin sur la route
Where only rats can run
Où seuls les rats peuvent courir

The days of Pearly Spencer
Les jours de Pearly Spencer
The race is almost run
Son parcours va bientôt prendre fin
The days of Pearly Spencer
Les jours de Pearly Spencer
The race is almost run(x2)
Son parcours va bientôt prendre fin(x2)

A tenement, a dirty street
Un appartement, une rue sale
Remember worn and shoeless feet
Rappelle-toi des pieds nus et usés
Remember how you stood to beat
Rappelle-toi comment tu te battais pour changer
The way your life had gone
La tournure qu'avait pris ta vie
So Pearly don't you shed more tears
Alors Pearly ne verse plus de larmes
For those best forgotten years
Sur ces années qu'il vaut mieux oublier
Those tenements are memories
Ces appartements sont les souvenirs
Of where you've risen from
De la situation(1) dont tu as réussi à sortir

The days of Pearly Spencer
Les jours de Pearly Spencer
The race is almost won
La course est presque gagnée

(1) littéralement : d'où

Publié par sneaky13 le 23 mars 2004

N° 4
SYLVIE VARTAN

C’est en décembre 1967 que Jean-Jacques Debout trouve l’idée de cette chanson alors qu’il est dans un taxi qui l’amène de Vincennes (Val-de-Marne) à Paris. Au niveau du château de Vincennes, une grosse moto pilotée par une jeune femme double le taxi à vive allure. Le chauffeur de ce taxi se met alors à hurler : “les filles d’aujourd’hui sont comme les garçons”. De retour à son domicile, Jean-Jacques Debout téléphone à Eddy Vartan, le frère et producteur de Sylvie Vartan pour lui parler de ce titre. Le lendemain, Sylvie Vartan est séduite par ce morceau et le veut très rapidement car elle entre dans quelques heures en studio pour enregistrer son 7ème 33 tours. C’est la première chanson de la face A de ce 45 tours. A sa sortie, se titre se classe n°2 en France, n°7 en Italie, et n°8 en Belgique. Il se vend à plus de 150 000 exemplaires. Il est certifié Disque d’Or. C’est l’un des grands tubes de l’année 1968.

Ce titre figure sur Comme un garçon, le 7e album studio de Sylvie Vartan sorti en 1967. Sylvie Vartan a aussi enregistré ce titre en anglais, en espagnol et en italien.

Fabrice LAFITTE Sur: https://www.histoiredeschansons.com/sylvie-vartan-comme-un-garcon/

Sylvie Vartan - Comme Un Garçon (CD Mini LP) L'album dont la légende dit qu'il a été enregistré en une nuit à Londres. Arrangé par Reg GUEST et le célèbre Arthur GREENSLADE. Premier opus composé exclusivement de chansons originales (signées Eddie VARTAN, Eric CHARDEN...). Et pochette renaissance" créée par PASCALINI.

 

Sylvie Vartan affirme avec une triste naïveté que l’On a toutes besoin d’un homme. Même son de cloche dans Comme un garçon et sa morale conservatrice : « Je suis une petite fille/Tu fais ce que tu veux de moi/Je suis une toute petite fille/Et c’est beaucoup mieux comme ça. » D'après  "Mai 68, la chanson au pouvoir !"
Nicolas Magenham | 18/05/23 sur: https://www.qobuz.com/be-fr/magazine/story/2023/02/05/mai-68-la-chanson-au-pouvoir/

PAROLES DE LA CHANSON COMME UN GARÇON PAR SYLVIE VARTAN
Paroles de Roger DUMAS
Musique de Jean-jacques DEBOUT
© EMI MUSIC PUBLISHING FRANCE, SEMI

Comme un garçon j'ai les cheveux longs
Comme un garçon je porte un blouson
Un médaillon, un gros ceinturon
Comme un garçon
Comme un garçon moi je suis têtue
Et bien souvent, moi je distribue
Des corrections faut faire attention
Comme un garçon
Pour-tant je ne suis qu'un' fil-le
Et quand je suis dans tes bras
Je n'suis qu'une petit' fil-le
Perdue quand tu n'es plus là

Comme un garçon moi j'ai ma moto
Comme un garçon j'fais du rodéo
C'est la tereur à deux cents à l'heure

Comme un garçon
Comme un garçon je n'ai peur de rien
Comme un garçon moi j'ai des copains
Et dans la band' c'est moi qui command'
Comme un garçon
Pour-tant je ne suis qu'un' fil-le
Et quand je suis -vec toi
Je n'suis qu'une petit' fil-le
Tu fais ce que tu veux de moi

Comme un garçon j'ai les cheveux longs
Comme un garçon je porte un blouson
Un médaillon, un gros ceinturon
Comme un garçon
Comme un garçon toi, tu n'es pas très attentionné
T'es dé-con-trac-té
Mais avec toi je n'suis plus jamais

Comme un garçon
Je suis u-ne petit' fil-le
Tu fais ce que tu veux de moi
Je suis un' tout' petit' fil-le
Et c'est beau-coup mieux comm' ça voilà
!

N°5
THE BEATLES

 

"Hey Jude" ne sera pas inclus dans l'"album blanc" des Beatles. (DR)"Hey Jude" ne sera pas inclus dans l'"album blanc" des Beatles. (DR)

Nous sommes le 29 juillet 1968. En début de soirée, les Beatles se retrouvent au studio EMI, à Londres, et commencent à travailler sur Hey Jude. Ils vont boucler six prises de la chanson avant de se séparer vers 4 heures du matin. La nuit suivante, le 30 juillet, ils boucleront 12 prises de plus. Ce sera le 31 juillet, au Studio Trident, finalement, que les Beatles enregistreront la version définitive de la chanson – Paul McCartney au piano et au chant, John Lennon à la guitare acoustique, George Harrison à la guitare électrique, Ringo Starr à la batterie. Et, le 1er août, 36 musiciens viennent enregistrer la longue coda orchestrale d’Hey Jude. Après avoir posé violons, altos et cuivres, ils vont frapper dans leurs mains en chantant les lalala les plus célèbres des années 60...

France Info, Bertrand Dicale
Radio France

Hey Jude : The Beatles : paroles, traduction, histoire…

Les paroles de la chanson

Hey Jude, don’t make it bad.
Take a sad song and make it better.
Remember to let her into your heart,
Then you can start to make it better.

Hey Jude, don’t be afraid.
You were made to go out and get her.
The minute you let her under your skin,
Then you begin to make it better.

And anytime you feel the pain, Hey Jude, refrain,
Don’t carry the world upon your shoulders.
For Well you know that it’s a fool who plays it cool
By making
his world a little colder.

Hey Jude, don’t let me down.
You have found her, now go and get her.
Remember to let her into your heart,
Then you can start to make it better.

So let it out and let it in, Hey Jude, begin,
You’re Waiting for someone to perform with.
And don’t you know that it’s just you, Hey Jude, you’ll do,
The movement you need is on your shoulder.

Hey Jude, don’t make it bad.
Take a sad song and make it better.
Remember to let her
under your skin,
Then you’ll begin to make it
Better better better better better better, oh.

La traduction de la chanson

Eh Jude ne gâche pas tout,
Prend une chanson triste et améliore là.
Souviens toi que tu dois lui laisser une place dans ton cœur,
C'est seulement ainsi que les choses iront mieux.

Et chaque fois que tu sens de la peine,
Eh Jude, laisse tomber.

Ne porte pas le monde sur tes épaules.
Car tu sais fort bien, que c'est une connerie,
Que d'être un frimeur,
Dans un monde un peu plus froid.

 Eh Jude, ne me laisse pas tomber.
Maintenant que tu l'as trouvé, prend-la.
Souviens toi, Eh Jude,, que tu dois lui laisser une place dans ton cœur,
C'est seulement ainsi que les choses iront mieux.

 Alors laisse les choses comme elles sont.
Eh Jude, vas-y
Tu cherches quelqu'un avec qui jouer

 Et ne sais-tu pas que c'est seulement toi,
Eh Jude, fais le,
Le mouvement dont tu as besoin est sur tes épaules.

 Eh Jude, ne gâche pas tout,
Prend une chanson triste et améliore la.
Souviens toi que tu dois lui laisser une place dans ta peau, 
Crest seulement ainsi que les choses iront mieux. Eh Jude, n'ai pas peur, 
Tu es né pour la faire tienne,
Dés que tu l'auras dans ta peau,
Alors les choses commenceront à aller mieux.

L’histoire de la chanson

Comme nous l'avons dit, « Hey Jude » est une composition de Paul McCartney. Malgré cela, il nous faut nous arrêter quelques instants sur la vie privée…la vie de couple, de l'autre figure emblématique du groupe : John Lennon.
A cette époque, le guitariste rythmique du groupe fréquentait depuis quelques mois déjà Yoko Ono, une jeune artiste Japonaise qu'il avait rencontré pour la première fois le 9 Novembre 1966 à la galerie Indica à Londres.
Alors qu'ils commencèrent à vivre ensemble, la première épouse de John, Cynthia (mère du petit Julian) entama la procédure de divorce. En attendant de récupérer sa propriété de Kenwood, John, en compagnie de Yoko, s'installa dans un petit appartement au centre de Londres ( Montagu Square ).

John laissait donc, en se séparant de sa première femme, son seul enfant à l'époque derrière lui…Or, Paul avait toujours était proche (beaucoup plus que John d'ailleurs…) de Julian, âgé seulement de cinq ans.
« Take a sad song, and make it better »…

Paul alla un jour en voiture rendre visite à Cynthia et Julian, afin de les réconforter, et marquer par la sorte son soutien. Paul partit ce jour là de sa propriété de St. John's Wood, pour une heure de trajet environ.
Soucieux d'utiliser tout le temps qui était à sa disposition pour essayer de composer de nouvelles chansons, Paul se mit à improviser quelques vers , au hasard, durant le trajet (une pratique habituelle pour lui…), touché par l'épreuve qui se présentait au petit Julian.

De « Hey Julian » à « Hey Jules », il n'y à qu'un pas…effectué, car cela sonnait déjà mieux. Dans la voiture, Paul trouva les premiers vers de la chanson…

Julian Lennon a toujours su qu'il avait été l’élément déclencheur de ce tube planétaire. Bien plus tard, en 1987, Julian et Paul se rencontrèrent à New York :

Julian Lennon (1987 ) : « C'était la première fois depuis des années que nous avions l'occasion de nous asseoir et de discuter tous les deux. Il ma dit qu'il s'était beaucoup inquiété pour moi à l'époque, qu'il pensait à ce qu'il m'arrivait, et à ce que serait mon avenir. Paul et moi étions très proches, j'étais plus souvent avec lui qu'avec papa. Peut être que Paul s'intéressait plus aux enfants. »

Julian Lennon (1987) : « Nous étions très copains [ à propos de Paul ] et je pense qu'il y a bien plus de photos de moi en train de jouer avec Paul que de photos de moi avec papa… ».
Il est a noter, pour la petite histoire, que l'enregistrement de « Hey Jude » s'est effectué les 30 et 31 Juillet, journées où le magasin Apple fut fermé définitivement, et sa marchandise offerte aux personnes formant de longues files d'attente devant la boutique. Ceci allait avoir une conséquence inattendue en relation avec la chanson.
Comme le magasin était vide, quelqu'un suggéra d'utiliser la vitrine (particulièrement bien placée à Londres, puisque située dans un espace très fréquenté) pour faire la promotion du single à venir. Paul s'en chargea et écrit « Hey Jude » sur la vitrine.

Seul problème, c'est qu'à ce moment, personne n'avait encore entendu la chanson, et donc le sens de ce message…qui de tel sorte écrit sur une vitrine pouvait facilement porter à malentendu. Le mot « jude » allait effectivement être malencontreusement interprété…la vitrine fut retrouvée détruite dès le lendemain !
Paul McCartney : « J'ignorais totalement que ça signifiait « juif ». Quand on regarde les films sur l'Allemagne Nazie, on peut voir le slogan « Juden Raus » accompagné de Létoile de David peint sur les vitrines badigeonnées. Je jure que je n'avais jamais fait le rapprochement. »

Le 45T « Hey Jude » (et également « Révolution » que l'on peut y associer) connu un succès considérable à l'époque. Il s'agit même du single des Beatles s'étant le mieux vendu de toute leur carrière, avec cinq millions d'exemplaires écoulés avant même la fin de l'année 68. Bien entendu, le 45T occupa la première place des charts du monde entier…( quelques exemples : Danemark, RFA, Malaisie, Suède, Nouvelle-Zélande, France, Belgique,…)
De nombreux artistes reprirent, comme à l'accoutumé, ce titre phare du XXème siècle. Au rang desquels figurent Ray Charles, Petula Clarck, les Everly Brothers, Ella Fitzgerald, Diana Ross, Elvis…On peut même entendre, sur un pirate, les membres de Metallica fredonner quelques secondes de « Hey Jude » en studio…
Sur le support vidéo de l'anthologie figure la version live du « David Frost Show » dans lequel les Beatles avaient interprété « Hey Jude » à la télévision.

Cette chanson est également un incontournable des concerts donnés par Paul, que l'on retrouve notamment sur ces albums live « Tripping The Live Fantastic » et « Back In The U.S. » (« Back In The World ») et DVD du même nom…Macca interpréta également cette chanson assez récemment lors du « Party at Palace » en compagnie de nombreux autres artistes dans les jardins de Buckingam à Londres, en présence de la Reine d'Angleterre…

 

https://yellow-sub.net/beatles/les-chansons-des-beatles/the-beatles-toutes-les-chansons/76163-hey-jude-the-beatles-paroles-traduction-histoire

N°7
THE EQUALS

"Baby Come Back", énorme tube du premier groupe pop anglais à réunir Blancs et Noirs.

France Info, Bertrand Dicale
Radio France

Nous sommes le 31 juillet 1968 et Baby Come Back est à mi-chemin. Comme cela arrive souvent, les chansons britanniques mettent du temps à conquérir la France entière. Et ce single-là est au milieu du gué. La chanson est entrée le 29 juin à la cinquième place du hit parade d’Europe N°1 mais France Inter ne la classera dans le sien que le 18 août – à la 7e place – et RTL attendra le 24 août, en 6e position. Presque deux mois pour convaincre les trois hit-parades français les plus influents.  Mais ce titre qui sera bientôt ancré dans toutes les mémoires européennes a mis, aussi, du temps à convaincre le public de Grande-Bretagne. 

Publié le 31/07/2018 

 

 The Equals - Baby Come Back

L’histoire retiendra, hormis leur single au succès unique, que The Equals furent l’un des tout premiers groupes rock multi-racial. A l’heure où les Beatles, les Stones, les Kinks ou les Animals cartonnent au box-office anglais, les formations mêlant blancs et noirs ne sont pas légions. On retiendra par exemple Love, le groupe de rock psychédélique californien mené par l’afro-américain Arthur Lee, qui émergea à la même période. Mais autant dire que cette homogénéité est encore rare. Les deux frères jumeaux Lincoln et Dev Gordon, originaires de la Jamaïque, associés à un guitariste de Guyane et deux anglais bien blancos eux, forment le visage de cette étrange association. Ce sont ces racines exotiques qui apportent aux Equals leur originalité au travers d’une musique encore méconnue, le ska ainsi que quelques touches de reggae. Le quintet se produit régulièrement dans le nord de Londres et ouvre pour quelques artistes de prestige comme Solomon Burke, Bo Diddley ou Wilson Pickett, damant le pion à des gros mastodontes du circuit comme Cream ou Procol Harum. Le charisme du chanteur Eddy Grant, qui s’affiche souvent sur scène avec une perruque blonde, joue en faveur des Equals qui rentrent dans les bonnes grâces d’Edward Kassner, patron de President Records. Il a seulement dix-huit ans mais pond déjà ses propres compositions et s’affirme comme le principal moteur du groupe. Il faut dire que dès l’adolescence, le bougre s’est bricolé sa propre guitare avant que son père ne lui montre quelques accords et ne lui achète un ampli. Le reste est le travail de son talent d’autodidacte. Il écrit notamment les singles I Won’t Be There, Hold Me Closer et Baby Come Back alors qu’il est à peine majeur. Ces deux derniers titres sortent justement dès 1966, respectivement en face A et B. Mais le 45 tours est un flop retentissant en Grande-Bretagne où il ne parvient même pas à entrer dans les charts. Leur musique aux influences éclectiques, mêlant soul, blues et pop, ne colle pas aux attentes du public anglo-saxon encore sous l’envoutement des groupes beat. Il faut attendre qu’un DJ allemand tombe dessus et le diffuse à outrance pour que le single parvienne enfin à percer. Et là encore, c’est la face B avec Baby Come Back qui retient l’attention, la face A passant définitivement à la trappe. Il est numéro un dans de nombreux pays d’Europe, ce qui intrigue du côté de Londres où le morceau finit par ressortir au printemps 1968. C’est la consécration. The Equals engrangent encore quelques titres dans le Top Ten comme Viva Bobby Joe et Black Skin Blue Eyed Boys qui traitent autant des aspirations communes à la jeunesse que des bouleversements sociaux et politiques. Ils s’affichent aussi régulièrement à l’émission « Top of the Pops » en Angleterre qui est suivie à grande échelle ainsi que dans son équivalent allemand « Beat Club », forts de leur popularité intacte auprès du public germanique. Mais un terrible accident de la route impliquant les cinq membres mit fin au rêve en septembre 1969. Eddy Grant, qui fut le plus sérieusement blessé, retourna dans sa Guyane natale pour entamer une longue convalescence. Ce départ signa la séparation du groupe puisque Grant décida d’entamer une carrière solo dans la foulée. Il parviendra remarquablement à tirer son épingle du jeu avec quelques hits mémorables durant la décennie suivante comme Electric Avenue (numéro 2 aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne) ou I Don’t Wanna Dance (numéro un en Grande-Bretagne). Quant aux Equals, ils continuèrent tant bien que mal leur petit bonhomme de chemin après le départ de Grant. Mais sans leur tête pensante, ils ne parvinrent jamais à regagner les sommets ce qui dut les amener souvent à vouloir l’implorer : Baby, Come Back.

Le single est numéro un en Angleterre pour trois semaines à l’été 1968, soit deux ans après sa sortie initiale. Au total, il resta classé dix-huit semaines. Il décroche aussi la première place en Belgique et Afrique du Sud. Mais aux Etats-Unis, le morceau ne parvient pas à percer, atteignant une timide 32ème place au Billboard Hot 100. En France, il grimpe jusqu’à la seconde marche du podium. Quelques mois après sa deuxième sortie, le titre est certifié disque d’or avec plus d’un million de copies écoulées.

Baby Come Back fut repris par Anna Dell, Hobsons, Bonnie Rait, Six Shooter, Elektric Music, Angélique Kidjo ou encore Bachman Cummings. Il fut aussi traduit dans de nombreux pays, Danemark, Pays-Bas, Portugal, Finlande ou Italie mais étrangement pas en France.

Sur :

https://www.rockisalive.fr/one-hit-wonders-vol-3/the-equals-baby-come-back-1966/

Paroles et traduction de la chanson «Baby, Come Back» par The Equals

Come back
Reviens
Baby, come back
Chérie, reviens
Baby, come back
Chérie, reviens
Baby, come back
Chérie, reviens

This is the
C'est la
First time until today
Première fois jusqu'à aujourd'hui
That you have run away
Que tu t'es enfuie

I'm asking you
Je te demande
For the first time
Pour la première fois
Love me enough and stay
De m'aimer suffisamment pour rester

(All right) hey
(All right) hey
(All right) hey, yeah

Come back
Reviens
Baby, come back
Chérie, reviens
Baby, come back
Chérie, reviens
Baby, come back
Chérie, reviens

There ain't no use in you crying
Il n'est pas necessaire que tu pleures
Cause I'm more hurt than you
Parce que je suis plus blessé que toi
I should not been out flirting
Je ne devais pas être dehors à flirter
But now my love is true
Mais à présent mon amour est sincère

Ooh (all right)
Ooh (okay)
Ooh, yeah

Come back
Reviens
Baby, come back
Chérie, reviens
Baby, come back
Chérie, reviens
Baby, come back
Chérie, reviens

Come back, baby
Reviens, chérie
Don't you leave me
Ne me quitte pas
Baby, baby
Please don't go

S'il te plait ne t'en vas pas

Oh, won't you give me
Oh ne me donneras-tu pas
A second chance
Une seconde chance
Baby, I love you so
Chérie je t'aime tellement

(All right) oh-a
(Oh, yeah) oh-a
Oh, yeah

Come back (keep going)
Reviens (continuons)
I said, baby, come back
J'ai dit, chérie reviens
I said, baby, come back
J'ai dit, chérie reviens

Oh, won't you please come back
Oh s'il te plait ne reviendras-tu pas
Oh, won't you please come back
Oh s'il te plait ne reviendras-tu pas
Oh, won't you please come back
Oh s'il te plait ne reviendras-tu pas
Baby, come back
Chérie, reviens

Oh, won't you please come back
Oh s'il te plait ne reviendras-tu pas
Oh, won't you please come back
Oh s'il te plait ne reviendras-tu pas
Baby, come back...
Chérie reviens...

Publié par Visa le 31 octobre 2016 

N°10
LES SUNLIGHTS

En 68 les Sunlights en pleine lumière

D’Henri Langlois viré de la Cinémathèque à Ariane Mnouchkine en quête d’un local (qui deviendra la Cartoucherie de Vincennes) l’agitation culturelle en 68 est riche et variée avant même les événements. Tout se fait sous l’emprise de ce refrain : «C'est aujourd'hui dimanche / Tiens, ma jolie maman / Voici des roses blanches / Que ton cœur aime tant... »

 Ce refrain ancien est repris par trois jeunes crooners italo-belges qui se désignent du nom amusant : les Sunlights. Je dis amusant car le tube une fois passé ils disparaitront de la lumière, mais contre toute attente, ils auront apporté aux descendants de Berthe Sylva une fortune imprévue.

 Cette chanteuse meurt le 24 mai 1941, et pour lui rendre le dernier hommage, il n'y a plus près d'elle que quatre personnes : Max Trébor, le directeur de l'Alcazar ; un chanteur inconnu ; une fantaisiste débutante et un imprésario de province. Quelques jours avant de mourir, la créatrice des «Roses blanches», disait : « Je ne ferai pas de testament, je n'ai plus rien à donner. Elle se trompait : depuis dix ans déjà Odéon-C.B.S. a diffusé plus de deux millions de «Berthe Sylva» et verse à ses héritiers plus de royalties que la Bertha des «Roses blanches» n'en toucha jamais.

Quand le 30 novembre 1967, dans un studio, au cinquième étage du palais tout rond de l'O.R.T.F., les Sunlights chantent, il y a dans l’ombre, Léon Raiter qui composa avec Charles-Louis Pothier, entre les deux guerres, dix-huit cents chansons aux fortunes diverses dont ces «Roses blanches». La chanson fait pleurer sur l’histoire pitoyable d'un petit orphelin voleur de fleurs par amour filial.

Léon Raiter intervient à la T.SF., au piano ou à l'accordéon mais en 1930, il innove en faisant interpréter sa chanson par une ex-femme de chambre bretonne, devenue chanteuse, Berthe Sylva, découverte la veille au Caveau de la République. Evénement sans précédent : personne n'a encore jamais chanté devant un micro, « pour la T.S.F.». Pendant qu'elle détaille «les Roses blanches», un ingénieur du son manœuvre un tableau noir sur lequel il griffonne fébrilement des indications techniques : «Eloignez-vous» «Plus près du microphone», «Trop fort», «Trop faible».

Au quatrième étage de la rue de Grenelle, Marcel Pellenc, directeur de la Radiodiffusion française, entend l'insolite séquence, descend au pas de charge, surgit dans le studio et, derrière les vitres de la cabine technique, applaudit. L'aventure a duré deux minutes cinquante secondes.

Le lendemain, des milliers d'auditeurs enthousiastes écrivent, télégraphient, téléphonent à Berthe Sylva, aïeule et chef de file de toutes les idoles radiophoniques. Trois semaines après cette émission historique, les disques Odéon gravent, son premier 78 tours. Cachet : 200 francs par face.

Des années plus tard le passé a refait surface grâce à trois jeunes venus de nulle part. L’histoire n’est pas linéaire.

J-P Damaggio 16 avril 2018

Posté par : Livre social - Mai 68 

http://viedelabrochure.canalblog.com/archives/2018/04/16/36326634.html

Paroles

C'était un gamin, un gosse de Paris
Pour famille il n'avait qu'sa mère
Une pauvre fille aux grands yeux rougis
Par les chagrins et la misère
Elle aimait les fleurs, les roses surtout
Et le bambin tous les dimanches
Lui apportait de belles roses blanches
Au lieu d'acheter des joujoux
La câlinant bien tendrement
Il disait en les lui donnant
C'est aujourd'hui dimanche
Tiens ma jolie maman
Voici des roses blanches
Toi qui les aimes tant
Va, quand je serai grand
J'achèterai au marchand
Toutes ses roses blanches
Pour toi jolie maman
Au printemps dernier le destin brutal
Vint frapper la blonde ouvrière
Elle tomba malade et pour l'hôpital
Le gamin vit partir sa mère
Un matin d'avril parmi les promeneurs
N'ayant plus un sou dans sa poche
Sur un marché, tout tremblant le pauvre mioche
Furtivement vola des fleurs
La marchande l'ayant surpris
En baissant la tête il lui dit
C'est aujourd'hui dimanche
Et j'allais voir maman
J'ai pris ces roses blanches
Elle les aime tant
Sur son petit lit blanc
Là-bas elle m'attend
J'ai pris ces roses blanches
Pour ma jolie maman
La marchande émue, doucement lui dit
Emporte les, je te les donne
Elle l'embrassa et l'enfant partit
Tout rayonnant qu'on le pardonne
Puis à l'hôpital il vint en courant
Pour offrir les fleurs à sa mère
Mais en le voyant, tout bas une infirmière
Lui dit "tu n'as plus de maman"
Et le gamin s'agenouillant
Petit, devant le petit lit blanc
C'est aujourd'hui dimanche
Tiens ma jolie maman
Voici des roses blanches
Toi qui les aimais tant
Et quand tu t'en iras
Au grand jardin, là-bas
Toutes ces roses blanches
Tu les emporteras

Source : Musixmatch
Paroliers : Leon Raiter / Charles-louis Pothier
Paroles de Les Roses blanches © Les Nouvelles Edi.meridian

La chanson "Les Roses Blanches" est une chanson emblématique de la musique française. Elle a été écrite par Charles-Louis Pothier et composée par Léon Raiter en 1926. Depuis cette époque, elle a été reprise de nombreuses fois par des artistes variés. "Les Roses Blanches" est une chanson qui a été inspirée par une histoire vraie. Charles-Louis Pothier, le parolier de la chanson, a rencontré un jeune parisien dans les rues de la ville. Ce dernier n'était qu'un enfant, et il était seul avec sa mère, qui luttait pour subvenir à leurs besoins. Touché par cette situation, Pothier a décidé de créer une chanson autour de cette histoire. La chanson a connu un immense succès à l'époque de sa sortie, et elle est depuis devenue un classique de la musique française.

Berthe Sylva a enregistré une version de "Les Roses Blanches" en 1933.  La voix de Sylva est chaude et pleine de vie, et elle donne à la chanson une touche d'optimisme et d'espoir.

Écoutez ci-dessous 

 Sur : https://rose.galerie-creation.com/_s/rose-blanche-chanson/860384/

N°11
OTIS REDDING

Le fabuleux (et tragique) destin d'Otis Redding

' (Sittin’ on) the Dock of the Bay '

Lorsqu’il sortit sur le label Stax, le 8 janvier 1968, (Sittin’ on) The Dock Of The Bay, fut le premier single posthume à atteindre le sommet des charts. Otis Redding venait de décéder dans un accident d’avion, le 10 décembre 1967. Il avait co-écrit ce morceau mélancolique avec le guitariste Steve Cropper. Le premier couplet lui avait été inspiré par un séjour sur un bateau à Sausalito, dans la baie de San Francisco. Cette chanson est relativement différente du reste du répertoire d’Ottis Redding. Après la session d’enregistrement du mois de novembre 1967, complétée de quelques overdubs le 7 décembre, Otis Redding jugeait que le morceau n’était pas terminé. Il comptait enregistrer une version finale mais n’en aura jamais l’occasion. Steve Cropper finalisa le morceau après la mort de Redding en ajoutant des sons de goélands et de vagues, comme l’avait souhaiité le chanteur. Des sons qui lui rappelaient ce qu’il entendait sur le bateau dans la baie de San Francisco.

Les paroles de “Sitting on the Dock of the Bay” d’Otis Redding décrivent les sentiments de solitude et d’agitation qu’éprouve une personne assise sur le quai d’une baie. Le chanteur est seul, ayant quitté sa maison en Géorgie, et regarde les bateaux aller et venir. Il n’a aucune raison de vivre et rien ne semble changer, alors il reste le même. Malgré la solitude, il trouve du réconfort dans le calme de la baie, regardant la marée s’éloigner et perdant son temps. Sur :

https://radio.callmefred.com/histoire_chanson/sittin-on-the-dock-of-the-bay-ottis-redding/

 

L'histoire du titre "Sittin' on the dock of the bay" de Otis Redding
20 Août 2021 Sur :

https://www.jazzradio.fr/news/musique/38253/l-histoire-du-titre-sittin-on-the-dock-of-the-bay-de-otis-redding

Retour sur l'histoire derrière le titre au succès planétaire de Otis Redding

Le titre est publié un mois après le décès de l'artiste américain. Nous sommes en 1968, en pleine révolution culturelle et la chanson devient instantanément un succès planétaire. 

Le chanteur de 25 ans, venu à San Francisco au cours de l'été 1967, est logé sur un bateau-hôtel à Sausalito. Il vient tout juste de rentrer du festival de Monterey où sa prestation a laissé sous le charme des milliers de personnes. Redding griffonne alors quelques lignes étroitement liées à sa situation, celle d'un jeune homme, tout juste parti de sa Georgie natale, qui voyage à travers l'Amérique pour satisfaire sa passion : la musique.

Steve Cropper, co-auteur du titre déclare en 1990 : " Otis dormait sur un bateau. C'est là qu'il a eu cette idée du " bateau qui arrive ". C'est à peu près tout ce qu'il avait, "I watch the ships come in and I watch them roll away again". Je me suis servi de ça et j'ai terminé les paroles. Si vous écoutez les chansons que j'ai écrites avec Otis, la plupart des textes parlent de lui. Il n'avait pas l'habitude d'écrire à son sujet, mais moi, je le faisais ".

Différent de tout ce que l'artiste a pu réaliser auparavant, le tube a un aspect "pop" qui effraie son label. Au contraire Redding, lui, est séduit par les paroles mélancoliques et le tempo doux de la chanson. On apprend dans les notes du livret du DVD Dreams to Remember: The Otis Redding Story que ce dernier s'était confié à sa femme, avant la sortie du titre, affirmant qu'il souhaitait marquer un tournant dans sa carrière avec cette chanson.

Otis Redding décède un mois après l'enregistrement, fin 1968. En janvier 1969, le titre sort et il conquit le monde entier. "Sittin' on the dock of the bay" remporte la récompense de meilleure chanson Rythm & Blues aux Grammy Awards, Otis Redding devient meilleur chanteur R&B en 1968.

La chanson sera reprise de nombreuses fois, par de multiples artistes : Cher, Bob Dylan et même A$AP Rocky ont chanté les célèbres paroles : " So I'm just gonna sit on the dock of the bay, Watching the tide roll away " rendant hommage à ce titre incontournable.

Sur :

https://www.jazzradio.fr/news/musique/38253/l-histoire-du-titre-sittin-on-the-dock-of-the-bay-de-otis-redding

Paroles et traduction de la chanson «Sitting On The Dock Of The Bay» par Otis Redding

Assis Sur Le Quai De La Baie

Sittin in the morning sun,
Assis dans le soleil du matin
I'll be sittin' when the evening come,
Je serai toujours là quand le soir viendra,
Watching the ships roll in,
Observant les bateaux rentrer au port
And I'll watch 'em roll away again, yeah,
Et je les regarderai repartir aussi, yeah,
I'm sittin' on the dock of the bay,

Je suis assis sur le quai de la baie,
Watching the tide roll away, ouh,
Observant la marée repartir, ooh,
I'm just sittin' on the dock of the bay,
Je ne suis qu'assis sur le quai de la baie,
Wasting time.
À perdre mon temps

I left my home in Georgia,
J'ai quitté ma maison en Géorgie,
Headed for the Frisco bay
Je me suis dirigé vers la Baie De Frisco
I have nothing to live for,
Je n'ai pas de raison de vivre
Look like nothings gonna come my way,
On dirait que rien ne va croiser mon chemin,

So I'm just go sit on the dock of the bay
Alors je ne fais que m'asseoir sur le quai de la baie,
Watching the tide roll away,
Observant la marée repartir,
I'm sittin' on the dock of the bay,
Je suis assis sur le quai de la baie,
Wasting time
À perdre mon temps

Look like nothings gonna change,
On dirait que rien ne va changer,
Everything still remain the same,
Tout reste pareil,
I can't do what 10 people tell me to do,
Je ne peux faire ce que 10 personnes me demandent de faire,
So I guess I'll remain the same, yes,
Alors je suppose que je resterai ainsi, yeah,

Sittin' here resting my bones,
Assis ici, je laisse mes os se reposer
And this loneliness won't leave me alone, yes,
Et cette solitude ne me laissera pas seul, oui,
2000 miles I roam
J'ai ramé pendant 2000 milles
Just to make this dock my home
Juste pour faire en sorte que ce quai soit le mien

Now I'm just go sit at the dock of the bay
Maintenant je vais seulement aller m'asseoir sur le quai de la baie
Watching the tide roll away, ooh
Observant la marée repartir, ooh
Sittin' on the dock of the bay
Assis sur le quai de la baie,
Wasting time
À perdre mon temps

Publié par BoRn To LoSe le 23 décembre 2004 

N°17
GILLES DREU

Le titre Alouette, alouette a été enregistré en 1968. Le disque s’est vendu à 1,5 million d’exemplaires, ex aequo avec le Rain & Te ars des Aphrodite Child.
La chanson Alouette, alouette a été éditée par Pigal Ediciones Musicales Meridian No 2 / Tutti No 2.Auteur(s) : Pierre Delanoe, Domaine Public, Ariel Ramirez, Felix Luna Cesar, Felix Luna Cesar Adaptation De Pierre Delanoe

Son titre Alouette, sorti au moment de Mai 68, s'écoule à plus de 150 000 exemplaires[2]. Ce succès est une reprise du thème musical de La peregrinación, issu de l'album d'Ariel Ramírez Misa Criolla(3). Le titre Alouette, alouette sonne phonétiquement avec les paroles originales A la huella, a la huella mais le texte de Pierre Delanoë diffère totalement de celui de Félix Luna.

2↑ Ventes de 1968

3↑ Le titre est bien sur le disque, mais fait partie de la "Navidad Nuestra", et non de la "Missa Criola" comme on le voit souvent

Sur : https://eure.mediatheques.fr/artiste/4035

La grande œuvre musicale argentine "Navidad Nuestra" avec sa première partie "Misa Criolla" a été jouée pour la télévision allemande en 1967 avec un casting de premier ordre : Ariel Ramírez, le groupe "Los Fronterizos" (Juan Carlos Moreno, Yayo Quesada, Eduardo Madeo et Gerardo López), Jaime Torres, Domingo Cura et les Chœurs Maitea et Easo de Saint-Sébastien (Espagne), dirigés par le maestro José María González Bastida. A cette occasion, ils ont enregistré l'œuvre originale complète, à l'exception du premier Villancico el chamamé de "L'Annonciation" puisque son soliste César Isella avait récemment quitté le groupe. C’est la plus merveilleuse et la plus éternelle des versions, difficile à égaler. Ci-dessous les thèmes : + Le pèlerinage (Huella Pampas) + La naissance (Vidala Catamarca) + Les bergers (Chaya Rioja) + Les Rois Mages (Takirari) + La fuite (Vidala Tucumán) Voir : http://multiespacioelcamino.blogspot

En 1964, Ariel Ramírez publie son œuvre la plus célèbre : La MESSE CRIOLLA et les chants de Noël de NOTRE NOËL. Le plus célèbre de ces derniers fut LE PÈLERINAGE, qui connut une grande renommée en France, sous le titre ALOUETTE. Le problème, c’est qu’ils ont oublié que ce beau thème avait un auteur. Après cette expérience désagréable, Ariel Ramírez a développé un intense travail de défense du droit d'auteur. "Je suis devenu un leader en matière d'auteurs parce qu'ils m'ont volé une œuvre. C'est en France qu'ils ont enregistré mon œuvre "Le Pèlerinage" sous un autre titre. J'étais très triste. Et j'ai pensé que si un sujet si répandu et par un auteur qui a fait enregistrer de nombreuses compositions "Ils font ceci, qu'est-ce que cela sera pour le moins répandu. Après avoir personnellement ressenti les dommages moraux et matériels que cela signifie, j'ai décidé de me tenir aux côtés de ceux qui se sont battus si durement et de continuer à se battre pour droits d'auteur."

(1) Le titre est bien sur le disque, mais fait partie de la "Navidad Nuestra", et non de la "Missa Criola" comme on le voit souvent

GILLES DREU – Alouette

Sortie en avril 1968

Référence DISC’AZ – EP 1201

Paroles et musique Ariel Ramirez, Félix César Luna et Pierre Delanoë (adaptation française)

Enregistrement au Studio Europa Sonor Poste Parisien à Paris

Chant : Gilles Dreu
Orchestre et arrangements : Jean Morlier
Ingénieur du son : Roger Roche
Producteur : Norbert Saada
Photographe : Alain Sadoc

Cette chanson est l’adaptation française du thème musical de La peregrinación, issu de l’album d’Ariel Ramírez Misa Criolla.(1)

(1) Le titre est bien sur le disque, mais fait partie de la "Navidad Nuestra", et non de la "Missa Criola" comme on le voit souvent

Paroles

Alouette Alouette
[L'été est fini]
Pauvre petite bête
[Je suis ton ami..]

Alouette Alouette
Je te comprends bien
Moi aussi j'ai en tête
Beaucoup de chagrin.

Dans les blés de la plaine
[Lorsque tu chantais]
Auprès de Madeleine
[Moi je m'endormais..]

Dans l'eau de cette source
Nous buvions tous trois
La vie était si douce
Si pleine de joie.

[Alouette Alouette]
Chantons tous les deux
Un autre jour peut-être
On sera heureux.

Alouette Alouette
[Puisque tout va mal]
Il faut faire la fête
[Je t'emmène au bal..]

Viens donc sur mon épaule
Viens te réchauffer
Tu verras je suis drôle
Je sais bien danser.

Et puis si tu t'embêtes
[Tu viendras chez moi]
Il y aura des noisettes
[Et du pain aux noix..]

Alouette Alouette
L'amour et l'été
Comme les cigarettes
S'en vont en fumée.

[Alouette Alouette]
Non ne t'en fais pas
Alouette Alouette
L'été reviendra.

La chanson Alouette alouette de Gilles Dreu est une ballade nostalgique et charmante qui décrit une époque révolue où la vie était plus simple et pleine de joie. La première strophe parle de la fin de l’été et de la tristesse qui l’accompagne. Le chanteur s'adresse à un petit oiseau, alouette, et lui dit qu'il comprend son chagrin car lui aussi a beaucoup de tristesse en tête. La deuxième strophe parle de se remémorer le bon vieux temps et les agréables souvenirs de chanter dans les champs avec Madeleine et de boire l'eau de la source avec le petit oiseau. Le chanteur essaie d’apporter du réconfort à l’oiseau et, ce faisant, il trouve également du réconfort dans leur compagnie. 

Dans la troisième et dernière strophe, le chanteur propose de profiter du moment présent et de se réjouir malgré les difficultés de la vie. Il invite l'oiseau à l'accompagner à un bal et promet de la garder au chaud et de la divertir. Il lui assure en outre que si jamais elle se sent seule, elle pourra venir chez lui et il lui apportera de la nourriture et des noix. La dernière ligne de la chanson porte un message d'espoir, puisque le chanteur rappelle au petit oiseau que l'été reviendra.

Dans l'ensemble, les paroles d'Alouette alouette expriment le désir d'une époque plus simple, un désir de camaraderie et l'espoir d'un avenir meilleur. La chanson est intemporelle et continue d’évoquer des émotions de nostalgie et de chaleur.

N°19
JACQUES
DUTRONC

 

"Il est cinq heures, Paris s'éveille" 

Sur :

https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/maxxi-classique/il-est-cinq-heures-paris-s-eveille-l-accord-parfait-du-classique-et-de-la-chanson-4917912

La chanson est publiée en Mars 1968, précisément. Donc deux mois avant Mai.
Les manifestants vont s’en emparer et la détourner.
L’éveil de Paris par Dutronc et Lanzmann devient l'hymne de la révolution.
Pourtant, pendant les évènements de Mai, Dutronc s’exile en Corse avec Françoise Hardy en attendant que ça passe.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/il-est-cinq-heures-paris-s-eveille-ce-que-vous-ignorez-peut-etre-encore-chanson-jacques-dutronc-1590403.html

C'est après une fin de dîner que le journaliste et romancier Jacques Lanzmann, alors directeur du magazine Lui, Anne Ségalen, son épouse et Jacques Dutronc commencent à écrire, sous l'impulsion d'un de leurs amis de la maison de disque Vogue, une chanson sur le thème de Paris le matin.  Ils l'achèvent aux aurores.
Les paroles, sont en fait inspirées de la chanson " Tableau de Paris à cinq heures du matin " écrite en 1802 par Marc-Antoine-Madeleine Désaugiers.

" Il est cinq heures, Paris s'éveille " fait partie du deuxième album de Jacques Dutronc paru au printemps 1968.
Il reflète parfaitement un certain "air du temps" avec son orchestration résolument rock et ses textes ironiquement contestataires,
comme " Fais pas ci, fais pas ça ", " On nous cache tout, on nous dit rien ". Nous sommes en mars. Deux mois plus tard, éclatent les émeutes de mai 68.
27 mars 1968, Jacques DUTRONC chante " Il est cinq heures, Paris s'éveille ".

Ce titre s’écoule à plus de 100 000 exemplaires en France. Il se classera no 5 en France, mais également no 3 aux Pays-Bas. Cette chanson figure dans l’album Il est cinq heures.

 

IL EST CINQ HEURES, PARIS S'ÉVEILLE

Je suis le dauphin de la place Dauphine
Et la place Blanche a mauvaise mine
Les camions sont pleins de lait
Les balayeurs sont pleins de balais

Il est cinq heures
Paris s'éveille
Paris s'éveille

Les travestis vont se raser
Les stripteaseuses sont rhabillées
Les traversins sont écrasés
Les amoureux sont fatigués

Il est cinq heures
Paris s'éveille
Paris s'éveille

Le café est dans les tasses
Les cafés nettoient leurs glaces
Et sur le boulevard Montparnasse
La gare n'est plus qu'une carcasse

Il est cinq heures
Paris s'éveille
Paris s'éveille

Les banlieusards sont dans les gares
A la Villette on tranche le lard
Paris by night, regagne les cars
Les boulangers font des bâtards

Il est cinq heures
Paris s'éveille
Paris s'éveille

La tour Eiffel a froid aux pieds
L'Arc de Triomphe est ranimé
Et l'Obélisque est bien dressé
Entre la nuit et la journée

Il est cinq heures
Paris s'éveille
Paris s'éveille

Les journaux sont imprimés
Les ouvriers sont déprimés
Les gens se lèvent, ils sont brimés
C'est l'heure où je vais me coucher

Il est cinq heures
Paris se lève
Il est cinq heures
Je n'ai pas sommeil

N°21
MICHEL POLNAREFF

Michel Polnareff en 1968
 (Daniel Lefevre / INA)

   Le bal des laze

France info 
Article rédigé par Marie Pujolas et Laurent Hakim
France Télévisions Publié le 01/04/2018 

C'est sans doute l'une des plus belles chansons de Michel Polnareff, un morceau devenu culte. Sorti en 1968, "Le bal des Laze", écrite par Pierre Delanoë et Polnareff n'a pourtant pas reçu un bon accueil des radios. A cause de sa noirceur et de son thème, elle a même été interdite d'antenne.

En 1968, Polnareff est déjà une star de la chanson française. Il enchaîne les tubes et envoûte le public. Mais, au fur et à mesure, ses influences s'étoffent et il se met à écouter d'autres sonorités, les ballades de The Mamas and the Papas ou encore le style plus baroque des Aphrodite's child. Pour son prochain titre, il rêve en grand. "Polnareff, qui a toujours la folie des grandeurs, veut jouer sur les grandes orgues de l'église Saint-Eustache", explique Benoît Cachin, auteur de "Michel Polnareff, une simple mélodie" (Editions Gründ). "La légende dit que pour enregistrer ce titre, il aurait voulu 5000 bougies pour être dans une ambiance gothique". Plus qu'un enregistrement, le chanteur transforme l'aventure en cérémonie. "Le bal des Laze" est prêt. 

Sur le disque figure une autre chanson, écrite très vite par Pierre Delanoë. "Y'a qu'un ch'veu" est un mélange loufoque entre une comptine pour enfants et une chanson de marins. Mais le loufoque va l'emporter sur le bal gothique que Polnareff voulait offrir aux Français. Jugé trop triste, la chanson n'est pas diffusée. "Le côté 'je serai pendu demain matin' ne passait pas du tout au niveau des programmateurs radio", raconte Fabien Lecoeuvre, agent de Michel Polnareff. "Personne ne voulait la jouer, mais comme ils aimaient bien Polnareff, ils ont retourné le disque et ont découvert "Y'a qu'un ch'veu"". 

"Le bal des Laze" a mis du temps à s'imposer, mais, comme souvent, c'est aujourd’hui l'une des chansons préférées de ses fans. Pas un concert sans qu'il ne la joue. Elle est considérée par certains comme l'un de ses morceaux les plus aboutis. Pierre Delanoë signe un texte grave avec cette histoire d'un roturier condamné à la pendaison pour avoir tué le fiancé qu'était obligée d'épouser une aristocrate dont il est éperdument amoureux. Un texte baroque, noir, pas loin de la tragédie. Mais une mélodie et un phrasé qui en font, assurément, l'une des plus belles chansons du répertoire français. 

Sur :

https://c4infinity.wordpress.com/2012/05/18/le-bal-de-laze-un-grand-chef-doeuvre-de-michel-polnareff/  

Par : Abdesselam Bougedrawi  Chansons Françaises  18 mai, 2012

la chanson la plus insolite de Polnareff.
Macabre, envoutante et fascinante, c’est assurément un grand chef-d’œuvre.
Elle raconte l’amour fou et impossible qu’un  roturier porte à une femme de l’aristocratie anglaise Jane Lady  de Laze.
Une femme qu’il ne pourra jamais convoiter, car ils appartiennent à des mondes différents.
Dans la cour du château de Laze  pleine de rubis et de diamants il est le «le fou que l’on toise. »
Cet amour fou ne peu que s’exacerber et s’accompagner d’une haine irrésistible envers la Famille de sa bien-aimée et son fiancé.
« Moi je serrais les poings je regardais danser Jane et son fiancé. ».
“Moi je crevais de haine”

C’est l’amoureux dément qui raconte son malheur: Demain matin il sera pendu.
Mais ce qu’il regrette avant tout ce n’est pas de mourir, mais de ne pas pouvoir assassiner le fiancé de Lady de Laze.

« Mais ma dernière phrase
Sera pour qu’on me plaigne
Puisqu’on va lui donner
Un autre fiancé
Et que je n’ pourrai pas
Supprimer celui-là »

Paroles
Je serai pendu demain matin
Ma vie n’était pas faite
Pour les châteaux

Tout est arrivé ce soir de juin
On donnait une fête
Dans le château

Dans le château de Laze
Le plus grand bal de Londres
Lord et Lady de Laze
Recevaient le grand monde

Diamants, rubis, topazes
Et blanches robes longues
Caché dans le jardin

Moi je serrais les poings
Je regardais danser
Jane et son fiancé

Je serai pendu demain au jour
Dommage pour la fille
De ce château

Car je crois qu’elle aimait bien l’amour
Que l’on faisait tranquille
Loin du château

Dans le château de Laze
Pour les vingt ans de Jane
Lord et Lady de Laze
Avaient reçu la Reine

Moi le fou que l’on toise
Moi je crevais de haine
Caché dans le jardin

Moi je serrais les poings
Je regardais danser
Jane et son fiancé

Je serai pendu demain matin
Ça fera quatre lignes
Dans les journaux

Je ne suis qu’un vulgaire assassin
Un vagabond indigne
De ce château

Dans le château de Laze
Peut-être bien que Jane
A l’heure où l’on m’écrase
Aura un peu de peine

Mais ma dernière phrase
Sera pour qu’on me plaigne
Puisqu’on va lui donner

Un autre fiancé
Et que je n’pourrai pas
Supprimer celui-là

N°22
CANNED HEAT

Canned Heat

Le deuxième album de Canned Heat, intitulé « Boogie with Canned Heat » sort en janvier 1968 et contient le titre « On the road again ».

Ce dernier est classé dans le top dix du top 40 tableau des musiques populaire (popular music chart), et se classe numéro un dans les charts européens et devient un des plus grands morceaux du groupe.

Woodstock

On the Road Again

Bertrand Dicale "Les Grands Macabres" sur :https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/les-grands-macabres/alan-blind-owl-wilson-la-voix-d-on-the-road-again-1352000

Au commencement, il y a le canned heat, un alcool gélifié conservé en boîtes de conserve pour que les campeurs ou les militaires puissent allumer un feu en plein air. Pendant la Prohibition, on utilise le canned heat pour confectionner un tord-boyaux particulièrement efficace mais potentiellement mortel. Et des bluesmen chantent le Canned Heat Blues, hymne à la défonce des miséreux de l’Amérique des années 30.
De là vient le nom du groupe Canned Heat, créé par deux jeunes musiciens collectionneurs de vieux 78 tours de blues, qui se sont rencontrés chez un disquaire. Il y a Bob Hite, le colosse barbu et solaire, et Alan Wilson, les yeux écarquillés derrière ses grosses lunettes, le visage rond avec des pommettes très hautes – ses amis l’appellent Blind Owl, hibou aveugle. Et ça lui va d’autant mieux que c’est un bosseur acharné.
Une des plus grandes joies de sa vie sera que l’immense bluesman John Lee Hooker le qualifie de meilleur harmoniciste au monde après qu’ils eurent travaillé ensemble. Car Alan Wilson poursuit une carrière de musicien de studio en même temps que l’ascension de Canned Heat.
Si le micro est en général tenu par Bob Hite, c’est Alan Wilson qui écrit et chante les deux plus grands tubes du groupe, Going Up The Country et surtout On the Road Again. 
Nous écoutons :
On the Road Again, la chanson la plus célèbre du groupe Canned Heat, écrite, composée, chantée et aussi jouée par Alan Wilson, qui a enregistré la plupart des instruments en utilisant le re-recording, ce qui est encore un procédé assez rare en 1968.

Canned Heat : Chaud le blues !

Ce groupe a marqué l'histoire du rock avec trois succès planétaires : « On The Road Again », « Going Up The Country »,et Let's Work Together                                      Sur  https://www.fouderock.com/60/canned-heat.html

Trois petites notes de guitare, puis la voix d'Alan Wilson, puis l'harmonica, puis le reste du groupe, c'est "On The Road Again" un succès planétaire en 1968 pour Canned Heat. C'est le titre qui les a fait connaître hier et qui encore aujourd'hui est resté dans la mémoire collective. 

On The Road Again
Canned Heat

Par Emmanuel Chirache le 24 novembre 2009 Sur : https://www.inside-rock.fr/On-The-Road-Again

Cette rubrique a vu défiler pas mal de chansons. Celle-ci fait pourtant partie des rares qui puissent prétendre à la perfection. Car avec On The Road Again, nous parlons tout simplement de l’une des plus grandes chansons jamais entendues, non pas seulement dans le blues, mais au sein de la musique même. Hymne psychédélique, relecture d’un vieux morceau de blues sur fond de tampura indienne, invention par Alan Wilson du solo ultime de l’histoire de l’harmonica, On The Road Again trouble et troublera les sens de générations entières d’auditeurs aussi longtemps qu’on en conservera la trace sonore. Fortement inspirée d’un air éponyme composé en 1953 par Floyd Jones, la chanson aurait pu n’être qu’une énième variation musicale sur le thème éculé de la route, si cher au cœurs des Américains, avec son riff monotone ponctué en fin de phrase par quatre notes fameuses et ses paroles qui parlent de "mama", de "lord", de "lonesome road" et de "wicked son". Du cliché en veux-tu en voilà. Sauf qu’ici, la simplicité confine au génie pur, l’hommage de la reprise tourne à la création fascinante, le riff qu’on croyait si ennuyeux devient obsédant grâce au bourdonnement de la tampura, et les paroles envoûtent par la grâce du chant en falsetto d’Alan Wilson, un chant qu’on passerait des heures, des jours, des mois, des siècles à écouter en fermant les yeux, prêt à tuer pour qu’un silence religieux se fasse autour de nous et que plus rien ne compte d’autre que cette courte chanson qu’on voudrait éternelle.

Le chant d’Alan Wilson, donc. Si haut, si hypnotique, si surprenant, si chargé d’émotion qu’il est difficile d’imaginer le visage poupon de son auteur quand on l’entend. L’idée du falsetto, Wilson est allée la récupérer une fois de plus dans l’extraordinaire patrimoine du blues. Il s’agit bien sûr d’une imitation du chant si particulier de Skip James, qui va chercher les aigus avec une douceur incomparable. Et c’est bien cette voix haute survolant le bourdonnement de l’harmonica et de la tampura qui provoque une transe et une sensation de bien-être immédiates.           La tampura ? Étrange bestiole. Originaire d’Asie, l’instrument ressemble vaguement à une sitar dans sa version indienne (il en existe des déclinaisons turque, ouzbek, afghane, pakistanaise, bulgare...), sauf qu’il n’est qu’un simple outil d’accompagnement et produit juste un son de bourdon en diapason avec la mélodie. Sans doute l’instrument le plus facile à jouer (pincer les cordes suffit, pas de frets sur lesquels déplacer ses doigts), et le plus difficile à accorder au monde, puisque la tampura ne vaut que pour sa résonance du thème mélodique. Et le fait que On The Road Again commence et se termine par ce son monotone lui confère comme un petit sas entre l’aspect onirique de la musique et la triste réalité du silence qui la précède et la suit.

La voix de Wilson et la trouvaille du luth indien ne suffisent pas à expliquer le génie du morceau. Il faut ajouter l’harmonica. Sur google, on ne compte plus le nombre d’apprentis harmonicistes qui tapent "on the road again solo harmonica tab", ou bien "Alan Wilson tonalité harmonica", ou encore "comment jouer solo on the road again", etc. En fait, tout ce que la planète compte d’obsédés de l’instrument vouent un culte justifié à l’auteur de ce solo parfait. En 1970, Alan Wilson enregistre Hooker n’ Heat avec son idole John Lee Hooker, lequel dira qu’il considère son cadet comme le plus grand harmoniciste du monde. L’une des raisons pour lesquelles ce solo est resté dans les mémoires réside en outre dans l’apparition d’une note, une note mystérieuse parce qu’impossible. En réalité, Alan Wilson a trafiqué le sixième trou de son Hohner Marine Band accordé en La (A en anglais) afin de hausser le fa dièse d’un demi-ton vers le sol, sans pour autant utiliser la technique dite de l’overblow, assez délicate à réaliser et qui n’existait pas à l’époque de la chanson [1]. On trouve facilement sur youtube des vidéos expliquant comment opérer son harmonica à cœur ouvert pour arriver à produire cette fabuleuse note qu’on peut savourer entre 1’51" et 1’52".

Voilà comment un vieux blues se transforme en chanson moderne, symbole de la transhumance et du psychédélisme hippies : un « trip » dans tous les sens du terme. A sa sortie en août 1968, le single se classe huitième en Angleterre (le n°1 de la semaine étant le monstrueux Fire d’Arthur Brown, autre perle qu’il faudra un jour évoquer dans ces pages) et seizième au Billboard américain. Peu à peu, On The Road Again éclipsera même le groupe qui l’a engendré, à tel point qu’aujourd’hui presque personne ne connaît le nom de Canned Heat (prononcer Kennedite), nouvelle victime du syndrome "single immortel". La chanson apparaît d’ailleurs dans plusieurs films, notamment Alice dans les villes où elle est utilisée avec brio par Wim Wenders. La scène voit Alice, une petite fille au caractère bien trempé, prendre une glace dans un café en compagnie de Philip, son père de substitution le temps d’un périple qui les mènent de New York à la Ruhr en passant par Amsterdam. Nous assistons donc à un paradoxe audio-cinématographique : une pause statique au sein d’un road movie en mouvement perpétuel avec pour bande originale la road song par excellence. Diffusée par un juke-box et fredonnée d’un air indifférent par un petit garçon qui lèche un cône vanillé, On The Road Again passe alors dans son intégralité, tandis que les deux protagonistes échangent quelques mots un peu las. Une fois la chanson finie, l’auditeur ressent comme toujours une forme d’éveil brusque, la sensation étrange de quitter un monde enchanteur pour pénétrer à nouveau celui de la réalité. Arrêter d’écouter On The Road Again, c’est quitter l’état de fœtus pour naître au monde alors qu’on en était protégé, c’est connaitre la souffrance après avoir seulement profité du bonheur simple d’exister à travers le corps d’un autre. Post ontheroadagainum animal triste.

Alors laissez-vous bercer à ces mots si grandioses, pour l’éternité :

Paroles et traduction de la chanson «On The Road Again» par Canned Heat

On The Road Again (à Nouveau Sur La Route)

Well, i'm so tired of crying,
Eh bien, je suis si fatigué de pleurer,
But i'm out on the road again.
Mais je suis dehors à nouveau sur la route.
I'm on the road again.

Je suis à nouveau sur la route.
Well, i'm so tired of crying,
Eh bien, je suis si fatigué de pleurer,
But i'm out on the road again.
Mais je suis dehors à nouveau sur la route.
I'm on the road again.
Je suis à nouveau sur la route.
I ain't got no woman
Je n'ai pas de femme
Just to call my special friend.
Que je puisse seulement appeler mon amie intime.

You know the first time I traveled
Tu sais la première fois j'ai voyagé
Out in the rain and snow -
Dehors sous la pluie et la neige -
In the rain and snow,
Sous la pluie et la neige,
You know the first time i traveled
Tu sais la première fois j'ai voyagé
Out in the rain and snow -
Dehors sous la pluie et la neige -
In the rain and snow,
Sous la pluie et la neige,
I didn't have no payroll,
Je n'avais aucune feuille de paie,
Not even no place to go.
Et pas même un endroit où aller.

And my dear mother left me
Et ma chère mère m'a abandonné
When i was quite young -
Quand j'étais très jeune -
When i was quite young.
Quand j'étais très jeune.
And my dear mother left me
Et ma chère mère m'a abandonné
When i was quite young -
Quand j'étais très jeune -
When i was quite young.
Quand j'étais très jeune.
She said lord, have mercy
Elle a dit seigneur, aie pitié
On my wicked son.
De mon méchant fils.

Take a hint from me, mama,
Comprends moi à demi-mots, maman,
Please don't you cry no more -

Je t'en prie surtout ne pleure plus -
Don't you cry no more.
Surtout ne pleure plus.
Take a hint from me, mama,
Comprends moi à demi-mots, maman,
Please don't you cry no more -
Je t'en prie surtout ne pleure plus -
Don't you cry no more.
Surtout ne pleure plus.
'cause it's soon one morning
Car bientôt viendra un matin
Down the road i'm going.
Où je partirai sur la route.

But i aint going down
Mais je ne descends pas
That long old lonesome road
Cette longue vieille route solitaire
All by myself.
Tout seul.
But i aint going down
Mais je ne descends pas
That long old lonesome road
Cette longue vieille route solitaire
All by myself.
Tout seul.
I can't carry you, baby,
Je ne peux te porter, bébé,
Gonna carry somebody else.
Je vais porter quelqu'un d'autre.

Publié par sneaky13  le 10 mars 2004 

1968, une année en musique

Par Bernard Monasterolo et Pierre Bouvier Sur :

https://www.lemonde.fr/grands-formats/visuel/2018/05/15/1968-le-monde-change-la-musique-aussi_5299284_4497053.htm

En 1968, la musique ronronne, roucoule ou cogne. C’est vrai en France, où Georgette Plana reprend Riquita, jolie fleur de Java, rengaine des années 1920, aux Etats-Unis, où la chanteuse country Jeannie C. Riley obtient un Grammy avec Harper Valley PTA, ou au Royaume-Uni, avec Lily The Pink, de The Scaffold. Après leur période flower power, les Beatles et les Rolling Stones rendent compte, avec plus ou moins de bonheur, de l’effervescence sociale. En France, Il est cinq heures, Paris s’éveille, la chanson-phare de Jacques Dutronc, est détournée par les contestataires.

1968 : le monde change, la musique aussi. On l’écoute à l’aide de transistors, parfois à la télévision ou sur des tourne-disques, mais elle s’émancipe, se radicalise, se politise.

 

Je conclurais l'année 1968 avec Léo Ferré 

L'Été 68
« Écoutez le tumulte
Qui monte des bas-fonds comme un dernier convoi »

L'Été 68

Alaric Perrolier – 2019 sur :          https://leo-ferre.com/lete-68

Textes & musiques : Léo Ferré

Arrangements & direction musicale : Jean-Michel Defaye
Prise de son : Gerhard Lehner
Coordination musicale : Pierre Chaillé
Production exécutive : Richard Marsan
Crédits visuels : Hubert Grooteclaes

Enregistré les 11 et 13 décembre 1968 et le 7 janvier 1969 aux Studios Barclay, Paris (France).
Publié en janvier (?) 1969 par Barclay.
1. La Nuit
2. Madame la misère
3. Pépée
4. L'Été 68
5. L'Idole
6. Le Testament
7. C'est extra
8. Les Anarchistes
9. À toi
10. Comme une fille

Ce premier album de Léo à paraître après « les évènements » de Mai 68, ne saurait moins en épouser les soubresauts libertaires. Aux enragés rimbaldiens assoiffés de transgression, Léo Ferré offre... du pur classicisme à tous les niveaux. Léo chante encore sur la berge de l'ancien monde, de son monde. Et pourtant, la jeunesse — sans doute enthousiasmée par sa récente découverte des concerts charismatiques de l'artiste — s'y sera massivement reconnue, au point de sceller cette « alliance » par une dénomination (« l'été 68 », alors que l'album paraît sans titre à l'origine) faisant office de marqueur socio-historique limpide, pour un objet culturel plus centré en réalité sur le passé et l'intimité affective de son auteur que sur le tumulte du temps présent, perçu à travers une longue vue romantique.

Sans le rajeunissement de son public, Léo n'aurait pas forcément eu l'idée de se replonger dans son recueil Poète... vos papiers !, d'où sont tirés Madame la misère, À toi et Le Testament. Y pressentait il de quoi sustenter les âmes exaltées de cette jeunesse désireuse d'utopie ? Deux des trois poèmes retenus sont pourtant implicitement destinés à sa deuxième épouse, Madeleine, qu'il vient de quitter en mars 1968.

L'enjeu de cet album est bien là pour Léo : tourner la page, dire sereinement adieu à son ancienne vie avant de rejoindre la Cité, dont la rumeur se devine seulement. En ce sens, L'Été 68 vient clore en beauté les années 60, avec un haut niveau d'inspiration, nous offrant plusieurs classiques intemporels de Léo Ferré.

Alaric Perrolier – 2019 sur :          https://leo-ferre.com/lete-68

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